La veillée de Pentecôte 2013, grand rendez-vous de l'Année de la foi

Par le P. Miguel Delgado

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Propos recueillis par H. Sergio Mora

Traduction d’Anne Kurian

ROME, lundi 16 juillet 2012 (ZENIT.org) – Le P. Miguel Delgado, espagnol, sous-secrétaire – « numéro trois » – du Conseil pontifical pour les laïcs, évoque pour les lecteurs de Zenit un événement de l’Année de la foi: la veillée de Pentecôte, le 18 mai 2013, qui rassemblera les représentants des mouvements ecclésiaux, anciens et nouveaux, avec un pèlerinage au tombeau de l’apôtre Pierre, en la basilique vaticane, pour prier le CREDO.

Cet évènement aura pour but, expliquent les organisateurs, de « demander à Dieu d’envoyer encore en abondance son Esprit afin que qu’il renouvelle les prodiges comme aux premiers temps de l’Eglise naissante ».

Zenit – Excellence, qu’entendez-vous par mouvements anciens et nouveaux ?

Mgr Delgado – Les nouveaux mouvements sont ceux qui sont nés un peu avant le Concile Vatican II, comme le mouvement des Focolari, fondé par Chiara Lubich en 1943, et Communion et Libération, fondé dans les années cinquante par le P. Luigi Giussani, et puis ceux qui sont nés après la conclusion du Concile, comme la Communauté de Sant’Egido, commencée à Rome en 1968 à l’initiative d’Andrea Riccardi, et de nombreux autres. Les anciens sont les congrégations mariales, qui aujourd’hui s’appellent Communautés de vie chrétienne. Tous sont invités à cette journée du 18 mai, ainsi qu’à un autre évènement qui les impliquera : la Journée mondiale de la jeunesse qui aura lieu à Rio de Janeiro en juillet 2013.

Quelle est la caractéristique d’un mouvement ecclésial ?

Dns les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles, tous les fidèles qui en font partie prennent l’engagement de vivre selon un charisme particulier qui imprègne toute l’existence chrétienne, avec des espaces de formation chrétienne et d’évangélisation. Dans ces réalités ecclésiales, les personnes ont la possibilité de rencontrer et de faire rencontrer le Christ aux autres, c’est-à-dire qu’ils sont encouragés à devenir apôtres dans les milieux où ils vivent.

Tous les catholiques devraient-ils appartenir à des mouvements?

Certainement pas, mais dans l’Eglise il existe le droit d’association, donc les fidèles sont toujours libres de se joindre ou de se retirer d’un mouvement ecclésial.

Quand les mouvements ecclésiaux ont-ils besoin d’être reconnus par l’autorité ecclésiastique?

A un certain niveau de développement, le droit doit intervenir, non pour étouffer, mais pour garantir la pérennité des mouvements ecclésiaux, ainsi qu’une utilisation ordonnée des charismes dans l’Eglise. Le Conseil pontifical pour les laïcs demande toujours l’avis des évêques où les mouvements sont implantés. Et puis, il faut pouvoir retrouver dans tous les mouvements les critères ecclésiaux qui sont énumérés dans l’exhortation apostolique « Christifideles laici », de Jean-Paul II, comme l’adhésion au magistère, l’union filiale avec le pape et avec les pasteurs des Eglises locales, la redécouverte de l’appel à la sainteté, etc.

Comment s’obtient la reconnaissance?

La demande d’une éventuelle reconnaissance pour un mouvement ecclésial doit toujours partir du sujet concerné; elle est donc un acte libre de la part de chaque rassemblement de fidèles. C’est une procédure qui demande du temps; ce n’est pas aussi simple qu’aller au bureau de l’état civil et faire apposer un tampon. En outre, au niveau du Saint-Siège, on demande que le mouvement ait une présence internationale.

Comment comprendre la fidélité doctrinale que ces mouvements doivent avoir envers l’Eglise?

L’autorité ecclésiastique doit toujours vérifier l’adhésion de toute réalité associative aux critères ecclésiaux mentionnés plus haut. Ces critères sont fondamentaux, et ne peuvent jamais faire défaut.

Comment œuvrent les charismes?

Dans les formes les plus variées, telles le témoignage personnel de la foi, le service aux personnes les plus nécessiteuses dans la société, à travers la musique, l’art, etc. Tous ne doivent pas faire la même chose: dans ce grand concert, chacun doit œuvrer comme il est. Je pense à un mouvement qui travaille avec la musique en impliquant et aidant de nombreux enfants. Ce sont des personnes qui amènent les autres au Christ. Je pense aussi aux diocèses de Murcie, en Espagne, où il y a tant de communautés du Chemin néocatéchuménal, et où le niveau de la pratique religieuse a beaucoup augmenté. Aux Etats-Unis et sur tout le continent américain, comme en Afrique, le Renouveau charismatique catholique est très présent.

Quelle est l’importance de ces communautés nouvelles?

Je dirais que l’on parle assez peu des mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles par rapport à ce qu’ils font. Généralement le bien ne fait pas de bruit médiatique et il faudrait qu’il en fasse. Dans l’annuaire statistique de l’Eglise n’apparaissent pas encore les données relatives aux associations de fidèles. Les mouvements ecclésiaux donnent beaucoup d’informations sur leurs œuvres.

Comment distinguer un mouvement laïc et un mouvement religieux?

Il faut apprendre à connaître de près chaque réalité ecclésiale. Le critère fondamental qui caractérise la vocation propre des fidèles laïcs est le rapport avec le monde: par exemple, un médecin qui travaille dans un hôpital, la mère de famille qui doit gérer tant de choses qui concernent la vie quotidienne de la famille, le journaliste qui travaille dans une radio, ainsi de suite. Dans leur vocation, les fidèles laïcs doivent imprégner le monde par l’esprit chrétien, et faire connaître Dieu à leurs proches, leurs amis et collègues de travail.

Quel est l’état de santé du monde, du point de vue de la foi?

Meilleur que ce qu’il ne paraît, même si la situation n’est pas facile, et c’est d’ailleurs pour cela que le pape a convoqué l’Année de la foi, et parle sans relâche de la question de Dieu. Mais il me semble qu’il y a plus de lumière que d’ombre. Je ne suis pas catastrophique de nature. Après tout, Jésus nous a assuré qu’il sera avec nous jusqu’à la fin du monde, mais il ne nous a pas dit: “Je vous enlève les difficultés”. L’Eglise est la présence continue du Christ dans l’histoire, et il est le Seigneur qui soutient la navigation de cette barque depuis plus de deux mille ans.

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ZENIT Staff

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