Mgr André-Joseph Léonard
ROME, vendredi 13 juillet 2012 (ZENIT.org) – « La crise démographique et le rôle central de la famille dans la société » : c’était le thème de l’intervention de l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard, à l’occasion du sommet annuel entre les Représentants Religieux et les Institutions européennes, le 12 juillet 2012.
Organisée pour la huitième année consécutive à l’invitation du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, la rencontre, sur le thème de la « solidarité intergénérationnelle » était coprésidée par Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et par László Surján, vice-Président du Parlement européen.
Intervention de Mgr Léonard :
Pratiquement aucun pays de l’Union n’a un taux de fertilité permettant le simple remplacement des générations. Ce vieillissement comporte de graves menaces: perte de créativité, moindre dynamisme économique, disproportion de la population d’origine immigrée par rapport à la population autochtone, difficulté de financement des retraites et des soins de santé.
Face à cette situation, plusieurs réactions sont possibles. La plus fréquente est de constituer des fonds spéciaux en vue d’assurer le payement des pensions et le remboursement des soins de santé. Mais cela revient à soigner les symptômes au lieu d’affronter le mal à sa racine. Une autre réaction consiste à favoriser l’immigration ciblée des populations étrangères aptes à combler les lacunes de notre démographie. Mais c’est une option qui risque d’accentuer les tensions liées à une forte immigration.
Notre option préférentielle serait d’encourager vigoureusement le redressement des démographies en Europe. Cela permettrait une solution plus durable du problème. Mais cette approche, qui fait confiance à l’avenir, implique des mesures courageuses. Il faut adopter des politiques fiscales favorables à la famille, encourager résolument par les allocations familiales la naissance du troisième, voire du quatrième enfant, prévoir des structures d’assistance à l’enfance, aider les familles à concilier vie professionnelle et vie familiale, valoriser la contribution sociale et économique que représente le travail éducatif des mères, etc.
Plusieurs pays ont pris des mesures afin de ne pas discriminer les formes de partenariats autres que la famille traditionnelle. De même, plusieurs pays ont mis au point des législations simplifiant les procédures de divorce. Mais l’avenir de notre démographie exige que nous soyons surtout soucieux de soutenir la famille au sens premier du terme (père, mère, enfants), sans nous laisser conditionner par l’idéologie du « genre » (gender).
Conjointement, il nous faut renforcer l’impact positif de l’institution du mariage. La stabilité des familles représente, en effet, une plus-value pour nos sociétés, dès lors qu’elle permet de limiter les retombées souvent néfastes du divorce facile sur la situation économique des conjoints et sur le développement des enfants. La bonne santé des familles représente un gain pour tous, jeunes, adultes et personnes âgées.
En éclairant et interpellant les consciences en ce sens, l’Église catholique est convaincue, tout en respectant la liberté de chacun, d’apporter une contribution positive à la problématique de la solidarité intergénérationnelle.