Anne Kurian
ROME, mercredi 18 avril 2012 (ZENIT.org) – Le bénévole catholique doit rester « uni au Christ », qui est « la vraie charité », déclare le cardinal Robert Sarah à l’occasion de la publication des Actes d’un colloque.
Dans le cadre de l’« Année européenne du volontariat », les bénévoles engagés dans des organismes catholiques avaient été invités par le Conseil pontifical Cor Unum – que préside le cardinal Sarah – à un Congrès, les 10 et 11 novembre 2011. Le dicastère vient de publier les Actes de cette rencontre, susceptibles d’intéresser de nombreuses personnes car « 3 européens adultes sur 10 s’engagent gratuitement dans le volontariat » chaque année, ce qui représente « au moins 140 millions de volontaires » Parmi eux, 16 millions le sont dans une organisation religieuse.
L’ouvrage en question présente des extraits des interventions du président du dicastère, de Mme Veronika Ottrubay, membre de l’Arche, de Mme Kristalina Georgieva, membre de la Commission européenne déléguée au volontariat, de l’homélie du cardinal Josip Bozanić, archevêque de Zagreb et enfin un rapport sur « le potentiel social et pastoral du volontariat catholique en Europe », par Gianpietro Cavazza, président du Centre culturel Francesco Luigi Ferrari de Modène.
Dans la préface, le cardinal Sarah espère que cette publication des « moments les plus significatifs » du colloque, aidera les bénévoles dans la « formation du cœur », dont parle Benoît XVI dans son encyclique Deus Caritas Est (31 a). Il demande surtout que le discours du pape « qui a fermement voulu cette rencontre », soit diffusé auprès des volontaires, afin de les rendre participants de cet évènement.
Ces journées, souligne-t-il, ont rappelé l’importance de « rester unis au Christ, origine et fin de toute activité caritative ». Il est, poursuit-il, le « véritable Samaritain » qui se penche sur l’humanité souffrante. Il « prend soin de chacun de nous » et il est « la vraie charité à porter à notre frère qui souffre ».
Dans son intervention durant le colloque, le cardinal soulève en ce sens la nécessité de retrouver « nos racines catholiques » pour que l’amour du Christ « nous inspire et nous fortifie » dans le « don de nous-mêmes aux autres ». En effet, « ce n’est qu’en Lui que nous trouverons tout ce pourquoi notre cœur s’inquiète, et en même temps nous y trouverons la motivation de nous offrir dans le service des autres. »
Il souligne également « l’aspect fondamental » du volontariat qui est « l’approche personnelle du volontaire qui donne gratuitement de son temps », en invitant à « se concentrer davantage sur la dignité de la personne humaine plutôt que sur les profits et les résultats ». Ce qui « ne signifie pas que la qualité doive être substituée par un amateurisme » car au contraire, « la gratuité requiert la perfection dans le service faute de quoi la valeur du don s’amoindrit ».
Le cardinal exhorte en outre à témoigner de l’amour de Dieu « en nous donnant nous-mêmes complètement sans réserves ». D’ailleurs, pour lui, sans volontariat, « il n’y aurait pas de témoignage de l’amour de Dieu, puisque le volontariat catholique nous offre l’occasion unique de proclamer cet amour à travers l’engagement caritatif ».
Il invite enfin à aller à contre-courant de la sécularisation : si nous ne témoignons pas de l’amour de Dieu « qui se fait toujours proche de la personne dans la détresse », affirme-t-il, notre contribution n’est pas une aide véritable car « nous ne touchons pas le cœur de l’homme là où il y a une profonde attente de Dieu ». Le volontaire catholique ne donc doit pas « diminuer [son] sens d’appartenance à l’Eglise » : plus il est « enraciné » dans son identité catholique, plus il sera capable de « répondre avec un grand dévouement, esprit de service et discernement à tous les défis que le monde présente ». Car l’Eglise est « à la hauteur des attentes du monde ».
Parmi les autres intervenants, citons Mme Veronika Ottrubay, qui témoigne du fonctionnement de la communauté de l’Arche, fondée par Jean Vanier, évoquant le cheminement personnel des bénévoles et la rencontre de « Jésus crucifié » dans les personnes handicapées.
Mme Kristalina Georgieva, pour sa part, se réjouit que « le volontariat soit l’ADN des européens ». Elle fait observer que les volontaires de toute la planète sont le « fil rouge » et le « plus grand dénominateur commun » de toutes les sociétés et religions. Ce qui fait d’eux, poursuit-elle, des « ambassadeurs pour le dialogue interreligieux ».
Enfin, une synthèse d’enquête menée auprès d’organisations catholiques de volontariat actives dans plusieurs pays européens conclut l’ouvrage, exposant des statistiques, et identifiant des « éléments critiques » sur lesquels travailler.