Anita Bourdin

ROME, vendredi 20 avril 2012 (ZENIT.org) –  « L’art en tant que louange à Dieu, Beauté suprême, fonde le mode de composition de Menselssohn », fait observer Benoît XVI.

Le pape a en effet assisté ce vendredi 20 avril, à 18h, en la salle Paul VI du Vatican, à un concert offert en son honneur, pour son anniversaire, par le Land allemand de Saxe et la Ville de Leipzig, avec au programme la 2e symphonie de Mendelssohn, appelée « Chant de louange ». L’harmonie entre le lieu, la circonstance, la musique et les paroles étaient frappantes. Le pape a prononcé une allocution au terme du concert (cf. « Documents » pour le texte intégral).

« L’art en tant que louange à Dieu, Beauté suprême, fonde le mode de composition de Menselssohn, et cela non seulement en ce qui concerne la musique liturgique ou sacrée, mais toute sa production », a fait observer le pape.

Il cite ce que Mendelssohn a mis en exergue à sa symphonie : « Je voudrais voir tous les arts, en particulier la musique, au service de Celui qui les a donnés et créés ».

Le pape souligne l’unité de la vie et de l’art chez le compositeur allemand, protestant, d’origine juive : « Le monde éthique et religieux de notre compositeur n’était pas détaché de sa conception de l’art, et même en faisait partie intégrante : « l’Art et la vie ne sont pas deux choses distinctes », mais un tout, écrivait-il. Une profonde unité de vie qui trouve son principe unificateur dans la foi, a caractérisé toute l’existence de Mendelssohn et a guidé ses choix ». Une remarque où perce le souci de Benoît XVI pour l’Année de la foi, « principe unificateur » des personnes, de lui-même, et de l’Eglise.

Il cite une lettre du musicien à son ami Schirmer, du 9 janvier 1841: « Parfois, certes, les préoccupations et les jours sérieux ne manquent pas… et pourtant, on ne peut rien faire d’autre que de prier Dieu avec ferveur de nous conserver la santé et le bonheur qu’il nous a donnés ».

Et cette autre, du 17 janvier 1943, à Klingemann : « Chaque jour, je ne peux rien faire d’autre que remercier Dieu à genoux pour chaque bien qu’il me donne ».

Le pape insiste que cette « foi solide, convaincue, nourrie de façon profonde par l’Ecriture Sainte » : cette 2e symphonie dont le musicien a aussi composé les textes, fourmille en effet « de références bibliques, surtout des psaumes et de saint Paul ».

Le pape souligne en particulier le « merveilleux duo des sopranes et du chœur sur ces paroles tirées du Psaume 40 : « J’ai espéré dans le Seigneur et il s’est penché sur moi et il a entendu mon cri » -; c’est le chant de celui qui place en Dieu toute son espérance et sa certitude de ne pas être déçu ».

Il rappelle que Robert Schumann voyait dans cette symphonie une  « oeuvre lumineuse » et qu'il a écrit, après la première exécution de la symphonie: « Comme le dit le texte si splendidement mis en musique par le maître, abandonnons toujours plus « les œuvres des ténèbres pour prendre les armes de lumière ». »

Il pape a fait remarquer que ce concert avait été pour tous  une occasion « de louer Dieu » et qu’il avait lui-même « pu remercier Dieu » pour ses « années de vie et de ministère ».