ROME, vendredi 16 décembre 2011 (ZENIT.org) – Le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap. a évoqué "le rôle des religieux dans la nouvelle évangélisation" dans sa troisième prédication de l’Avent, ce vendredi matin, 16 décembre, au Vatican , en la chapelle Redemptoris Mater, en présence de Benoît XVI (cf. Zenit des 2 et 9 décembre 2011 pour les deux premières prédications).

Après avoir traité, le 2 décembre de la « première vague » de l’évangélisation, le prédicateur de la Maison pontificale a traité, le 9 décembre, de l'évangélisation à l'époque des « invasions barbares », il a évoqué, ce vendredi, « la première évangélisation du continent américain » et justement le rôle des religieux dans l’annonce de l’Evangile sur le nouveau continent.

Soulignant « l’importance des ordres religieux traditionnels en vue de l’évangélisation », il demande : « Mais aujourd’hui qu’en est-il de cette force ? »

« Parlant de l’intérieur de ces ordres anciens, je peux oser m’exprimer avec une certaine liberté », a fait observer le Capucin, avant de constater : « La chute rapide des vocations dans les pays occidentaux détermine une situation dangereuse : celle de dépenser la quasi totalité de son énergie pour satisfaire les exigences internes de sa propre famille religieuse (formation des jeunes, entretien des structures et des œuvres), sans beaucoup de forces vives à faire entrer dans le cercle plus vaste de l’Eglise. Donc, le repliement sur soi. »

Il analyse les causes de cette situation : « La sécularisation est, certes, une des causes de la chute des vocations, mais elle n’est pas la seule. Il y des jeunes communautés religieuses qui attirent une foule de jeunes ».

Il diagnostique le remède : « « Une expérience de Dieu profonde ». C’est cela qui attire les vocations et crée les prémisses d’une nouvelle vague efficace d’évangélisation ».

Et il fait observer l’enseignement de l’histoire : « A la naissance des ordres mendiants, dominicains et franciscains, au début du XIIIe siècle, les ordres monastiques en tirent eux aussi quelque bénéfice, faisant leur l’appel à une plus grande pauvreté et à une vie plus évangélique, tout en respectant leur charisme. Ne devrions-nous pas faire nous aussi la même chose aujourd’hui, nous les ordres traditionnels, vis-à-vis des nouvelles formes de vie consacrée suscitées dans l’Eglise? »

« La grâce de cette nouvelle réalité est multiforme, mais elle a un dénominateur commun qui s’appelle l’Esprit-Saint, la « nouvelle Pentecôte » », ajoute le prédicateur.

Evoquant la prophétie d’Ezéchiel sur les « ossements desséchés », le P. Cantalamessa affirme son espérance : « Nous devons croire et espérer que s’avèrera aussi pour nous, et pour toute l’Eglise, ce qui est dit au terme de la prophétie: « L’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c'était une armée immense » (cf. Ez 37, 1-14) ».

ASB