ROME, jeudi 15 décembre 2011 (ZENIT.org) – L’archidiocèse de Lahore dément une information diffusée par les médias, selon laquelle le catholique Khuram Masih aurait brûlé des pages du Coran. Un porte-parole de l’archidiocèse a informé l’œuvre internationale de bienfaisance catholique « L’Aide à l’Église en Détresse » (AED) que les reproches colportés par de nombreux médias étaient sans aucun fondement.
Nous reportons ci-dessous l’article de l’AED à ce sujet.
Le jeune homme de 24 ans, qui avait été arrêté le 6 décembre dernier, aurait été dénoncé à tort par sa compagne hindouiste. Le couple aurait vécu en concubinage parce que les parents du jeune homme n’avaient pas donné leur autorisation au mariage.
La famille du propriétaire musulman de la maison dans laquelle habitait ce couple aurait fait pression sur la jeune femme et exercé un chantage sur elle après son refus de se convertir à l’islam. Elle aurait été menacée d’être lapidée parce son concubinage était considéré comme fornication. Menacée de mort, elle aurait été obligée d’appeler d’urgence la police et d’accuser son compagnon d’avoir brûlé des pages du Coran pour se préparer un thé sur ce feu.
Lorsque la police est arrivée sur place et n’y a pas trouvé le jeune homme, elle aurait arrêté son neveu à titre d’otage. Khuram Masih se serait alors présenté à la police de son propre chef afin d’apprendre ce qui se passait. Une foule furieuse d’islamistes se serait attroupée devant le poste de police pour incendier le bâtiment et tuer Khuram Masih. À l’heure actuelle, le jeune homme serait en prison et attendrait son procès.
L’archidiocèse de Lahore nous a communiqué qu’il y aurait aussi eu dernièrement un incident dans une école catholique dirigée par des religieuses. Une élève en quatrième année primaire aurait été accusée d’outrage à l’islam en raison d’une faute d’orthographe commise dans un mot arabe, ce qui a altéré le sens de ce mot. L’institutrice ainsi que la religieuse qui dirige l’école avaient également été accusées d’avoir outragé l’islam. Le porte-parole de l’archidiocèse a communiqué à « L’Aide à l’Église en détresse » qu’ici, la situation se serait entre-temps calmée, puisque des ulémas avaient constaté qu’il s’agissait bien d’une faute d’orthographe de l’enfant.
Il y a quelques semaines à peine, un avocat musulman pakistanais devant rester anonyme pour des raisons de sécurité parce qu’il prend la défense de personnes victimes d’accusations de blasphèmes, avait déclaré à « L’Aide à l’Église en détresse » qu’au Pakistan, 95 pour cent des accusations de blasphème étaient fausses et n’étaient proférées que pour nuire à l’accusé ou pour s’en venger.
La loi dite contre le blasphème a été adoptée au Pakistan en 1986. Elle stipule la réclusion à perpétuité pour une personne ayant profané le Coran, et la peine de mort pour ceux qui auraient porté outrage au prophète Mahomet. La Commission épiscopale « Justice et paix » de l’Église au Pakistan documente ces cas. Selon ses affirmations, 38 personnes, dont 14 chrétiens, ont été accusées de blasphème l’an dernier. « L’Aide à l’Église en Détresse » soutient les activités de la Commission « Justice et paix » qui aide également les accusés démunis à trouver une assistance en justice.
« L’Aide à l’Église en Détresse », dont le financement repose uniquement sur des dons privés, soutient les hommes qui s’engagent pour les autres, au service de l’Église. Chaque année, l’organisation finance au moins 5 000 projets à vocation principalement pastorale. L’un des désirs les plus profonds de « l’Aide à l’Église en Détresse » est de s’engager en faveur de la liberté religieuse. Depuis sa fondation en 1947, « l’Aide à l’Église en Détresse » est perçue comme la voix des chrétiens opprimés et persécutés. L’œuvre de bienfaisance publie tous les deux ans un « rapport sur la liberté religieuse dans le monde », ainsi que l’ouvrage « Persécutés et oubliés ? Un rapport sur les chrétiens opprimés pour leur foi ».
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