Jean-Paul II, l'apôtre de la Divine Miséricorde

La date de sa béatification est significative de son héritage spirituel

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 ROME, Mardi 2 mai 2011 (ZENIT.org) – Le choix de Benoît XVI pour la date de béatification de Jean-Paul II, le 1er mai, qui coïncide cette année avec le dimanche de la Divine Miséricorde, n’est pas un hasard.

A plusieurs reprises, mais en particulier lors des funérailles de Karol Wojtyla, le cardinal Joseph Ratzinger a montré comment l’héritage le plus original légué par ce pape à l’Eglise a été précisément sa contribution à la compréhension du mal causé par l’être humain, à la lumière de la limite définie par la Miséricorde divine.

Devant la dépouille de Jean-Paul II, celui qui était alors le doyen du collège cardinalice, expliquait ainsi cet héritage : « En souffrant pour nous tous, le Christ a conféré un sens nouveau à la souffrance, il l’a introduite dans une nouvelle dimension, dans un nouvel ordre : celui de l’amour […]. C’est la souffrance qui brûle et consume le mal par la flamme de l’amour et qui tire aussi du péché une floraison multiforme de bien » (cf. Homélie du cardinal Joseph Ratzinger à l’occasion des obsèques de Jean-Paul II).

Le mystère du mal moral

Karol Wojtyla a subi les deux totalitarismes du 20e siècle, le communisme et le nazisme, et se demandait comment Dieu avait pu permettre des drames aussi terribles.

Beaucoup ont pris prétexte de ces maux comme arguments pour nier l’existence de Dieu ou pour affirmer que Dieu n’est pas bon. En revanche, Jean-Paul II y a vu l’occasion de réfléchir sur ce que Dieu nous enseigne, en permettant que surviennent des tragédies, en raison de la libre coopération des hommes.

Et il a trouvé la réponse à la question du mal moral dans la perspective de la Divine Miséricorde, l’enseignement de la religieuse et mystique polonaise, sainte Faustine Kowalska (1905-1938).

Saint Augustin explique que Dieu ne provoque pas le mal ; Il le permet. Le mal n’est pas une chose. En créant l’être humain doué de liberté, Dieu a accepté l’existence du mal. Aurait-il mieux valu que Dieu ne crée pas l’homme libre ? Non. Mais, alors – s’interrogeait le jeune Polonais -, quelle est la limite du mal pour qu’il n’ait pas le dernier mot ?

Jean-Paul II a compris que les limites du mal sont définies par la Divine Miséricorde. Ceci n’implique pas que tout le monde soit automatiquement sauvé par la Miséricorde divine, mais que Dieu pardonnera à tout pécheur qui accepte d’être pardonné. C’est pourquoi, le pardon, la victoire sur le mal, passe par le repentir.

Y si le pardon constitue la limite au mal (et que de leçons pourrait-on tirer de cette vérité pour surmonter les conflits armés!), la liberté conditionne, d’une certaine manière, la Divine Miséricorde. Dieu, en effet, a pris un grand risque en créant l’homme libre. Il a pris le risque que son amour soit rejeté et que l’homme soit capable, en niant en réalité la vérité la plus profonde de sa liberté, de tuer et de fouler au pied son frère. Et Il a payé le prix le plus terrible, le sacrifice de son Fils unique. Nous sommes le risque de Dieu. Mais un risque qui n’est pas plus fort que le pouvoir infini de la Divine Miséricorde.

Son message posthume

Jean-Paul II avait préparé une allocution pour le dimanche de la Miséricorde, qu’il n’a pas pu prononcer, ayant été rappelé la veille à la Maison du Père.

Toutefois, il a voulu que ce texte soit lu et publié en guise de message posthume : « Le Seigneur ressuscité offre en don à l’humanité, qui semble parfois égarée et dominée par le pouvoir du mal, par l’égoïsme et par la peur, son amour qui pardonne, qui réconcilie et ouvre à nouveau l’âme à l’espérance. C’est l’amour qui convertit les cœurs et qui donne la paix. Combien le monde a besoin de compréhension et d’accueillir la Divine Miséricorde ! » (Cf. Regina Cæli, 3 avril 2005).

Pour perpétuer ce message, Jean-Paul II a introduit dans le calendrier liturgique la solennité de la Divine Miséricorde, une semaine après le dimanche de Pâques.

Pour cette raison, Monseigneur Guido Marini, maître des célébrations liturgiques pontificales, a annoncé que la béatification de Jean-Paul II débuterait sur la place Saint-Pierre au Vatican par une nouveauté.

Les centaines de milliers de pèlerins se sont en effet préparés à la célébration en récitant, dans leurs langues, le chapelet de la Divine Miséricorde, une pratique de dévotion promue par sœur Faustine.

L’image de la Miséricorde divine, apportée de l’église du Santo Spirito in Sassia, tout près du Vatican, était présente sur le parvis de la basilique, avant le début de la messe.

Jesús Colina

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ZENIT Staff

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