ROME, Jeudi 24 mars 2010 (ZENIT.org) – Devant des diplomates, des fonctionnaires internationaux, des représentants de la culture et des doctorants, a eu lieu ce jeudi après-midi au siège de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education et la Culture), le lancement d’une nouvelle structure de dialogue entre croyants et non croyants, appelée le « Parvis des Gentils ».
Cette initiative, promue par le Conseil pontifical de la culture, est une suggestion du pape Benoît XVI, destinée à construire un espace de dialogue « avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu, et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l’approcher au moins comme Inconnu » (Benoît XVI à la Curie romaine, 21 décembre 2009).
Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, a choisi Paris comme lieu symbolique pour inaugurer cette structure.
Ainsi, les 24 et 25 mars 2011, trois sites de prestige – l’UNESCO, la Sorbonne et l’Institut de France – permettent à plusieurs hautes personnalités du monde de la culture de dialoguer autour du thème « Lumières, religions, raison commune ».
A l’UNESCO, ce dialogue a été présenté comme « un élément essentiel dans la recherche de la paix et l’abolition du rejet de l’autre dans les assignations identitaires », a expliqué le Conseil pontifical de la culture dans un communiqué.
« Ce dialogue a la même pertinence pour notre temps que le dialogue interreligieux. Mis dans la perspective de la mondialisation, il appelle à se poser des questions vitales portant sur l’universel et les valeurs », lit-on encore dans ce même communiqué.
La rencontre a été ouverte par l’allocution de bienvenue du cardinal Ravasi et un message enregistré de Madame Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, qui a situé la séance dans la thématique du dialogue interculturel cher à l’UNESCO, après 2010 qui fut l’« Année pour le Rapprochement des Cultures ».
Plusieurs personnalités politiques, dont Monsieur Giuliano Amato, ancien président du Conseil italien, ont mis en valeur une triple perspective du débat : politique, culturelle et sociale.
« L’alliance entre croyants et non croyants rendra à la liberté et à la démocratie leur sens », a-t-il affirmé.
« Comment vivre ensemble dans la justice et la liberté ? N’y a-t-il pas urgence de dialoguer entre croyants et hommes de bonne volonté ? N’y a-t-il pas dans la culture des raisons d’espérer ensemble pour tous la joie de vivre dans des différences non plus séparatrices mais créatrices ? » se sont-ils interrogés.
Madame Aziza Bennani, ambassadrice du Maroc auprès de l’Unesco, a parlé du rôle décisif que tiennent et qu’ont à tenir encore davantage les femmes dans la société.
Monsieur Henri Lopes, ancien premier ministre, ambassadeur du Congo auprès de la France et de l’UNESCO a souligné l’importance de ce dialogue pour promouvoir une culture de la paix dans le monde au-delà des limites européennes ou occidentales.
Monsieur Pavel Fisher, ancien ambassadeur de la République tchèque en France, a quant à lui insisté sur le caractère décisif de la quête de sens au cœur d’un monde simultanément sécularisé et religieux, appelant un dialogue entre plusieurs visions du monde et de l’homme.
Monsieur Fabrice Hadjadj, écrivain philosophe, a assuré qu’il ne faut pas avoir peur de pousser loin les frontières de ce dialogue, de poser la question de Dieu, des contenus même de la foi.
Enfin, Monsieur Jean Vanier, fondateur de l’Arche, a témoigné de la puissance de transformation qui peut advenir à travers la qualité du regard porté sur l’humanité blessée.
« La rencontre est plus importante que le dialogue, c’est établir une relation de confiance », a-t-il affirmé.
Monseigneur Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Unesco, a expliqué qu’il ne peut y avoir d’humanisme sans l’homme au singulier. Il faut défendre cette nature de l’homme, car c’est là l’enjeu principal du débat de la bioéthique.
Les croyants et les non-croyants doivent continuer à coexister. Il ne s’agit pas seulement de tolérance réciproque mais d’un défi à assumer, a conclu Mgr Follo.