Réflexion de Cor Unum sur le message de carême de Benoît XVI

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ROME, Lundi 7 mars 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une réflexion théologique et pastorale du Conseil pontifical « Cor Unum » sur le message de Carême de Benoît XVI « Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui » (Cf. Col 2, 12).

 

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Points de réflexion sur le Message du Saint-Père pour le Carême 2011

«Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui» ( Cf. Col 2, 12).

Ces paroles adressées par Saint Paul à la communauté de Colosses, nous introduisent au baptême, thème que le Saint-Père a choisi pour le message de carême de cette année. Le Souverain Pontife, s’appuyant sur une citation de l’Apôtre des Gentils, nous donne synthétiquement le but de ce sacrement : «  Le connaître lui, avec sa puissance de Résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme dans sa mort »  (Phil 3, 10-11).

Le Conseil Pontifical Cor Unum est le dicastère du Saint-Siège responsable de la présentation de ce Message. Sa tâche principale consiste à diffuser la catéchèse de l’Eglise sur la charité ainsi que de faire connaître les différentes initiatives concrètes soutenues par le Saint-Père, dans le domaine de la charité. Dans le but de vous aider à divulguer ce message au sein de vos Eglises locales, vos communautés ou vos organismes, nous vous proposons quelques réflexions sur le lien manifeste qui existe entre le Baptême et la Charité, lien que le Saint-Père a voulu mettre en lumière.

Face à la souffrance très réelle que nous rencontrons, à un niveau mondial – catastrophes naturelles, épidémies, famines, guerre – nous sommes obligés de faire face, en premier lieu, aux nécessités les plus immédiates ainsi que de rechercher des solutions concrètes pour soulager la misère. ( n° 31a). Mais, s’il est important de pourvoir aux besoins matériels, ils ne peuvent, à eux seuls, nous apporter un bonheur et une paix durables. Le Christ a fondé l’Eglise pour nous donner bien plus. La souffrance, qu’elle soit mondiale ou personnelle- la maladie, la solitude, les soucis financiers ou familiaux et enfin la mort qui est notre ennemi le plus grand – exige une réponse que seulement la possession de la vie éternelle peut donner : « Le connaître lui, avec sa puissance de Résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme dans sa mort, afin si possible de ressusciter d’entre les morts » (Phil 3, 10-11). 

Ce don nous est fait lors de notre baptême. Le dialogue qui s’instaure pendant le rite, se réfère, en effet, au don de la « foi » et à la promesse de la « vie éternelle ». Le Sacrement du baptême signifie et réalise en même temps ce don : «Cette vie nous a été transmise le jour de notre Baptême lorsque nous sommes devenus participants de la mort et de la résurrection du Christ», écrit le Saint-Père dans son message. Le mot baptiser, qui vient du grec« báptizein », signifie l’immersion ou la plongée dans les eaux baptismales de ce que Saint Paul nomme le « vieil homme » ou « l’homme vivant selon la chair » (cf. Col. 3,9). C’est un homme qui ne vit que pour lui-même, se séparant orgueilleusement du Créateur et fermant égoïstement les yeux face à la détresse de son prochain. Il ne s’agit pas seulement d’une description théologique : chacun de nous peut reconnaître immédiatement en lui-même ce « vieil homme » car nous expérimentons les effets directs de cette nature abîmée en nous et qui se trouvent résumés dans les sept péchés capitaux : colère, cupidité, paresse, orgueil, luxure, jalousie, gloutonnerie.

Le baptême est « la rencontre avec le Christ », écrit le Saint-Père dans son message. Il nous purifie du péché originel transmis par nos parents et de tous les péchés qui en découlent. Il nous donne une nouvelle nature en nous transmettant l’esprit de Jésus Christ. Cet « homme nouveau » vit selon les mêmes sentiments qui animaient le Christ, grâce à « la vie éternelle » qu’il reçoit, déjà maintenant, dans l’Esprit Saint. Saint Paul nous fait la liste des fruits de l’Esprit de Dieu qui habite en nous : « charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22). Au plus intime de chaque personne, – baptisée ou non-, gît ce désir de recevoir et de vivre de ces fruits. Il n’y a que cette vie-là qui puisse être un remède durable à toutes les souffrances, qu’elles soient personnelles ou universelles.

La nature nouvelle que nous recevons dans le baptême est à l’origine des oeuvres de charité faites par amour pour Dieu et pour le prochain, amour qui est le premier et plus grand commandement de la Loi Nouvelle et qui résume tout l’évangile (cf Mt 22, 34-40). Le jeûne, l’aumône et la prière sont également des moyens qui nous aident à faire mourir notre nature ancienne et ouvrent notre cœur à Dieu et à nos frères et sœurs dans le besoin.

La foi qui porte en elle la promesse d’une vie éternelle, reçue au baptême, doit être constamment nourrie (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique n° 1254). Pour ce carême, le Saint-Père nous propose un itinéraire ou une « feuille de route » pour nous aider. Il y a trois éléments qu’il serait particulièrement utile de proposer à des communautés paroissiales ou d’autres organismes, comme des écoles catholiques et des universités ou à des particuliers.

En un premier lieu, le Saint-Père, tout au long de ces cinq dimanches de carême, nous donne des rendez-vous concrets avec des personnes et des évènements bien précis. Il nous met face à la Parole de Dieu proclamée ces dimanches-là, désirant ainsi que nous rencontrions personnellement le Christ, qui est la réponse au désir le plus profond de la personne humaine et du monde entier. Cette rencontre se noue dans le temps passé à scruter, individuellement ou communautairement, ces passages de l’Ecriture, nous permettant ainsi pendant ces quarante jours de d’écouter, contempler et agir selon la parole de Dieu.

Deuxièmement, la rencontre avec le Christ, dans sa Parole et ses Sacrements, se manifeste par des oeuvres concrètes de miséricorde. Ici également, nos paroisses, communautés, nos organismes éducatifs et autres institutions, ainsi que chacun de nous aurons l’occasion, pendant ce temps favorable, avec l’aide de la grâce de Dieu, de changer nos cœurs en quittant nos vies égoïstes pour nous tourner vers Dieu et le prochain qui est dans le besoin. C’est le même élan qui caractérise campagnes de carême organisées par les conférences épiscopales ou autres organismes.

Troisièmement, le Saint-Père nous présente le temps du carême comme un chemin, un voyage à entreprendre, un temps pour faire porter du fruit à ce qui a été planté au baptême. Celui-ci, dit-il, reflète l’existence entière de toute personne, vécue entre la résurrection du Christ et sa propre résurrection. Cette offre ultime de communion avec Dieu dans l’éternité donne forme à notre vie actuelle, sociale et individuelle. Ce troisième point nous montre la nécessité d’encourager le parcours de cet itinéraire, avec l’aide de la grâce, et plus spécialement, en fréquentant les sacrements de Réconciliation et de l’Eucharistie.

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ZENIT Staff

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