ROME, Lundi 7 mars 2011 (ZENIT.org) – Dans une tribune publiée dans Le Monde, le philosophe Michel Onfray critique sévèrement la pratique du bébé-médicament qu’il estime être le fruit d’un « obscurantisme laïque », rapporte aujourd’hui « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune.
Tout en appelant de ses vœux une bioéthique libertaire qui accepte la sélection des embryons, le clonage thérapeutique, la gestation par autrui, etc., il affirme que la naissance du bébé-médicament « produit récemment par René Frydman » est une véritable « catastrophe » et une « instrumentalisation totale d’un enfant appelé au monde pour suppléer la santé défaillante de sa sœur. Imagine-t-on ce que sera la vie d’un être sciemment jeté au monde dans un projet utilitaire », interroge-t-il.
Alors que René Frydman affirme que « l’enfant qui vient de naître n’a été altéré ni dans son psychisme ni dans son physique », il rappelle que l’on ne naît pas avec « une psyché terminée » mais qu’elle « se constitue et que, se construisant dans l’ombre de l’instrumentalisation, elle aura du mal à se faire en dehors de ce déterminisme radical ».
Il rapporte par ailleurs les propos tenus en 2000 par René Frydman dans un entretien accordé à Corinne Bensimon pour Libération et intitulé « Un enfant vu en sauveur me gêne ». Il affirmait alors qu’il ne ferait pas de bébé-médicament car il redoutait la « responsabilité que l’on fait porter à cet enfant ». « Cela me gêne que cet enfant ne soit pas vu en tant que tel, mais en tant que sauveur d’un autre », avait-il ajouté.