ROME, Jeudi 3 mars 2011 (ZENIT.org) – Le cardinal Peter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest et président du CCEE, a évoqué dans L’Osservatore Romano la présence des signes religieux dans les lieux public, affirmant qu’ils étaient une « manifestation importante de l’identité culturelle des peuples européens » et que personne n’avait de « raison suffisante » pour les faire disparaître.
« Même si l’Etat, en Europe, n’est généralement pas confessionnel, la présence de symboles religieux dans les lieux publics n’est pas une chose qui viole la séparation entre Etat et Eglise, mais une manifestation importante de l’identité culturelle des peuples européens », a affirmé le cardinal Erdö. « L’Etat comme l’Eglise travaille pour les hommes ».
« Les gens, selon leur culture, leurs propres convictions et traditions, peuvent utiliser les symboles religieux qui leur sont chers. Le ‘visage urbanistique’ présent dans les villes de notre continent, la présence des églises, des statues ou des images (par exemple, à Rome, les images de Marie dans les rues), appartiennent à l’identité, à la physionomie de ces villes, à ces peuples », a-t-il estimé.
Le prélat a aussi rappelé que personne n’avait « de raison suffisante pour faire disparaître » ces signes religieux de l’espace public. A ses yeux, « une saine collaboration avec un Etat correctement séparé de l’Eglise – c’est-à-dire entre un Etat, comme le disent certains, caractérisé par une laïcité positive et une Eglise traditionnellement présente dans le pays – pourra être (…) très utile au-bien être physique, psychique et spirituel de populations entières ».
Humaniser les sociétés
Dans cette interview, le cardinal Erdö s’est aussi exprimé sur la manière de défendre les racines chrétiennes en Europe.
« Il faut combattre pour réveiller l’identité et le sens religieux et approfondir la mission dans les grandes villes, pour montrer aux gens, souvent indifférents, ce que signifie notre foi et comment elle peut donner une nouvelle lumière et une nouvelle énergie à la société tout entière », a-t-il affirmé.
Notre foi peut aussi « humaniser les sociétés des grandes villes qui sont souvent sans personnalité, très froides, ou sans visage humain. Nous devons donc réveiller notre besoin et notre capacité à humaniser le monde autour de nous ».
L’archevêque d’Esztergom-Budapest a aussi invité à défendre les racines chrétiennes de l’Europe « dans les médias et à travers les langages de la culture, de la musique, de la danse, du spectacle » et pourquoi pas aussi « dans les rues », en prêchant directement auprès des personnes.
« Il faut montrer aux gens que nous sommes catholiques, faire dire aux gens que l’Eglise est présente, qu’elle a quelque chose à dire », a-t-il ajouté. « Il faut renforcer les familles, les paroisses comme communautés, comme lieux de rencontre et d’aide réciproque » mais aussi « avoir une sensibilité spéciale pour les plus pauvres, pour ceux qui sont en dehors du réseau de protection sociale et qui n’ont plus ni maison, ni travail, ni communauté de référence ».
« Il ne suffit pas de maintenir des systèmes anonymes qui fonctionnent seulement en termes économiques, mais il faut se tourner vers la personne en situation de crise, la personne au chômage, sans domicile, malade, âgée », a-t-il insisté.
« Au niveau paroissial, sans organisation avec personnalité juridique, sans structure de financement public, il y a une promptitude à aider qui est reconnue et respectée, et cela constitue une raison d’espérance, un témoignage authentique de notre appartenance au Christ », a conclu le cardinal Erdö.
Marine Soreau