ROME, Jeudi 3 mars 2011 (ZENIT.org) – La violente répression du mouvement de protestation en Libye par le colonel Kadhafi, a fait plus de 1.000 morts et mis en fuite près de 100.000 personnes vers la Tunisie ou l’Égypte. Une situation qualifiée par l’ONU de « crise humanitaire ».
Selon le Secours catholique en France, à Tripoli, les membres de Caritas sont barricadés chez eux et l’évêque de Tripoli, Mgr Giovanni Martinelli, a demandé aux musulmans leur protection.
À une dizaine de kilomètres de la capitale libyenne, les religieuses franciscaines qui travaillent au Centre Caritas soulignent qu’elles sont en sécurité chez elles, mais déplorent de ne pouvoir rejoindre le Centre qui accueille des immigrés.
La Libye, rappelle le Secours catholique, compte entre 500.000 et 1,5 million d’immigrés. Ce sont en majorité des personnes originaires de l’Afrique subsaharienne, bloquées en Libye dans leur tentative de rejoindre l’Europe.
Alors que de nombreux ressortissants tunisiens et égyptiens ont regagné leur pays d’origine, la question de la sécurité des autres migrants est préoccupante. « Ils n’arrivent pas à se mettre en contact avec leurs gouvernements qui, d’ailleurs, ne font rien pour les aider », a dénoncé le père Alan Arcebuche, directeur de Caritas Libye, au journal italien Avvenire.
La Tunisie et l’Égypte ont toutefois ouvert leurs frontières aux milliers de personnes qui fuient les violences en Libye.
En Égypte, qui a ouvert ses frontières aux migrants, le défi important des mois à venir, selon Caritas Internationalis, sera la réintégration sociale et économique des Égyptiens qui ont fui la Libye. Toutefois, « le travail de Caritas n’a pas pu reprendre dans des conditions normales », explique le père Nabil, directeur de Caritas Égypte. « Aujourd’hui, la question n’est pas de vivre mais de trouver les moyens de survivre ».
« Entre la baisse du tourisme, le chômage élevé et l’afflux de ressortissants égyptiens qui fuient la Libye, il est à craindre que le taux de chômage ne double », souligne le Secours catholique.
« À travers le printemps arabe, une immense espérance se lève, a affirmé Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique. « Le réseau Caritas s’organise pour soutenir les plus vulnérables de part et d’autre des frontières ».