Nazareth, patrimoine de l’humanité ?

Ier colloque international consacré à la cité israélienne

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ROME, Jeudi 9 décembre 2010 (ZENIT.org) – « Nazareth : archéologie, histoire et patrimoine culturel », était le thème du premier colloque international consacré à cette localité israélienne, organisé du 21 au 24 novembre à l’hôtel Al-‘Ayn de la ville.

Pour le maire de Nazareth, Ramiz Jaraisy, ce colloque est le premier pas vers une déclaration de reconnaissance de la ville de Nazareth comme patrimoine mondial de l’humanité, en laquelle il espère, a rapporté le patriarcat latin de Jérusalem, rappelant qu’une demande en ce sens a été faite à l’UNESCO.

Cette rencontre était organisée par la municipalité de la ville en partenariat avec le Centre international Marie de Nazareth et l’Association culture et tourisme, et avec le soutien de la commission israélienne pour l’UNESCO, du Centre culturel français de Nazareth et du Centre culturel italien d’Haïfa.

Parmi les autorités présentes à l’événement, on notait la présence de l’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot, et du vicaire patriarcal pour Israël, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo.

Dans des déclarations à ZENIT, Omar Massalha, musulman, secrétaire du « Forum méditerranéen pour la paix » et auteur de la proposition, a expliqué que cette reconnaissance « serait la meilleure façon de protéger la ville et d’éviter que sa transformation et sa modernisation ne brisent son âme ».

« Nazareth est une ville unique. Il faut qu’elle redevienne une ville qui illumine le monde », a-t-il déclaré, justifiant ainsi son intention de demander aux pays arabes de soutenir cette demande de reconnaissance à l’UNESCO, tout en précisant qu’il s’agit d’une initiative « sans connotation politique », mais bien d’une question culturelle et de culte ».

« Pour le Forum méditerranéen pour la paix, qui a son siège à Paris et qui a organisé sa première session à Lecce en Italie, et en prépare une autre à Brindisi, l’objectif est de promouvoir une culture de la paix et du dialogue, surtout parmi les croyants, mais plus concrètement entre catholiques et musulmans, car ils ont beaucoup de valeurs communes ».

Selon Omar Massalah, la Vierge Marie qui est vénérée par les musulmans, pourrait exercer un rôle de rapprochement. « Dans le Coran, précise-t-il, on dit que la Vierge Marie est la femme qui a le plus de vertus. Les musulmans ont pour elle un grand respect et une grande vénération. Je croie que la Vierge Marie est l’espérance, la paix, l’amour et la tendresse. Il faut qu’elle exerce les valeurs qu’elle représente ».

Un trésor caché

L’idée de ce colloque international est née de la constatation que Nazareth est pour tous un lieu connu et d’une grande portée symbolique, mais dont l’immense patrimoine reste toujours un trésor caché.

Selon Mgr Marcuzzo, intervenu à l’ouverture des travaux, seule une infime partie de ses habitants, des chercheurs et des pèlerins ont pu explorer la richesse et la variété des dimensions biblique, spirituelle, culturelle et historique de la ville.

Nazareth, a rappelé le vicaire patriarcal pour Israël, avec son archéologie préhistorique et ses constructions européennes modernes, sa première église judéo-chrétienne et les croisades jusqu’à la période ottomane, représente pour l’Eglise la source et l’origine, comme lieu de l’Incarnation.

Les propos du vicaire reflétaient l’enthousiasme de tous les participants devant la richesse de Nazareth, « dont il faut prendre conscience et qu’il faut faire connaître », a-t-il dit.

Une session intense et fructueuse

Une exposition de photos, anciennes et récentes, des lieux les plus suggestifs de la ville, s’est tenue dans l’hôtel qui accueillait le colloque.

Plus de vingt personnes, chrétiennes, juives et musulmanes, ont pris la parole lors des deux jours de discussions.

Outre Omar Massalha, ancien directeur du Département français de l’UNESCO, sont intervenus le père Eugenio Alliata, OFM, archéologue au Studium Franciscanum de Jérusalem, Pierre Perrier, expert en traditions orales orientales dans l’Evangile, et le professeur Renzo Ravagnan de l’Institut Vénitien pour les biens culturels, chargé de la restauration de nombreux sites à Nazareth, dont celle, de la Grotte de l’Annonciation récemment.

Ces experts ont présenté les dimensions gèographiques et historiques de Nazareth devant un public très attentif et fidèle.

Ils ont aussi parlé de l’état d’avancement et du programme futur des fouilles archéologiques, d’un projet touristique adéquat pour Nazareth, des recherches historiques et artistiques relatives à la basilique actuelle et à la vieille église, des pages méconnues de l’histoire du XXème siècle, de l’origine encore mystérieuse du nom de Nazareth et de ses nombreux dérivés.

La rencontre s’est achevée par une visite guidée, conduite par Sharif Safadi qui a montré certains trésors locaux, comme la Tombe du Juste, du Ier siècle, les façades et intérieurs des grandes maisons traditionnelles ottomanes et la Fontaine de Marie (emblème de la ville).

Le parcours s’est terminée par une visite de la maison datant de l’époque de Jésus découverte en 2009, au Centre international Marie de Nazareth.

Le Centre international Marie de Nazareth

L’association française Marie de Nazareth, promotrice du colloque, a voulu présenter une évaluation de l’état actuel du savoir historique et archéologique sur Nazareth, au moment où les travaux de construction du Centre international Marie de Nazareth touchent à leur fin, et à quelques mois de son ouverture prévue le 25 mars 2011.

Ce centre, construit dans le cœur historique de Nazareth, près de la Basilique de l’Annonciation, a pour vocation de faire découvrir et aimer Nazareth et son riche message éternel, mais surtout Marie, sur les lieux mêmes de l’Annonciation et de l’Incarnation, et de les faire rayonner dans le monde entier.

La gestion du centre, l’accueil et la formation biblique et spirituelle, seront confiés à la Communauté du Chemin neuf.

Le diacre Marc Hodara, appartenant à cette communauté, et qui coordonne le projet depuis des années, a rappelé avec gratitude le soutien reçu des douze Eglises de Terre Sainte et l’aide des grandes familles de Nazareth, de même que le soutien de Mgr Marcuzzo, qui accompagne le projet depuis ses débuts avec constance et ouverture.

La Communauté du Chemin neuf, dont le charisme repose sur l’unité et la réconciliation, a souligné l’esprit d’entente et de bonne volonté qui unit tous les participants à ce colloque.

L’unité de Nazareth

Le maire de Nazareth a conclu le colloque en souhaitant la publication prochaine d’un livre contenant toutes les interventions prononcées durant les travaux et a fait part du projet municipal d’accorder une bourse annuelle d’étude de 10.000 dollars à un chercheur qui consacrerait sa thèse de doctorat à Nazareth.

Les organisateurs du colloque ont souligné le succès de la rencontre et fait part de leur intention d’en organiser une autre l’année prochaine.

Patricia Navas et Jesús Colina

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ZENIT Staff

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