ROME, Jeudi 2 décembre 2010 (ZENIT.org) – « Nous sommes tristes et préoccupés. Asia nous manque beaucoup, mes enfants pleurent et la cherchent chaque jour », a affirmé à l’Agence Fides Ashiq Masih, le mari d’Asia Bibi, joint à Lahore grâce à la Masih Foundation, l’ONG qui s’occupe de la protection de la famille d’Asia Bibi et lui assure une assistance juridique. « Nous sommes la cible de groupes extrémistes et nous avons peur pour notre vie », a-t-il ajouté.
Fides : M. Ashiq, quels sont vos sentiments aujourd’hui ? Et comment vont vos enfants ?
Ashiq Masih : Nous sommes très tristes et éprouvés par cette affaire absurde. Asia nous manque beaucoup et surtout à nos quatre enfants (une cinquième fille du couple est mariée). Il en ressentent l’absence : ils pleurent et demandent chaque jour des nouvelles de leur mère, ils veulent qu’elle revienne à la maison. La Fondation Masih s’occupe de nous et je les remercie pour leur soutien.
Fides : Quand avez-vous rencontré Asia la dernière fois ? Et que lui avez-vous dit ?
Ashiq Masih : Je l’ai vue hier, mardi, en prison. Je l’ai trouvée déprimée. Elle est très préoccupée pour sa famille et ses enfants. C’est une femme innocente qui se trouve en prison depuis plus d’un an. Je voudrais que cette histoire soit déjà finie.
Fides : Vous avez confiance dans les institutions du Pakistan ?
Ashiq Masih : Grâce à la Fondation Masih, nous faisons toutes les démarches nécessaires au niveau légal pour suivre le cas d’Asia et pour notre protection. Le Président et le gouvernement se sont intéressés à notre cas. Ils ont compris qu’Asia est innocente et ils ont exprimé leur préoccupation mais ils subissent les pressions de groupes extrémistes islamiques. Nous agirons dans le respect de la loi et nous continuerons le procès.
Fides : Vous avez reçu des menaces ?
Ashiq Masih : De nombreux militants islamiques radicaux nous menacent et nombreux sont ceux qui nous recherchent. Nous vivons dans un lieu sûr, mais nous avons constamment peur pour notre vie.
Fides : Vous êtes prêts à quitter le pays ?
Ashiq Masih : Nous sommes prêts à le faire dès qu’Asia sera libérée et nous espérons que cela interviendra rapidement. Si nous avons la possibilité de nous transférer en Italie ou en Amérique, nous le ferons sans hésiter. Aujourd’hui, nous sommes très préoccupés pour l’instruction des enfants et pour leur vie future.
Fides : Que diriez-vous au Saint-Père qui a lancé un appel en faveur d’Asia ?
Ashiq Masih : Nous le remercions de tout cœur et nous voulons lui exprimer tout notre amour. Nous sommes extrêmement heureux et encouragés par l’appel qu’il a lancé pour nous, pour son attention au cas d’Asia et de tous les chrétiens qui souffrent au Pakistan.
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