ROME, Vendredi 29 octobre 2010 (ZENIT.org) - A l'approche de la consécration par le pape de l'église de la Sainte-Famille à Barcelone, le 7 novembre prochain, le cardinal Lluís Martínez Sistach, archevêque de la ville catalane, a écrit un message dans lequel il commente l'œuvre de l'architecte Antoni Gaudí.

« Qui connait la vie de Gaudí nous dit qu'un de ses livres de chevet était 'El Año Litúrgico', de l'abbé Prosper Guéranger, très répandu parmi les chercheurs et les fidèles des débuts du XXème siècle en Catalogne », souligne le cardinal pour expliquer que l'architecte était « un admirateur de la liturgie chrétienne et de son esthétique » et qu'il avait donc projeter ce temple comme « une grande catéchèse de l'Eglise ».

Si on observe l'édifice de l'extérieur, avec ses 18 clochers, ses façades et ses murs, on constate que nous avons devant nous la réalité de l'Eglise : la tour la plus haute, ou clocher, consacrée à Jésus Christ, est entourée des quatre évangélistes ; l'abside, comme un sein maternel, abrite la Vierge Marie ; et puis nous avons les 12 apôtres, répartis par groupes de quatre sur les trois façades principales : Naissance, Passion et Gloire ».

On dit que l'une des innovations les plus ingénieuses de Gaudí est d'avoir porter le contenu des retables de l'intérieur à l'extérieur, sur les façades ». Ainsi chacun de ces retables est comme un grand retable qui offre au visiteur ou au fidèle la contemplation des mystères de l'enfance, de la passion et de la résurrection du Seigneur, son message de vie dans les béatitudes et les sacrements, la profession de foi, et la création et glorification de l'humanité ».

Si on observe le temple à l'intérieur, depuis l'espace réservé à la célébration, on découvre « le mystère de l'Eglise ».

« La construction de la nef s'inspire de la vision du prophète Ézéchiel - au chapitre 47 -, et de la vision de la Jérusalem céleste, qui se trouve au chapitre 22 du livre de l'Apocalypse ».

Dans la nef, le visiteur se trouve « comme devant une palmeraie », où « chacun des arbres (les colonnes) renvoie à une Eglise particulière. Tous les diocèses sont représentés, aussi bien d'Espagne que du monde entier. Gaudí a pensé à un temple qui soit réellement catholique et universel, et a symbolisé les 5 continents du monde. Et c'est là tout le sens de sa consécration par Benoît XVI ».

Les 52 colonnes, poursuit le cardinal, représentent « tous les dimanche de l'année ». « Celles qui entourent le presbytère sont consacrées à l'Avent et au Carême ; les quatre de la croisée à Noël, au Dimanche des Rameaux, à Pâques et à Pentecôte ; celles du transept au temps pascal ; et l'espace des cinq nefs aux dimanches de l'année ».

Pour toutes ces raisons, commente le cardinal, « La Sagrada Familia est une église unique au monde ». Unique à cause de « ses symboles bibliques et liturgiques, mais aussi du fait du caractère inédit des techniques utilisées pour sa construction ».

C'est à cause de tous ces symboles religieux, expliqués par Gaudí au nonce apostolique en Espagne, Mgr Rangonesi, lors de sa visite à l'église en 1915, que ce dernier lui a dit : « Vous êtes le Dante de l'architecture ! ».