Synode : Synthèse des interventions du 18 octobre (auditeurs)

Onzième congrégation générale

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ROME, Vendredi 22 octobre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous les synthèses des interventions auditeurs du Synode de la onzième Congrégation générale (18 octobre, matin).

Sont intervenus:

– Soeur Clauda Achaya NADDAF, R.B.P., Supérieure du Couvent des Religieuses de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur (SYRIE)
– Soeur Daniella HARROUK, Supérieure générale de la Congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie (LIBAN)
– Rév. Georges NORADOUNGUIAN, Recteur du Collège Arménien, Rome (ITALIE)
– Mme Huda MUSHER, Directeur de « Caritas » (JORDANIE)
– M. Paul SAGHBINI, Hospitalier de l’Association libanaise des Chevaliers de Malte (LIBAN)
– Rév. Raymond Leslie O’TOOLE, S.F.M., Assistant du Secrétaire général de la « Federation of Asian Bishops’ Conferences » (F.A.B.C.) (HONG KONG)
– Soeur Marie-Antoinette SAADÉ, Membre de la Congrégation des Soeurs Maronites de la Sainte Famille, Responsable de la formation et maîtresse des novices (LIBAN)
– M. Harald SUERMANN, Responsable de la section Moyen-Orient de « Missio » (ALLEMAGNE)

Voici les résumés des interventions publiés par la secrétairerie générale du synode (traductions de travail, non officielles).

– Soeur Clauda Achaya NADDAF, R.B.P., Supérieure du Couvent des Religieuses de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur (SYRIE)

La moitié de la population de la terre sont des femmes. Presque la moitié de ces femmes sont victimes de violence, d’exploitation, et vivent dans l’extrême pauvreté, dont les droits sont bafoués. Notre mère l’Église, est mère à l’exemple de Marie. Pourrait-elle exclure de ses préoccupations ses femmes? Dans l’instrument de travail, il n’y a aucune mention aux questions concernant les femmes, dans un Synode du Moyen-Orient où la femme est de second rang.J’aimerais que le Synode énonce des propositions qui aideraient à l’application des conventions internationales en faveur des femmes dans nos pays arabes.
Les religieuses en Syrie assument des taches importantes dans les domaines social, éducatif et pastoral, par ailleurs elles sont marginalisées au niveau des diocèses et des paroisses.
Nous suggérons de:
– Faire participer activement les religieuses aux conseils diocésains et paroissiaux. 
– Les soutenir dans leurs activités pastorales. 
– Profiter de leur compétence dans les domaines catéchistiques et de contribuer à leur formation permanente sur le plan pastoral, spirituel, technique: session de formation, recyclage … 
– Mettre en place une pastorale des vocations, où clergé et religieuses investissent auprès des mouvements de jeunes. 

[Texte original: français]
– Soeur Daniella HARROUK, Supérieure générale de la Congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie (LIBAN)

– Une action de grâces
– Un cri d’alarme
– Une proposition.
Action de grâces au Seigneur pour le choix personnel dont vous m’avez gratifiée, Saint Père.
Et bien, dans cet immense océan d’homme où je navigue depuis 5 jours, je me réjouis enfin de pouvoir faire entendre ma voix, au nom de quatre Congrégations religieuses venant du Liban, de la Syrie et de l’Égypte, avec 43 compagnes zélées de la Jordanie et de la Terre Sainte, 7 femmes; ce que nous appelons hasard – dit Bernanos – c’est peut être la logique de Dieu. Alfred de Musset dit aussi « frappe-toi le coeur, c’est là qu’est le génie ».
Après cet envol lyrique, je lance mon cri d’alarme: l’école au Moyen-Orient est menacée, elle est en danger dans nos pays respectifs. Nous vous avons longuement écouté, et nous avons suivi avec intérêt vos interventions. De grâce, écoutez donc notre appel angoissé. À titre d’exemple le sort de 192 000 élèves au Liban dans les écoles catholiques est fatal.
Si l’Église venait à perdre son rôle de Mère et d’Éucatrice, à partir des institutions éducatives, quand pourra-t-elle le récupérer ou exercer sa mission?
Quel profil de sortie aurions-nous au Moyen-Orient pour une jeunesse privée du Kérygme, dans une société où les valeurs sont en ébullition et la liberté religieuse contestée, et en proie au fanatisme? Où sera le Liban Messager plural, convivial et multi-confessionnel?
Sauvez l’éducation et plus précisément les écoles subventionnées par l’État. Ces États qui n’honorent pas leurs engagements malgré nos revendications courageuses et réitérées. 
Dans la lignée de la Communion, du partage et du témoignage, fondons une Caisse commune, ou plus exactement une mutuelle, pour toutes les écoles du Moyen-Orient, où sa Sainteté, Vos Béatitudes, et vous chers Évêques, Supérieurs Généraux et Supérieures Générales, vous verserez votre contribution, que j’espère substantielle, généreuse et régulière afin d’assurer aux familles à revenu limité et aux élèves des régions limitrophes, un enseignement da qualité à tous dans l’égalité et la dignité. 
Ainsi l’Église Universelle et celle du Moyen-Orient contribueront à promouvoir l’homme et tout homme par une coopérative d’éducation, avec une bonne gérance et une éclatante transparence.
<br>[Texte original: français]
– Rév. Georges NORADOUNGUIAN, Recteur du Collège Arménien, Rome (ITALIE)

Si l’Église est l’assemblée des fidèles – et ici nous sommes tous des membres du clergé – nous ne sommes pas alors une Église, mais les chefs de nos Églises.
Par notre ordination sacerdotale ou par la consécration épiscopale, nous avons reçu une grâce d’office, mais nous avons perdu, malheureusement, la grâce d’être en contact direct avec nos fidèles.
En effet, si l’on jette un coup d’oeil aux thèmes traités, on remarque aussitôt qu’il s’agit de préoccupations ne concernant que nous les dignitaires. Nous avons des difficultés de relations, entre nous et avec les conditions des pays dans lesquels nous vivons.
Je doute fortement que les problèmes que nous traitons ici puissent concerner nos jeunes. Je crains que nous ne traitions ici qu’une simple interprétation de ce à quoi nos fidèles sont confrontés, et non pas ses vraies causes.
Les interprétations ou les justifications ne sont pas utiles dans la recherche d’une solution, il faudrait plutôt faire un vrai diagnostic de la situation et en rechercher les causes véritables.
J’estime qu’il est très important de donner la parole à nos laïcs, et surtout à nos jeunes, parce qu’ils sont les premiers à s’intéresser au thème et à nos débats.
Leur parole comporte beaucoup d’avantages:
1. Comme on leur a souvent refusé les privilèges réservés à nous, hommes de culte, ou aux gouvernants de nos pays, les jeunes pourraient parler avec plus de courage et de franchise de leurs difficultés.
2. Comme ils ne reçoivent pas les aides matérielles et la sécurité sociale que nous, les religieux, nous recevons, les jeunes ont une vision plus objective et réaliste de la situation de leur foi et des difficultés de leurs Églises.
3. Comme ils n’ont aucun privilège d’office, ils ont moins peur des « agents secrets » du pays et parlent avec plus de courage que nous des vrais défis de tous les jours. 

[Texte original: italien]
– Mme Huda MUSHER, Directeur de « Caritas » (JORDANIE)

Je suis remplie, à la fois, d’un sentiment de frayeur qui m’envahit à cause du lieu et de la présence, et d’humilité en tant que participante à cette importante rencontre historique. Je rappelle à ceux qui, parmi vous, en sont conscients, ce qu’une dame de l’Orient et de Soufanieh à Damas nous a transmis, concernant les paroles que la Sainte Vierge lui a adressées, l’invitant à agir « pour l’unité de l’Église et l’importance de sauvegarder la présence chrétienne en Orient ».
Permettez-moi, d’abord, de me présenter à vous; je suis une grand-mère chrétienne de l’Orient, Jordanienne, de nation
alité arabe; j’aime ma foi chrétienne de toute ma volonté et de tout mon être, et je respecte toute personne qui aime sa religion et lui obéit, car vous nous avez enseignés que « nous sommes tous frères dans le Christ ».
Je peux seulement, et avec la simplicité d’une grand-mère, participer avec vous avec une sincérité absolue: ce que l’on espère de ce Synode va au-delà du discours sur le passé et sur la situation réelle du christianisme en Orient, pour arriver à une vision claire et un programme précis pour relever les défis de cette réalité et identifier les moyens de les surmonter. Commençons par reconnaître la spécificité de l’identité chrétienne orientale et l’importance de la définir, car le chrétien oriental appartient à la nationalité de sa patrie, il a contribué, et ne cesse de le faire, à construire la civilisation arabe et islamique, et il est en même temps le descendant des premiers chrétiens sur cette terre. La spécificité du chrétien oriental suppose que le dialogue des religions commence entre les fils du même peuple, avant ou simultanément avec les dialogues des chefs de la pensée elle-même, pour que disparaisse l’ignorance du chrétien vis-à-vis de la religion de son frère musulman et, de la même manière, celle du musulman vis-à-vis de son frère chrétien.
Le chrétien oriental est un laïc qui ne comprend pas la laïcité comme étant un éloignement de la religion, mais bien plutôt comme le refus de l’instauration de l’État s’appuyant sur des bases religieuses, qu’elles soient chrétiennes, islamiques ou judaïques.
La spécificité du chrétien oriental implique aussi que les chrétiens célèbrent leurs fêtes ensemble, comme c’est le cas en Jordanie où les chrétiens célèbrent la fête de Noël selon le calendrier occidental et la fête de Pâques selon le calendrier oriental, ce qui fait que les chrétiens partagent ainsi leurs joies et à leurs tristesses; de cette manière, ils deviennent « un seul coeur et une unité solidaire ». Un très fort sentiment m’envahit en pensant combien le Christ sera heureux lorsque tous les chrétiens célébreront leurs fêtes ensemble.
Enfin, le chrétien oriental se considère le plus capable, du point de vue intellectuel, pour traiter intellectuellement avec l’Occident: il est, en s’inspirant de sa conviction, à l’avant-garde pour défendre les causes de sa nation, et il assume la responsabilité de transmettre la conception d’un Islam modéré au monde entier. Il n’y voit pas une contradiction avec sa religion ou sa foi. En Jordanie, le chrétien s’appuie sur « le Message d’Amman », lancé par la Jordanie en 2003, comme base pour la conception d’un Islam moyen modéré.

[Texte original: arabe]
– M. Paul SAGHBINI, Hospitalier de l’Association libanaise des Chevaliers de Malte (LIBAN)

L’avenir des chrétiens dans notre partie du monde est conditionné par des facteurs politiques et sociaux dans lesquels la religion a son influence directe. Durant ces dernières années, ces facteurs ont abouti à une émigration massive résultant de communautés chrétiennes démoralisées et surtout lasser des bonnes paroles les concernant.
Sur le plan politique et en jetant un regard général sur la région, il est clair que les chrétiens sont des laissés pour compte. Pour leur devenir, ils devront être les « seuls » acteurs de leur histoire oubliant les aides extérieures et ne comptant que sur leur foi, leur église, le Vatican et l’Église Universelle.
Sur le moyen terme, une condition qui pourrait les rassurer dans leurs angoisses profondes et arrêter l’hémorragie serait de renforcer dans le chapitre des « droits de l’homme » le « Droit à la différence ». Ce renforcement devant permettre aux instances internationales d’indiquer et de sanctionner à la mesure de la discrimination dont ils sont coupables, les Pays qui dérogent aux règles (les sanctions pouvant être du même calibre que celles appliquées pour le nucléaire par exemple). Il faudrait également octroyer un appui clair aux pays où les minorités sont laissées libres et ce quelque soit la tendance politique du pays.
En attendant, les chrétiens doivent assumer au mieux leurs problèmes existentiels. Dans les milieux du Moyen-Orient, il est conseillé de renforcer et de développer le dialogue (quelqu’en soit la forme) avec les musulmans modérés du tissu social ainsi qu’avec les gouvernants. 
Ce dialogue pourrait être dans la forme qu’a judicieusement décrite Mgr. Bader (Moussa Abdallah – Algérie) et qu’il a appelé « le dialogue quotidien » sans provocation et en mettant en relief tout élément commun ou unificateur d’action.
L’expérience réussie de l’Ordre de Malte au Liban avec les instances islamiques a résulté d’un dialogue de ce type. Je cite en particulier nos opérations communes avec « Dar el Fatwa » pour la communauté sunnite et (depuis plus de 20 ans) la « Fondation de l’Imam el Sadr » pour la communauté chiite. Cela sans compter les 50% de musulmans traités dans nos centres médico-sociaux gérés en communauté par des soeurs appartenant à des congrégations religieuses catholiques et qui assurent plus de 160 000 actes médicaux par an. 

[Texte original: français]
– Rév. Raymond Leslie O’TOOLE, S.F.M., Assistant du Secrétaire général de la « Federation of Asian Bishops’ Conferences » (F.A.B.C.) (HONG KONG)

La Fédération des Conférences épiscopales d’Asie est constituée des régions couvrant l’Asie de l’Est, l’Asie du Sud-Est, l’Asie du Sud et l’Asie centrale. Le Moyen-Orient est parfois appelé Asie occidentale, comme c’est le cas dans l’introduction de l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Asia de Jean-Paul II. « Parce que Jésus est né, a vécu, est mort et est ressuscité des morts en Terre Sainte, cette petite portion de l’Asie de l’Ouest est devenue une terre de promesse et d’espérance pour toute l’humanité ».
Je voudrais aborder les numéros 55-56 du Document de travail qui renvoient à des réactions aux Lignes directrices. Ces réponses proposent de convoquer périodiquement (peut-être tous les cinq ans) une assemblée réunissant l’ensemble de l’épiscopat du Moyen-Orient. Dans le Rapport avant le débat général, la proposition est ainsi formulée: « Il est souhaitable qu’une Assemblée régionale rassemble l’Épiscopat du Moyen-Orient, à un rythme périodique à déterminer par le Conseil des Patriarches catholiques d’Orient ».
Je voudrais souligner l’importance vitale de ces assemblées réunissant l’ensemble de l’épiscopat pour l’unité, la diversité et la communion en général.
Permettez-moi de vous donner un exemple vivant de communio mise en pratique. En Inde, nous avons trois rites: le rite syro-malankar, le rite syro-malabar et le rite latin. Tous les deux ans, les représentants des trois rites se réunissent dans ce que nous appelons l’Assemblée de l’organe général de la Conférence des Évêques catholiques d’Inde. Dans les années 1990, Jean-Paul II d’heureuse mémoire, a créé le Synode des Évêques de rite syro-malankar et de rite syro-malabar et la Conférence épiscopale latine. Avant il n’y avait qu’une seule Conférence épiscopale, la Conférence des Évêques catholiques d’Inde. Mais le regretté Saint-Père, dans toute sa sagesse, tout en créant les deux nouveaux Synodes orientaux et la Conférence de rite latin a insisté pour que la Conférence des Évêques catholiques d’Inde demeure la structure permettant aux trois rites de se rencontrer régulièrement. Il s’agit d’une Conférence épiscopale non canonique de par sa nature mais qui offre une structure pour l’Unité de l’Épiscopat, en particulier du fait de sa diversité et un forum pour discuter de tous les défis pastoraux qui se présentent.
En Asie centrale, nous avons un autre exemple d’unité dans la diversité et de communio: une assemblée de l’Épiscopat et des Ordinaires comprenant un délégué du Saint-Siège pour les catholiques orientaux d’Asie centrale. Il s’agit d’un prêtre, le père Vasyl Hovera, résidant à
Karaganda, au Kazakhstan, mais qui est responsable de la pastorale des catholiques orientaux en Asie centrale. Il fait partie de la Conférence des Évêques du Kazakhstan et participe à toutes les assemblées des Évêques et des Ordinaires d’Asie centrale qui se réunissent chaque année. J’ai participé à deux de ces réunions, l’une à Bishkek, au Kirghizistan, l’autre à Tashkent, en Ouzbékistan.
J’ai donné ces deux exemples pour montrer combien il est important pour les Évêques de tous les rites de se rencontrer régulièrement. Je propose que le Moyen-Orient devienne une structure permanente, permettant à l’ensemble de l’Épiscopat de se réunir tous les deux ans, et que ce Synode spécial présente avec insistance cette recommandation au Conseil des Patriarches catholiques du Moyen-Orient.
Enfin, je voudrais dire que, en ma qualité de simple secrétaire des Évêques asiatiques, j’ai recommandé vivement que nos secrétariats de toute l’Asie et le Moyen-Orient restent en contact et nouent des liens plus forts car les défis pastoraux qui se présentent à nos Églises au Moyen-Orient et dans toute l’Asie, sont très souvent similaires, pour nous qui sommes de petits troupeaux au milieu de pays où d’autres religions représentent la très grande majorité. Or, très souvent, ce sont justement les secrétariats qui font bouger les choses.

[Texte original: anglais]
– Soeur Marie-Antoinette SAADÉ, Membre de la Congrégation des Soeurs Maronites de la Sainte Famille, Responsable de la formation et maîtresse des novices (LIBAN)

Face à l’ampleur et à la diversité de nos multiples problèmes, je voudrais réitérer une proposition pratique au sujet de la pastorale de la famille, qui existe déjà, parce qu’à mon avis, celle-ci est possible et elle est dans nos moyens, alors que beaucoup d’autres ne le sont pas : Oeuvrer ensemble en tant qu’Églises du Moyen-Orient sur ce qui compose le tissu social et qui est en voie de désagrégation, à savoir la Famille, cellule première et fondamentale du tissu social et Église domestique. Nous remarquons aujourd’hui une recrudescence de couples disloqués, de familles déchirées et les tribunaux ecclésiastiques sont là pour en témoigner. 
Il est vrai que la question de la famille occupe et préoccupe l’Église et pourtant souvent nous nous sentons démunis face à tant de souffrance. Si nous unissions nos efforts, en tant qu’Églises, pour nous occuper de la famille dans toutes ses dimensions, il me semble que nous pourrions prévenir beaucoup de malheur au sein de nos sociétés. Penser ensemble une pastorale de la famille, une pastorale simple, intelligente et efficace contribue considérablement à toutes les autres pastorales: celle des vocations, celle des jeunes, celle des malades, celle des handicapés, celles du 3ème âge, celle des sacrements, celle de la vie chrétienne tout court. 
Pour récupérer les familles en voie de décomposition, pourquoi ne pas créer ensemble un centre d’accueil aux couples avec des cadres et des agents pastoraux qualifiés, des accompagnateurs qui sachent se mettre à l’écoute des couples en difficulté; des cadres qui offrent une présence, une écoute, des conseils et un accompagnement, avant qu’ils n’en arrivent aux tribunaux. Car mieux vaut prévenir que guérir.
Offrir aux parents des conseils quelques fois simples, mais tellement nécessaires au sujet de l’éducation de leurs enfants alors que les défis qu’ils affrontent sont tellement énormes qu’ils se sentent impuissants donc ils démissionnent et par conséquent, les dégâts ne peuvent être que multipliés.
Encourager les jeunes à entrer dans des mouvements chrétiens élargis, qu’ils soient sportifs, culturels, ou spirituels, pourvu que nous ayons préparé des accompagnateurs de taille et des éducateurs avisés. C’est la meilleure prévention contre les tentations de la drogue et de toute autre addiction malfaisante. 
S’occuper de l’éveil de la foi en famille comme lieu privilégié où l’enfant apprend à reconnaìtre son identité et à croître en développant ses talents et facultés humaines et divines. Car, la foi s’acquiert sur les genoux de la mère. C’est là que se fait la première catéchèse, la plus efficace et la plus durable. 
Donner à la femme sa vraie et juste place. Ne faut-il pas que l’Église soit à l’avant-garde dans ce domaine face à une certaine pratique dans certains milieux musulmans où la femme est battue, emprisonnée, bafouée, maltraitée, sans droits, ne faisant rien d’autre que des devoirs asservissants ? Ce serait là un vrai témoignage. Réparer ensemble le tissu social, par la promotion de la personne humaine au coeur de la famille et à partir d’elle, me semble répondre à une pastorale urgente et efficace.

[Texte original: français]
– M. Harald SUERMANN, Responsable de la section Moyen-Orient de « Missio » (ALLEMAGNE)

Les mouvements laïcs jouent un rôle très important, car ils témoignent du Christ et de la Bonté de Dieu dans la société par leurs actions et leur prière. Ils le font d’une façon directe comme le prêtre ne peut pas le faire, car ils sont en contact avec ceux qui sont loin de l’église. Leur travail est missionnaire. Ce sont eux qui ont une influence sur les différents groupes de la société comme aussi sur le gouvernement d’un pays. Par leur engagement même, ils transforment les institutions à la longue. Par leur engagement, ils peuvent donner des raisons d’y rester aux autres personnes qui pensent à l’immigration. 
Il n’est pas rare que des musulmans se rallient à ces mouvements, parce qu’ils veulent partager les mêmes valeurs diaconales et parfois aussi des valeurs spirituelles. Ces mouvements sont missionnaires envers les musulmans pour bâtir une juste société commune. 
Souvent ces mouvements – nouveaux ou anciens, mouvements de renouveau ou non – sont en avance par rapport à la hiérarchie dans le domaine de l’oecuménisme. Ils sont transconfessionnels, non pas non-confessionnels. Ensemble ils vivent les valeurs chrétiennes communes. Ils attendent des prêtres et des évêques une direction spirituelle, mais non pas une récupération confessionnelle.
Les évêques se plaignent parfois que les mouvements ne respectent pas la culture et les traditions. Mais cela est très important. L’alternative n’est pas traditionnelle, inculturée et confessionnelle ou moderne, transconfessionnelle et sans attachement aux traditions locales. Le but doit être de sortir ensemble du trésor des traditions qui permet de bâtir ensemble et créativement un avenir juste et chrétien. Cela suppose un nouvel esprit oecuménique.
Il serait peut-être utile de former un groupe de prêtres et évêques des différentes églises et des membres des mouvements pour fouiller ensemble le trésor en vue des traditions utiles.

[Texte original: français]

 

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ZENIT Staff

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