ROME, Mardi 19 octobre 2010 (ZENIT.org) – L’Alliance pour les Droits de la Vie (ADV) demande l’arrêt de la congélation d’embryons humains.
L’ADV avance en effet 7 propositions pour « humaniser la bioéthique », à l’occasion du projet de loi de bioéthique, qui sera présenté mercredi 20 octobre au Conseil des Ministres français et qui sera débattu en novembre au Parlement français. L’association propose aussi un décryptage de ses enjeux éthiques.
Ces propositions concernent l’Assistance médicale à la procréation (AMP), la recherche sur l’embryon et les diagnostics prénatal et préimplantatoire. Elles ont pour objet de stopper une fuite en avant vers l’instrumentalisation de l’être humain, en rééquilibrant la bioéthique dans le sens de la dignité des personnes.
Voici ces sept propositions :
-Arrêter la congélation d’embryons humains
-Renforcer la recherche médicale contre l’infertilité
-Mesurer objectivement l’impact sanitaire des techniques d’AMP
-Financer en priorité la recherche qui concilie les progrès scientifiques ou thérapeutiques avec le respect de l’intégrité et de la dignité humaine
-Etablir un registre public des thérapies déjà efficientes utilisant les cellules souches non embryonnaires
-Réétudier la législation encadrant la recherche, qui limite actuellement la recherche sur l’animal au détriment de l’embryon humain
-Envisager autrement le dépistage anténatal des anomalies
Voici ses arguments :
1. Arrêter la congélation d’embryons humains.
Le stock de 154 822 embryons congelés vivants place leurs parents devant d’impossibles choix et attise les convoitises des chercheurs. Pour l’Alliance, il est injuste de congeler ainsi un être humain en stoppant artificiellement son développement. Le moratoire demandé est un préalable aux débats légitimes sur le devenir des embryons actuellement congelés.
2. Renforcer la recherche médicale contre l’infertilité.
On sait que l’infertilité augmente, au point qu’un couple sur sept consulte aujourd’hui pour cette raison. Or, les techniques d’AMP, très couteuses, sont essentiellement palliatives.
Leurs performances limitées laissent un couple sur deux sans enfant. Il est temps de lancer des études poussées sur les causes de l’infertilité et leur prévention : stérilités féminines tubaires et stérilités masculines d’origine environnementale notamment.
3. Mesurer objectivement l’impact sanitaire des techniques d’AMP.
La prévalence de naissances d’enfants porteurs de handicap ou de maladie du fait de l’AMP doit être publiée et connue : grossesses multiples, grande prématurité ; anomalies génétiques liées à la FIV et à l’ICSI ; report de l’infertilité paternelle sur les enfants conçus par ICSI, etc. Il est urgent de publier des bilans scientifiques complets dans ces domaines trop peu connus.
4. Financer en priorité la recherche qui concilie les progrès scientifiques ou
thérapeutiques avec le respect de l’intégrité et de la dignité humaine.
Tout euro versé à une recherche qui ne respecte pas l’intégrité de l’embryon est contraire aux Droits de l’Homme et constitue un détournement de l’argent public ou privé nécessaire à la recherche éthique. C’est cette dernière qui doit impérativement être soutenue.
5. Etablir un registre public des thérapies déjà efficientes utilisant les cellules
souches non embryonnaires.
La fascination de certains chercheurs pour l’embryon a trop longtemps nuit au rayonnement des résultats de la recherche éthique, y compris dans les milieux scientifiques. C’est pourquoi un effort de recensement et de communication est désormais nécessaire pour dynamiser ces recherches, notamment celle sur les cellules souches adultes et les cellules du sang de cordon.
6. Réétudier la législation encadrant la recherche, qui limite actuellement la
recherche sur l’animal au détriment de l’embryon humain.
Du fait de la pression des associations de protection de l’animal, la recherche sur les modèles animaux est sévèrement contrainte, en termes de formation et d’infrastructure, alors que la recherche sur l’embryon humain ne nécessite aucun diplôme préalable. Le rééquilibrage demandé passe par l’interdiction explicite des tests de médicaments sur les embryons.
7. Envisager autrement le dépistage anténatal des anomalies.
L’Alliance plaide pour une politique ambitieuse d’accompagnement au moment de l’annonce du handicap et d’accueil des personnes handicapées, impliquant le plus possible ces dernières. La France détient le record mondial du diagnostic anténatal du handicap, mais aussi celui de l’IMG. De nombreux experts s’alertent du taux de 96% d’avortements en cas de détection d’une trisomie 21. L’Alliance propose que soit conduite une autre politique d’annonce du handicap, d’accueil des nouveau-nés handicapés et de communication sur la place que peuvent prendre les personnes handicapées dans la société.
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