ROME, Mercredi 13 octobre 2010 (ZENIT.org) – Certains thèmes du synode pour le Moyen-Orient ont fait l’objet à Rome, à la veille de son ouverture, d’un atelier de travail réunissant, du 6 au 10 octobre, chrétiens laïcs, professionnels et intellectuels de plusieurs mouvements d’inspiration catholique, souhaitant « contribuer à sa réussite ».
Cet atelier de 4 jours était organisé par Pax Romana (MIIC), avec la participation de la CIJOC (Coordination Internationale des Jeunesse Ouvrière Chrétienne), Pax Romana (MIEC), la JECI (Jeunesse étudiante catholique), de la FIMARC (Fédération Internationale des Mouvements d’Adultes Ruraux), du MIJARC (Mouvement international de la jeunesse agricole), du MIDADE (Mouvement International d’Apostolat Des Enfants), et avec le soutien du Secours Catholique (Caritas France).
Parti d’un travail attentif d’étude des Lineamenta et de l’Instrumentum Laboris, et d’une série de consultations préalables effectuées dans certains pays du Moyen-Orient, cet atelier, précise leur communiqué final, sera suivi « d’un travail de sensibilisation aux sujets de préoccupation du Moyen-Orient et d’une contribution à la mise en œuvre des recommandations du synode ».
L’atelier a consacré une attention particulière au phénomène « impressionnant » des migrations vers la région du Moyen-Orient, notant l’importance de ces migrations surtout de l’Asie, et la variété et la complexité du phénomène.
« Les migrants risquent de devenir une population ‘invisible’ malgré leur nombre qui peut dépasser celui des nationaux dans certains États », souligne le communiqué. Invisible, parce que leurs droits sociaux et plus encore leurs droits civils et leurs droits fondamentaux ne sont pas toujours respectés.
Les mouvements estiment que la présence massive de ces migrants, dont certains sont catholiques, parfois en nombre important, fait émerger un « visage nouveau » de l’Église.
« L’Église par son universalité, peut et doit devenir une famille pour ceux qui sont loin de leur famille, de leur patrie, de leur pays » car, soulignent-ils, « les migrations constituent une chance pour bâtir une Église globale, pour être le laboratoire où se construit l’Église de demain ».
Relevant que depuis des siècles, l’action sociale de l’Église a introduit dans la société civile du Moyen-Orient une vision de l’être humain qui met ce dernier au centre de l’activité, et qui protège la dignité de l’Homme surtout celle des plus démunis, les participants à l’atelier plaident pour « un engagement ferme, pour une meilleure coopération entre Églises catholiques du Moyen-Orient », pour « un décloisonnement culturel » permettant le « tissage » de vraies relations et la création « d’une vraie communauté humaine ».
Laïcs, professionnels et intellectuels de l’atelier ont par ailleurs mis en garde contre la « tentation du repli communautariste », appelant le clergé et la hiérarchie à encourager ce visage d’une Église non communautaire.
Enfin, touchant du doigt la question de l’islam politique et la montée du fondamentalisme qui ne cesse d’inquiéter les chrétiens, les mouvements relèvent qu’il s’agit le plus souvent « d’une idéologie du ressentiment », de « la captation de beaucoup de frustrations collectives », du « manque d’alternatives démocratiques face à des États fragiles ou insatisfaisants ».
Les seules voies praticables à leurs yeux seraient donc : « renforcer un État de droit, un État capable d’assurer à sa population les services de base » et « renforcer le dialogue avec les musulmans et les juifs de bonne volonté.
« Les chrétiens du Moyen-Orient vivent un moment de vérité », lit-on dans le message final de l’atelier. « C’est l’heure d’entendre le cri de ceux qui souffrent du déni de leurs droits », « c’est l’heure de la décision, une décision résolue, enracinée dans un espoir évangélique ». C’est l’heure pour les chrétiens du monde entier de manifester leur solidarité, de prendre le parti des victimes et d’ouvrir des chemins d’avenir »
Isabelle Cousturié