Benoît XVI au Royaume uni : le rôle positif de la religion

Les sophismes du sécularisme radical démasqués

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ROME, Vendredi 1er octobre 2010 (ZENIT.org) – Dans les jours précédant l’arrivée du pape à Edimbourg, les voix tonitruantes des laïcistes radicaux qui protestaient contre sa visite se sont étendues à une attaque en règle contre la religion même.

Christina Patterson, écrivant dans le quotidien Independent du 15 septembre, a soutenu qu’il est vital de maintenir un Etat le plus laïc possible. En conclusion d’une diatribe plutôt décousue et superficielle, elle a également préconisé l’abolition de toutes les écoles religieuses de façon que « la religion soit, dans la mesure du possible, reléguée à la sphère privée, et non pas laïque ».

La veille, Polly Toynbee, présidente de la British Humanist Association, écrivait dans un article pour le Guardian, que les chefs religieux empoisonnent la société avec leurs idées perverses sur le sexe et la mort.

Et de proclamer que, en admettant que les croyants, laïcs comme religieux, peuvent faire le bien et le mal, les institutions religieuses, en revanche, « témoignent d’une force de cruauté et d’hypocrisie ».

La haine des athées n’est rien comparée à celle des sectes religieuses, a poursuivi Toynbee. Son article se conclut par un appel à « la croyance libératrice que la vie sur terre est précieuse parce que, au-delà du présent, il n’y a rien, et que notre destin est entre nos mains ».

Rôle positif pour les enfants

Il est clair que ni Patterson ni Toynbee n’ont lu une étude publiée le 9 septembre par Pat Fagan, conseiller familial du Family Research Council et directeur du Marriage and Religion Research Institute, sur la religion, facteur de réussite scolaire.

Dans « Religious Practice and Educational Attainment, (La pratique religieuse et les résultats scolaires) » Fagan note qu’un niveau élevé de pratique religieuse peut contribuer à améliorer les résultats scolaires des élèves.

Selon l’étude, les élèves qui participent à des activités religieuses passent plus de temps à leurs devoirs, obtiennent de meilleurs résultats aux examens et sont moins enclins à abandonner leurs études. En outre, l’impact positif de la religion ne se limite pas à l’école, mais s’étend également à la période universitaire.

Selon une étude, 19.5% des élèves qui sont peu pratiquants abandonnent leurs études, contre seulement 9.1%des élèves très pratiquants.

Le document a identifié un certain nombre de canaux à travers lesquels la religion constitue une aide pour les élèves :

– Elle permet d’intérioriser les valeurs et normes qui contribuent à la réussite scolaire

– Elle favorise les attentes personnelles élevées, et aide les élèves à éviter des comportements sociaux déviants. Les élèves qui assistent aux offices religieux hebdomadaires seraient moins enclins à consommer drogue et alcool, ou à sombrer dans la délinquance ;

– Les familles religieuses ont tendance à être plus unies et stables, à faire des projets d’avenir pour leurs enfants et à beaucoup miser sur eux ;

– Les adolescents qui ont un vrai sens religieux ont pour eux-mêmes de plus grandes attentes en matière d’éducation ;

– Les camarades de classe partageant leur foi ont tendance à être mieux orientés vers la vie universitaire et, en groupe, s’encouragent mutuellement à poursuivre des études supérieures ;

– La pratique religieuse favorise le développement des compétences sociales ;

– Les églises offrent aux élèves des ressources, une communauté et des conseils. Les liens sociaux forts des groupes religieux peuvent s’ajouter aux ressources déjà mises à disposition des enfants, favorisant une meilleure réussite scolaire.

L’assistance religieuse fréquente, observe Fagan, contribuerait aussi à accroître le nombre total des années d’instruction. Les avantages découlant de la fréquentation religieuse hebdomadaire sont équivalents aux avantages qui découlent pour ceux qui ont une mère ayant trois années en plus d’instruction et un père ayant quatre années en plus d’instruction.

Il est intéressant de noter que la religion est une des rares institutions facilement accessibles aux familles à faible revenu. Le document a souligné l’importance de ce fait pour ceux qui appartiennent à des groupes socio-économiques modestes. Pour ceux qui sont fortunés, la religion n’est qu’une ressource possible parmi d’autres.

« En revanche, pour les pauvres, l’effet de la pratique religieuse est significative parce que c’est l’une des rares choses positives solides susceptibles d’influencer leur vie », écrit Fagan.

Une autre conclusion de l’enquête est que l’élément religieux a un impact plus grand sur les rendements scolaires de la jeunesse urbaine par rapport à celle non urbaine. Selon le document, ce fait s’expliquerait parce que les organisations religieuses sont plus faciles d’accès dans les zones urbaines. En outre, la religion peut également agir comme un frein sur les éléments négatifs plus fréquents dans les villes et qui ont un effet néfaste sur la réussite des études.

Bonheur

Les enfants sont loin d’être les seuls à trouver des avantages dans la religion. L’édition d’août du Journal of Marriage and Family (Journal du mariage et de la famille) a publié un article sur l’impact de la religion dans les relations familiales.

Selon un rapport publié le 12 août et paru dans le Washington Post, il existerait un lien significatif entre le fait de partager la foi et de prier ensemble, et un plus grand bonheur dans le mariage et les relations interpersonnelles.

Les avantages sont encore plus visibles pour les afro-américains et les hispanos-américains que pour les blancs. Selon l’étude, cela serait dû à un plus grand degré de satisfaction des couples blancs dans leurs relations du fait de leurs revenus plus importants et de leur meilleur niveau d’instruction.

Il est vrai, en outre, que les couples qui prient ensemble restent ensemble, a déclaré au Washington Post le co-auteur de l’étude, W. Bradford Wilcox, directeur du National Marriage Project près l’Université de Virginie.

Dans un communiqué de presse de l’Université de Virginie, le 11 août, Wilcox explique plus en détail pourquoi la religion joue un rôle positif sur les interrelations. Et que l’étude précédente sur le sujet a identifié, notamment, trois facteurs.

Premièrement, les communautés religieuses promeuvent, en principe, des comportements éthiques positifs comme la charité et le pardon. Ce qui contribue à définir un comportement adéquat dans un couple et les incite à gérer d’éventuels conflits de façon positive.

Deuxièmement, les communautés religieuses offrent un soutien aux couples et aux familles à travers un réseau social centré sur la famille.

Troisièmement, la foi religieuse donne aux personnes le sens de la finalité et de la signification de la vie en général et des rapports interpersonnels, ce qui leur permet d’affronter les tensions.

Impact civique

Un ouvrage très détaillé qui examine la vie religieuse des Américains, et paraîtra début octobre, apporte des preuves supplémentaires sur les effets positifs de la religion.

Dans « American Grace : How Religion Divides and Unites Us », Robert D. Putnam et David E. Campbell notent comment l’Amérique du Nord est beaucoup plus religieuse que d’autres pays et ils en concluent que cela fait des Américains de meilleurs citoyens et voisins.

Putnam est professeur de politique publique à la Harvard University, Campbell est professeur de sciences politiques à l’Université de Notre Dame.

Ils ont commenté par avance quelques passages du livre lors d’une conférence donnée au Pew Forum sur « Religion et Vie publique », qui s’est déroulée l’an
née dernière.

Selon un rapport élaboré par le Religion News Service, daté du 13 mai 2009, parmi les conclusions de l’étude figurait le fait que les personnes religieuses sont trois à quatre fois plus enclines à s’engager dans leur communauté.

Celui qui est religieux s’engagera davantage dans des associations bénévoles, assistera à des réunions publiques et sera plus enclin à voter aux élections locales et à donner de son temps et de son argent pour diverses causes.

Putnam and Campbell affirment que le lien entre religion et activisme civique est de type causal ; en effet, ils ont constaté que les personnes non religieuses et qui ensuite deviennent plus actives sur le plan religieux changeaient également leur comportement social et s’impliquaient davantage dans la communauté.

Un élément important de cette participation civique est de faire partie d’une communauté religieuse, et de ne pas être seulement quelqu’un qui pratique une dévotion privée.

« Ce n’est pas la foi qui compte pour cela », affirme Putnam. « Ce sont les communautés de foi ».

Ces communautés ont, bien entendu, leurs défauts, que le choeur bruyant de laïcs n’a pas manqué de dénoncer en détail dans la période qui a précédé la visite en Ecosse et Angleterre du pape Benoît XVI.

Ce qui est également évident, c’est que la société serait bien plus pauvre sans la contribution de la religion organisée à la vie publique.

Père John Flynn, LC 

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ZENIT Staff

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