ROME, Lundi 21 juin 2010 (ZENIT.org) - Le 20 juin, Journée mondiale des réfugiés, le Service jésuite des réfugiés (JRS) invite urgemment les gouvernements et les groupes de la société civile du monde entier à « puiser dans les ressources des réfugiés et d'autres personnes déplacées de force vivant dans les zones urbaines », de manière à favoriser leur autonomie tout en contribuant au bien-être des communautés qui les accueillent.
La Journée mondiale du réfugié est célébrée chaque année le 20 juin pour faire connaître le sort de plus de 40 millions de personnes déracinées à travers le monde. Cette année 2010 elle avait pour thème : « Retrouver un chez soi ».
Pendant des années, souligne le JRS dans son communiqué, l'aide aux réfugiés a été canalisée presque exclusivement à travers des programmes élaborés pour des camps et autres structures semblables.
Néanmoins, relève l'organisme, « la grande majorité des personnes déplacées de force choisissent également de s'établir dans des zones urbaines au lieu de dépendre des subventions dans des camps » et « avec peu ou pas de soutien, elles doivent affronter une myriade d'obstacles ».
Un de ces obstacles, rappelle le JRS est « l'accès au marché du travail officiel », obligeant ces réfugiés à se replier sur « du travail occasionnel, mal payé, peu sûr, et précaire ».
« Même s'ils sont en possession de papiers en règle, il est fréquent que la police ou d'autres agents gouvernementaux n'en tiennent pas compte », ajoute le JRS en relevant que « beaucoup de personnes déplacées de force évitent les autorités étant donné que ce contact pourrait mener à leur détention et renvoi arbitraire ».
Or, pour le Père Balleis S.J., directeur international du JRS, il s'avère qu'avec un certain soutien et des papiers en règle, les réfugiés « peuvent souvent lancer leur propre entreprise et même parfois employer des membres de leur communauté d'accueil », contribuant par la même occasion « au développement de leur pays d'accueil ».
Quant à ceux qui ont juridiquement droit à l'éducation, aux soins médicaux et à d'autres services sociaux, le coût de ces services, poursuit l'organisme, peut devenir « un obstacle insurmontable ».
« Nous pouvons constater que l'éducation fait toute la différence dans la vie des réfugiés, poursuit le JRS dans son communiqué, précisant que l'année dernière, leur bureau avait fourni des services d'éducation à environ 280.000 jeunes.
« Se trouvant souvent dans l'impossibilité de trouver un emploi stable, les personnes déplacées de force tendent à s'établir au sein des sociétés les plus marginalisées », ajoute le JRS. Et étant donné que les personnes déplacées sont considérées comme rivalisant pour de faibles ressources, des tensions montent entre les deux communautés et « peuvent facilement s'aggraver, alimentant la xénophobie », quelquefois avec des résultats catastrophiques, comme cela a été le cas en Afrique du Sud en 2008.
Selon le JRS, pour aider à améliorer les relations entre les populations d'accueil marginalisées et les déplacés, il est essentiel que l'aide bénéficie aux deux groupes : « Le bien-être des personnes déplacées de force est intrinsèquement lié au bien-être des populations d'accueil », souligne le bureau des réfugiés relevant, selon sa propre expérience, que « là où les communautés d'accueil bénéficient des programmes d'aide pour réfugiés, les tensions entre les communautés diminuent.
Il faut savoir que le JRS travaille dans une cinquantaine de pays répartis sur les cinq continents. L'organisation emploie plus de 1.400 personnes : laïcs, jésuites, religieux et religieuses appartenant à diverses congrégations. Le personnel du JRS apporte son soutien à plus de 500.000 réfugiés et déplacés en matière d'éducation, de santé, et autres besoins sociaux, sans tenir compte de leur race, origine ethnique, ou croyances religieuses.