ROME, Vendredi 25 juin 2010 (ZENIT.org) – Mgr André-Mutien Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, ne remet pas en question le droit de la justice belge de perquisitionner un archevêché mais il déplore les méthodes utilisées, qui ont terni l’image de l’Eglise. Il faudra du temps pour la reconstruire, estime l’archevêque.
« On a le droit de faire une perquisition à l’archevêché, personne ne le conteste », a commenté Mgr Léonard au micro de Radio Vatican, après la perquisition effectuée jeudi à l’archevêché de Malines-Bruxelles, dans le cadre d’une enquête sur des abus sexuels.
Mais « la justice n’a pas pour mission de réécrire le Da Vinci Code, a-t-il ajouté. Aller jusqu’à perforer des tombes dans l’espoir d’y trouver des dossiers dissimulés, ça me paraît plus romanesque que judiciaire ».
Dans le cadre de cette enquête, ouverte suite à des plaintes pour abus sexuels sur le territoire de l’archidiocèse, les tombes des cardinaux Jozef-Ernest Van Roey et Léon-Joseph Suenens, archevêques défunts de Malines-Bruxelles, situées dans la crypte de la cathédrale, auraient en effet été forées pour qu’une caméra puisse y être introduite.
« Ce que je regrette, a poursuivi Mgr Léonard, c’est que tout le personnel de l’évêché à été bloqué pendant près de 9h ».
L’archevêque déplore par ailleurs que les ordinateurs aient été emportés ainsi que des documents comptables nécessaires pour établir les fiches de paie des employés.
« Hier, en quelques heures on a, auprès du public et des médias, terni l’image globale de l’Eglise de Belgique. On a interrogé tous les évêques individuellement, donc on a donné l’impression que tout le monde est suspect », a-t-il ajouté.
« Une image détruite en quelques heures… Pour la reconstruire ça prend du temps », a déploré Mgr Léonard.
« C’est un événement douloureux mais j’espère que certains excès (…) nous aideront à traverser cette crise et à montrer que l’Eglise est fiable et plus crédible que certaines opérations pourraient le laisser paraître », a-t-il poursuivi.
Commentant une autre perquisition, effectuée auprès de la Commission pour le traitement des abus sexuels, l’archevêque de Malines-Bruxelles s’est interrogé sur le bien fondé de la décision du juge d’emporter tous les dossiers, sachant que les personnes qui s’adressaient à cette commission étaient assurées de la confidentialité.
« On se demande si la commission pourra encore avoir la confiance des gens », a-t-il regretté.
Gisèle Plantec