ROME, Mardi 15 juin 2010 (ZENIT.org) – La concentration des personnes qui ne mangent pas un repas complet est très réduite. Il en va de même pour les enfants en âge scolaire, car selon le proverbe, « un enfant affamé n’a point d’oreilles », souligne le Service jésuite des réfugiés (JRS) dans un communiqué.
Trois mois après le lancement au Tchad d’un programme de repas pour les enfants déplacés dans la sous-préfecture de Koukou Angarama, grâce au financement du Programme alimentaire mondial, le JRS estime que « le programme est bien parti pour atteindre ses objectifs »
« C’est un grand succès. Les enfants sont plus joyeux et plein d’énergie », a déclaré Mme Nijimbere, responsable de la communication et de l’advocacy du JRS Tchad, engagée dans le projet.
Le JRS fait savoir que « les résultats sont déjà visibles » grâce à l’apport de 40 tonnes de nourriture depuis le 10 février qui ont permis aux écoles soutenues par le JRS de servir jusqu’à 900 repas à la fois.
« Le taux de fréquentation a augmenté de 10 à 20 pour cent selon les cas, et les parents acceptent plus volontiers de donner un coup de main dans les écoles », précise l’organisation catholique qui gère huit programmes dans 12 camps de réfugiés et d’autres sites pour personnes déplacées au Tchad.
Même si l’objectif principal était de faire en sorte que la faim n’empêche plus les enfants de développer leur potentiel intellectuel, précise le JRS, le but est également d’encourager les familles à inscrire les fillettes à l’école en leur donnant un traitement préférentiel.
Le JRS souligne qu’il a soigneusement planifié le programme afin de mettre toutes les chances de son côté, et que les associations de parents et d’enseignements ont également joué un rôle.
« Neuf cuisines et sept fours ont été construits ou rénovés et le matériel nécessaire a été acheté », précise l’organisation.
Depuis 2008, le JRS soutient l’éducation primaire dans les camps pour personnes déplacées dans la région de Koukou Angaram, dans la province de Sila, à la frontière entre le Tchad, le Soudan et la République de Centre Afrique, particulièrement affectée par la guerre.
En plus des Tchadiens déplacés, la région compte des réfugiés soudanais du Darfour, ainsi que des autochtones pauvres et des populations semi-nomades.
Le taux d’inscription et de fréquentation des écoles y est le plus bas du pays.
« Sur les quelque 30.000 enfants en âge d’être scolarisés, seuls 500 sont inscrits dans les écoles publiques soutenues par l’Etat. On estime à 7.000 le nombre de ceux qui sont inscrits dans les huit écoles pour déplacés de la région », souligne le JRS.
Pour plus d’informations sur le travail du JRS au Tchad : http://jrs.net/news/index.php?lang=en&sid=5247
Isabelle Cousturié