ROME, Lundi 14 juin 2009 (ZENIT.org) – La 38e rencontre annuelle des secrétaires généraux des Conférences épiscopales d’Europe, sur le thème : « En communion avec Pierre », s’est tenue à Rome du 10 au 13 juin 2010 à l’occasion des célébrations de clôture de l’Année sacerdotale proclamée par Benoît XVI, souligne un communiqué.
Elle avait pour thème : « Les défis de la collaboration ecclésiale : rapports internes à l’Église, rapports avec les États, rapports avec l’opinion publique ».
Jeudi 10 juin, les secrétaires ont participé à la Veillée de prière, et vendredi 11 à la messe sur la place Saint-Pierre. Aux côtés de plusieurs milliers de prêtres venus du monde entier, les secrétaires ont voulu réaffirmer leur communion avec Pierre et son ministère, d’où ils reçoivent des lumières pour effectuer leur service auprès des Conférences épiscopales. L’Année sacerdotale a représenté pour l’Église une occasion privilégiée pour réfléchir sur la vocation, la vie, la spiritualité et le ministère du prêtre. Les participants ont fait savoir que de nombreuses initiatives ont été mises en œuvre par les Conférences épiscopales en vue d’approfondir la signification de la prêtrise de nos jours.
À cette rencontre, organisée par le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) à l’invitation de Mgr Mariano Crociata, secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne (CEI), sont intervenus le cardinal Angelo Bagnasco, président de la CEI, et le cardinal Josip Bozanic, archevêque de Zagreb et vice-président du CCEE.
En constatant combien le réseau des secrétaires généraux est désormais consolidé, les deux prélats ont rappelé que la première tâche de l’Église catholique en Europe est de « défendre » l’homme, et cela précisément à cause de sa référence au Christ. Il faut avoir le courage d’aller parfois à contre-courant, surtout sur les questions « de frontière ».
Les travaux se sont poursuivis par un échange sur les activités des Conférences épiscopales et sur les thèmes d’actualité dans les différents pays d’Europe. Ce moment privilégié de partage a permis d’identifier les nombreux défis communs et de préparer un travail collégial tenant compte des particularités, sensibilités et caractéristiques culturelles et sociales propres à chaque pays.
Mgr Ettore Balestrero, sous-secrétaire de la section pour les relations avec les États de la secrétairerie d’État, est ensuite intervenu pour présenter les activités de la secrétairerie d’Etat. Il a souligné l’importance de la communion et de la collaboration entre les conférences épiscopales et les dicastères du Saint-Siège pour une meilleure efficacité de l’action pastorale de l’Église. L’Église catholique répond à son Seigneur en se mettant au service de tout le genre humain. C’est la raison pour laquelle l’Église se sent en devoir de porter le message du salut de Jésus Christ dans tous les milieux où l’homme est présent et de considérer l’homme dans son intégralité.
La question si actuelle et si douloureuse pour l’Église des abus sur les mineurs de la part de quelques prêtres et religieux a également fait l’objet de la réflexion des secrétaires, aidés dans cette tâche par Mgr Luís Ladaria s.j. et par Mgr Robert Deeley, respectivement secrétaire et collaborateur de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui ont rappelé les mesures que les évêques sont appelés à prendre lorsqu’ils viennent à connaissance de cas d’abus éventuels. Au cours du débat, après avoir souligné la nécessité de reconnaître le caractère dramatique de ces faits, tous ont convenu qu’ils devaient être abordés avec le plus grand sérieux. Dans ce domaine aussi, des échanges sont nécessaires entre les conférences épiscopales pour améliorer l’intervention de l’Église en la matière. La question a été affrontée avec sérieux, transparence, et volonté de prendre des mesures énergiques. Les conférences épiscopales sont bien déterminées à s’aligner sur la façon dont le Pape affronte la question. On est impressionné par les mesures prises par certaines conférences épiscopales pour faire face à ce problème, prévenir les nouveaux cas d’abus et accompagner les victimes de ces drames qui ont fait l’objet d’une condamnation unanime, ainsi que leur famille.
Le rapport de l’Église avec les médias et l’opinion publique a été traité par le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège et par Mgr Domenico Pompili, porte-parole de la Conférence épiscopale d’Italie. En parlant de la communication dans le nouveau contexte culturel mondial rapide et sensationnaliste, le P. Lombardi a rappelé qu’il est important que les conférences épiscopales prennent conscience de la « mondialisation de l’information ». Ce qui se passe au niveau local a immédiatement des répercussions au niveau international, et inversement. Pour Mgr Pompili, il faut éviter de transmettre et de laisser transmettre une image stéréotypée de l’Église : un véritable « réductionnisme » du christianisme dans un contexte social dominé par un « polythéisme » des valeurs, où le christianisme est accepté et perçu comme l’un des nombreux compétiteurs dans la bataille quotidienne pour affirmer certaines valeurs. Il faut avoir le courage de refuser ce rôle prédéfini et stéréotypé, en privilégiant plutôt la beauté et la force du témoignage, y compris à travers les nouveaux médias. Cette partie de la rencontre s’est conclue par une visite des studios de la chaîne de télévision catholique italienne TV2000.
Enfin, les secrétaires ont été informés des activités passées et futures du CCEE et de la COMECE.
Les journées ont été rythmées par des temps de prière et les célébrations eucharistiques. Outre les temps de prière avec le Saint-Père à Saint-Pierre, le samedi 11 juin, l’Eucharistie a été célébrée en suffrage de Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale de Turquie, barbarement assassiné le 3 juin dernier en Turquie.