ROME, Vendredi 11 juin 2009 (ZENIT.org) – Le célibat sacerdotal est une « anticipation » de la vie à venir, opérée par le Christ, et non pas le refus du mariage, a fait observer Benoît XVI.
Un prêtre de Slovaquie qui exerce son ministère en Russie a posé au pape la question du célibat, au cours de la veillée de conclusion de l’Année sacerdotale, hier jeudi, place Saint-Pierre.
Benoît XVI a répondu que le « centre de la vie du prêtre est la célébration quotidienne de l’eucharistie au cours de laquelle il prononce les paroles de la consécration : Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang ». « Nous parlons, a continué le pape, « in Persona Christ », dans le « je » du Christ qui nous attire en lui. Et ainsi, notre « je » devient uni à son « je » : lui qui est réellement l’unique prêtre nous attire en lui, de façon à ce que nous rendions présente sa mission sacerdotale, en union avec lui ».
Le pape a ajouté que le même fait se vérifie lorsque le prêtre, dans le sacrement de la Réconciliation dit au pénitent : « je te pardonne ». Car « seul le « je » du Christ peut absoudre les péchés ».
« Nous sommes attirés, insiste le pape, dans sa réalité de ressuscité, vers la vie nouvelle de la résurrection, et nous devons nous laisser entraîner en-dehors de nous-mêmes » : c’est une « anticipation » de la vie future, nous sommes entraînés et notre temps aussi vers la « vie nouvelle », la « vie véritable ». Cette « anticipation » s’opère grâce au Christ qui nous emporte vers le vrai avenir qui « devient présent aujourd’hui ».
Hélas, a fait observer le pape, aujourd’hui on ne pense plus à l’avenir de Dieu, « nous fermons les portes ». Or, le sens du célibat c’est « d’ouvrir ces portes, rendre le monde plus vaste grâce à l’avenir, c’est « fonder sa vie sur le Christ, sur la vie à venir ». C’est ainsi que le célibat fait « scandale » puisqu’il est une réalité de ce monde à venir.
Il est curieux, a fait observer le pape, que l’on entende « tant de critiques contre le célibat » à une époque où « de plus en plus de personnes ne veulent pas se marier ».
En même temps, il a souligné la différence « fondamentale » entre « ne pas vouloir se marier » pour vivre « seulement pour soi même », vivre son « autonomie » et le célibat sacerdotal qui signifie « se laisser saisir » et s’en remettre « entre les mains du Seigneur ». C’est « un acte de fidélité », qui suppose la « fidélité du mariage », justement ! Parce que c’est le contraire de ce « non » de qui ne veut pas entrer dans un lien, dans ce sens, le célibat sacerdotal suppose « le oui définitif du mariage ».
Le célibat sacerdotal, a insisté Benoît XVI, « confirme le mariage par son « oui au monde à venir ». C’est le « scandale de la foi » de qui fonde sa vie sur Dieu.
Le célibat, a conclu le pape, est un « grand signe » de la foi dans la présence de Dieu et manifeste dans le monde « le scandale de la foi, la force de la foi en Dieu, en Jésus Christ ».
Anita S. Bourdin