Anniversaire de la naissance de Karol Józef Wojtyła

« Jeunes, n’ayez pas peur de l’amitié avec le Christ ! »

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ROME, Mardi 18 mai 2010 (ZENIT.org) – « N’ayez pas peur ! » disait le pape nouvellement élu, le 16 octobre 1978, de la loggia des bénédictions de Saint-Pierre, lors de cet « habemus papam » gravé dans les mémoires. N’ayez pas peur de « l’amitié » avec le Christ, insiste Benoît XVI en s’adressant aux jeunes : « N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout ».

Mais lorsque Karol Józef Wojtyła naît, le 18 mai 1920, à Wadowice, cette petite ville de Pologne située à 50 km de Cracovie, qui aurait pensé qu’il deviendrait prêtre, évêque puis archevêque de Cracovie, cardinal, puis pape, ce 16 octobre là, sous le nom de Jean-Paul II ? On imagine seulement le bonheur de ses parents, Karol Wojtyła et Emilie Kaczorowska, qui avaient auparavant perdu une petite fille, Olga, et la joie de son grand frère, Edmund. Le pape de la Famille perdra sa mère en 1929, son frère en 1932 et son père en pleine seconde guerre mondiale, en 1941.

Il fut le premier pape non italien depuis le pape hollandais Adrien VI, élu en 1520, et le premier pape polonais ! Et son pontificat de 26 ans allait devenir le troisième plus long de l’histoire après ceux de saint Pierre, et de Pie IX (31 ans).

Alors, que dire, en ce jour où il aurait fêté ses 90 ans ? Que retenir d’une vie si riche qui a traversé le XXe siècle et ses tragédies ?

Peut-être seulement ce que disait Benoît XVI, le 24 avril 2005, lors de la messe inaugurale de son pontificat : « Combien nous sommes-nous sentis abandonnés, après le départ de Jean-Paul II ! Pendant plus de 26 ans, ce pape a été notre pasteur et notre guide sur le chemin à travers ce temps. Il a franchi le seuil vers l’autre vie – entrant dans le mystère de Dieu. Mais il n’accomplissait pas ce passage tout seul. Celui qui croit n’est jamais seul – il ne l’est pas dans la vie, et pas même dans la mort. À ce moment-là, nous avons pu invoquer les saints de tous les siècles – ses amis, ses frères dans la foi, sachant qu’ils ont été le cortège vivant qui l’a accompagné dans l’au-delà, jusqu’à la gloire de Dieu. Nous savons que son arrivée était attendue. Nous savons désormais qu’il est parmi les siens et qu’il est vraiment chez lui ».

Que dire d’autre sinon sa prière, puisqu’elle continue aujourd’hui, pour toute l’Eglise, pour le monde, pour nous et toutes les intentions que nous pouvons confier à son intercession, comme y invite le site en ligne de sa cause de béatification, qui s’est associé pour cela à des monastères contemplatifs.

Et particulièrement, en ce mois de mai, pourquoi ne pas relire ce qu’il disait du chapelet ? « Dans sa simplicité et dans sa profondeur, il reste, même dans le troisième millénaire commençant, une prière d’une grande signification, destinée à porter des fruits de sainteté. Elle se situe bien dans la ligne spirituelle d’un christianisme qui, après deux mille ans, n’a rien perdu de la fraîcheur des origines et qui se sent poussé par l’Esprit de Dieu à « avancer au large » (Duc in altum!) pour redire, et même pour « crier » au monde, que le Christ est Seigneur et Sauveur, qu’il est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), qu’il est « la fin de l’histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l’histoire et de la civilisation » (Rosarium Virginis Mariae, 16 octobre 2002).

Mais Benoît XVI avait choisi, ce 24 avril 2005, d’achever son homélie sur une parole de Jean-Paul II dont il propose l’interprétation pour aujourd’hui, spécialement pour les jeunes : « N’ayez pas peur ». Il confie : « En ce moment, je me souviens du 22 octobre 1978, quand le Pape Jean-Paul II commença son ministère ici, sur la Place Saint-Pierre. Les paroles qu’il prononça alors résonnent encore et continuellement à mes oreilles: «N’ayez pas peur, au contraire, ouvrez tout grand les portes au Christ». Le Pape parlait aux forts, aux puissants du monde, qui avaient peur que le Christ les dépossède d’une part de leur pouvoir, s’ils l’avaient laissé entrer et s’ils avaient accordé la liberté à la foi. Oui, il les aurait certainement dépossédés de quelque chose: de la domination de la corruption, du détournement du droit, de l’arbitraire. Mais il ne les aurait nullement dépossédés de ce qui appartient à la liberté de l’homme, à sa dignité, à l’édification d’une société juste. Le Pape parlait en outre à tous les hommes, surtout aux jeunes. En quelque sorte, n’avons-nous pas tous peur – si nous laissons entrer le Christ totalement en nous, si nous nous ouvrons totalement à lui – peur qu’il puisse nous déposséder d’une part de notre vie? N’avons-nous pas peur de renoncer à quelque chose de grand, d’unique, qui rend la vie si belle? Ne risquons-nous pas de nous trouver ensuite dans l’angoisse et privés de liberté? Et encore une fois le Pape voulait dire: Non! Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non! Dans cette amitié seulement s’ouvrent tout grand les portes de la vie. Dans cette amitié seulement se dévoilent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Dans cette amitié seulement nous faisons l’expérience de ce qui est beau et de ce qui libère. Ainsi, aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à partir d’une longue expérience de vie personnelle, vous dire, à vous les jeunes: n’ayez pas peur du Christ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. Amen ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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