ROME, Lundi 17 mai 2010 (ZENIT.org) – Mgr Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement, a évoqué les difficultés rencontrées par les familles de réfugiés, souhaitant qu’elles rencontrent un « accueil chaleureux » des communautés locales.
Le haut prélat s’est exprimé le 15 mai dernier à l’occasion de la Journée internationale de la famille sur le thème de la « famille migrante : la vision ecclésiale ».
Dans sa longue intervention, il s’est notamment arrêté sur le sort des familles de réfugiés, souhaitant qu’elles puissent « trouver un accueil chaleureux dans les pays qui les accueillent, grâce à une réponse solidaire et pleine de compassion des communautés locales ». Une attitude qui permettrait de faciliter « l’intégration » de ceux qui ont fui leur pays, a-t-il estimé.
« Mais aujourd’hui – et il est difficile pour nous de le constater – la compréhension et la sympathie pour les réfugiés diminuent », a regretté Mgr Marchetto. Bien souvent, a-t-il déploré, « les réfugiés sont décrits de manière négative et sont presque vus comme une menace ou un problème politique » sans considérer au contraire « les valeurs et la contribution potentielle qu’ils peuvent donner au pays d’accueil ».
Citant quelques chiffres, le secrétaire du Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement a rappelé que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés s’occupe aujourd’hui d’environ 20 millions de personnes. Par ailleurs, dans les ‘Pays du sud’ du monde, on compte environ 6 millions de personnes réfugiées vivant dans des ‘camps’ depuis plus de 5 ans.
« Soutenir une famille dans de telles conditions est difficile, évidemment, avec de grands et graves impacts sur plusieurs de ses composantes, et une influence négative dans ses relations internes », a-t-il observé. « Les mères doivent ainsi constater que leurs enfants ne les respectent plus et ne les écoutent plus ». « Puisque leurs parents ne sont plus en mesure de pourvoir à leurs besoins, les enfants agissent indépendamment et n’acceptent plus leur autorité ».
Par ailleurs, et cela est encore « plus grave, l’exploitation sexuelle des enfants et des femmes semble devenir un mécanisme de survis », a ajouté Mgr Marchetto. « Tout cela, c’est évident, touche de manière négative la vie familiale dont les structures sociales s’affaiblissent et les personnes perdent le sens des valeurs, de leur propre humanité et de leur dignité ».