Belgique/Pédophilie : Mgr Leonard évoque la grande souffrance de l’Eglise

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ROME, Vendredi 7 mai 2010 (ZENIT.org) – Alors que l’Eglise de Belgique a été récemment secouée par des scandales pédophiles avec la démission de l’évêque de Bruges (cf. ZENIT 23 avril 2010), l’archevêque de Malines Bruxelles, Mgr André-Mutien Joseph Léonard, a évoqué la « grande souffrance » de l’Eglise et sa « solidarité » envers les victimes.

Dans une interview accordée à L’Osservatore Romano, le 6 mai, le haut prélat a aussi rappelé aux victimes l’importance d’aller porter plainte. Les évêques de Belgique effectuent cette semaine leur visite ad limina au Vatican. Ils seront reçus le 8 mai par Benoît XVI.

Evoquant la démission, le 23 avril dernier, de l’évêque de Bruges Mgr Roger Joseph Vangheluwe, coupable de pédophilie, Mgr Léonard a évoqué cet épisode comme un « motif de grande souffrance », particulièrement pour les victimes « à qui va et doit toujours aller notre solidarité ».

« Bien sûr, quand un évêque se retire et renonce à sa mission pour des faits très graves, même si cela s’est passé dans un passé plus ou moins lointain, cela est et cela reste pour nous, mais aussi pour tous les fidèles, un motif d’inquiétude ».

« Rechercher les causes est toujours difficile », a-t-il observé. « Mais je suis convaincu qu’il n’est pas correct de ramener certaines attitudes déviantes au célibat des prêtres ». « D’abord parce que chacun de nous sait bien que les abus sexuels sur mineurs se passent principalement entre les murs de la maison, en famille », a-t-il rappelé. « Je crois qu’il n’est jamais venu à l’esprit de qui que ce soit d’accuser le mariage comme source de déséquilibre mental pour ces actes ».

Pour Mgr Léonard, « le problème » réside dans « le développement personnel de l’individu ». Et c’est pourquoi il a souligné l’importance de se « concentrer sur la formation du prêtre » et d’être particulièrement « attentifs à l’équilibre affectif du candidat au sacerdoce ». Il a aussi insisté sur le « discernement ».

Pour éviter que de tels agissements ne se répète, l’archevêque de Malines Bruxelles a aussi fait part de la volonté de l’Eglise en Belgique de « renforcer les équipes d’accompagnement qui, surtout durant les premières années, accompagnent les séminaristes, cherchent à comprendre plus profondément leur tempérament, leur personnalité, leur équilibre ». « Mais je le répète : le célibat n’est pas source de déséquilibre pour le prêtre, il est plutôt source de grâce ».

Quant aux victimes, il a rappelé qu’il était important qu’elles « soient écoutées », mais aussi qu’elles portent plainte. Une démarche aujourd’hui « incontournable » parce que « l’autorité judiciaire a les moyens de faire des enquêtes et de vérifier la véracité des faits », a-t-il expliqué. « Et puis nous voulons éviter que l’on nous accuse de couvrir les coupables ou de tenter des ajustements ».

Depuis environ 13 ans, la Conférence épiscopale de Belgique a institué une commission destinée à recevoir les plaintes d’abus. « Elle agit de manière autonome dans le sens où, une fois que la plainte a été déposée, elle travaille indépendamment de l’épiscopat », a expliqué Mgr Leonard. « Elle est formée de personnes très spécialisées et qualifiées qui travaillent sans aucune interférence ». « Même quand il s’agit de faits prescrits, elle accueille et écoute les victimes d’abus. Elle les conseille sur les démarches et offre son aide lorsque c’est possible ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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