ROME, Mardi 23 mars 2010 (ZENIT.org) – Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), a dénoncé les crimes de pédophilie dans l’Eglise comme « odieux », soulignant combien la Lettre adressée par Benoît XVI aux catholiques d’Irlande avait appris à l’Eglise à ne pas avoir peur de la « vérité ».
S’exprimant lors de l’ouverture du Conseil permanent de la CEI le 21 mars à Rome, le cardinal italien a consacré une partie de sa longue intervention à la récente Lettre du pape.
« Alors qu’elle ressent l’humiliation qui la touche, l’Eglise apprend du pape à ne pas avoir peur de la vérité, même quand elle est douloureuse et haineuse, à ne pas la taire ou la couvrir », a affirmé le cardinal Bagnasco dont les propos ont été publiés dans L’Osservatore Romano.
En dénonçant les abus sexuels sur mineurs, il a évoqué un « crime odieux, mais aussi un péché scandaleusement grave qui trahit le pacte de confiance inscrit dans le rapport éducatif.
Avec la publication de cette lettre, « le pape a mis une limite infranchissable à la tendance pernicieuse de chercher des excuses atténuantes », a-t-il souligné.
Si « la pédophilie est toujours quelque chose d’aberrant », elle « acquiert une gravité morale encore plus grande lorsqu’elle est commise par une personne consacrée ». C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « en plus d’une douleur profonde et d’une honte ineffaçable, nous évêques, nous nous unissons au pasteur universel pour exprimer tous nos regrets et notre proximité à ceux qui ont subi la trahison d’une enfance violée ».
La Lettre du pape est emplie « d’un esprit de contrition » et elle est « le témoignage incontestable d’une Eglise qui n’est pas sur la défensive quand elle doit prendre sur elle l’‘effroi’, ‘la trahison’ et le ‘remord’ pour ce que certains de ses ministres ont fait ».
« Les directives claires et pressantes données depuis des années par le Saint-Siège confirment toute la détermination de faire la vérité et de prendre les mesures nécessaires une fois les faits avérés ».
Le président de la CEI rappelle ainsi que « les évêques italiens en ont rapidement pris acte et intensifié l’effort de formation des candidats au sacerdoce, la rigueur du discernement, la surveillance pour prévenir des situations et des faits non compatibles avec le choix de Dieu, une formation permanente du clergé adaptée aux défis » actuels.
Il salue enfin le travail de la Congrégation pour la doctrine de la foi pour « faire justice dans la vérité », conscient « qu’un seul cas dans ce domaine est toujours de trop, particulièrement si celui qui l’accomplit est prêtre ».
Marine Soreau