ROME, Mardi 23 février 2010 (ZENIT.org) - Les évêques de Mossoul interpellent le gouvernement irakien - local et national - sur l'insécurité dans laquelle vivent les chrétiens, après un cinquième assassinat (cf. Zenit du 22 février 2010). Fides publie des extraits de ce message.

« Les autorités doivent assumer la pleine responsabilité pour sauvegarder la présence chrétienne à Mossoul. Nous avons besoin d'une intervention internationale pour pousser le gouvernement central et local à agir immédiatement » : c'est ce qu'a déclaré à l'agence vaticane Fides, Mgr Georges Camoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul, tandis que dans la ville on n'arrive plus à arrêter les enlèvements et les homicides de chrétiens.

Il y a deux jours, encore une victime, la violence a fait une cinquième en une semaine : Adnan al Dahan, un chrétien orthodoxe de 57 ans, enlevé il y a une semaine, a été retrouvé assassiné.

Les évêques chrétiens de Mossoul ont remis au gouvernement local un appel « avec des paroles très claires », signé par Mgr Gregorios Saliba, archevêque syro-orthodoxe, par Mgr Georges Casmoussa et par Mgr Emile Nona, archevêque chaldéo-catholique.

Ils dénoncent la violence dont sont victimes « les chrétiens dans la ville de Mossoul », avec l'assassinat de personnes pacifiques. Ils dénoncent « un plan prémédité pour faire pression sur les Églises chrétiennes, pour accomplir une certaine action ».

Tous les efforts des responsables religieux de la ville, chrétiens et musulmans, n'ont pas réussi à faire cesser les violences contre les fidèles du Christ, déplorent les évêques : « Ces actes répétés nous font croire que nous ne sommes pas désirés dans la ville, qui est pourtant notre patrie ».

Les évêques rappellent que « les chrétiens ont participé directement et avec grande efficacité à l'édification de Mossoul », dans la ville et dans la région tout entière, en offrant une contribution féconde dans l'art, dans la culture, dans la pensée, dans la créativité, ainsi qu'au plan économique et social. Ils sont reconnus de tous comme « des éléments pacifiques et constructifs dans la société ».

Ils demandent : « C'est donc de cette manière que nous sommes récompensés ? Par une mise au ban de la ville, par une marginalisation dans la vie publique, par l'expulsion de nos terres ? ».

Le texte poursuit : « Le sang de nos enfants, qui sont fils de l'Iraq, le sang de nos évêques et de nos prêtres continuera à être versé impunément, sans aucune recherche des assassins ? L'État restera-t-il indifférent ? ».

« Pour cette raison - écrivent les évêques - nous demandons au gouvernement de Mossoul et au gouvernement central à Baghdâd d'assumer leur pleine responsabilités, d'œuvrer pour la sécurité des citoyens, spécialement pour les fidèles des minorités chrétiennes, qui sont les plus vulnérables et les plus pacifiques parmi les pacifiques ».

Le message conclut : « Nous exigeons que les hommes du gouvernement donnent la priorité au respect de la loi et de l'État, en protégeant la sécurité et la confiance des citoyens ».

Nous demandons que les gouvernements ne gaspillent pas leur force dans des luttes partisanes pour le pouvoir et pour l'hégémonie », mais que « les actions criminelles soient poursuivies et que ceux qui ordonnent et que ceux qui exécutent les violences soient conduits devant la justice ».