« Un thème qui peu paraître facile mais qui a été peu développé dans sa valeur théologique et ecclésiologique », a souligné Salvador Pié-Ninot, professeur à la faculté de théologie de l’université de Catalogne et à l’université pontificale grégorienne.
L’initiative, organisée par le Forum international d’action catholique (FIAC) et l’université pontificale grégorienne Laikos, en collaboration avec Communauté de vie chrétienne (Cvx), et sous le patronage du Conseil pontifical pour les laïcs, s’inscrit dans la continuité du cycle de conférences, organisées l’année dernière, et dédiées à la réflexion et au débat sur l’exhortation apostolique Christifideles laici, vingt ans après sa publication.
« L’analyse de l’évolution récente de la théologie du laïcat, a ajouté Salvador Pié-Ninot, permet de voir qu’il y a, dans la théorie et la pratique, une sorte d’impasse et de difficulté au niveau ecclésiologique ». A partir du concept de « coresponsabilité, un bien joli mot mais dangereux : laïcs coresponsables de quoi ou de qui? ».
« Après le débat enflammé sur le laïcat de l’après concile, a confirmé la théologienne Stella Morra, responsable du cours, le thème a été quelque peu négligé. Personne ne nie l’importance des laïcs dans l’Église, mais le caractère même de leur ministère n’a pas été approfondi et il est sous-estimé dans la formation théologique ».
L’objectif du cours est donc de « revenir sur la question et de proposer une réflexion non seulement aux laïcs, surtout aux moins de trente ans et qui n’ont pas eu d’échos du débat conciliaire », mais également aux « séminaristes, religieux, prêtres qui suivent des cours à l’université grégorienne, pour qu’ils aient le temps et l’occasion de réfléchir sur les personnes avec lesquelles ils collaboreront dans la vie de tous les jours de leurs Eglises particulières ».
« Les laïcs baptisés, a rappelé le P. Luciano Larivera, rédacteur de la ‘La civiltà cattolica’, participent totalement à l’économie du salut, en collaboration avec les consacrés, dans le monde ».
Pour illustrer ce concept par une image eucharistique, « dans le monde, les prêtres peuvent offrir le ‘pain’ du ministère qui consacre, mais le ‘sang’ est le sang de celui qui se dépense quotidiennement dans les milieux de vie ».
Particulièrement importante est « la solidarité avec les collègues de travail, expression de la caractéristique pétrinienne d’apporter réconfort et espérance leur rappelant que l’Eglise offre une expérience d’amour ».
La structure du cours, qui a commencé jeudi par une conférence sur « Lumen Gentium et Apostolicam actuositatem et l’histoire récente de l’apostolat des laïcs », du prof. Salvador Pié-Ninot, se terminera le 5 mai prochain. Celui-ci prévoit trois leçons réservées aux étudiants universitaires inscrits et destinées à un approfondissement des sujets traités, ainsi que six conférences ouvertes au public.
Ces rendez-vous auront lieu tous les jeudis de 18h00 à 20h00. Pour favoriser une plus large participation de personnes intéressées, sont prévus par ailleurs deux séminaires intensifs, le samedi de 10h00 à 17h00.
Parmi les intervenants, à signaler entre autres la présence du cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs ; Mgr Jozef Clemens, secrétaire du dicastère et le fr. Enzo Bianchi, prieur de la communauté de Bose, en Italie.
Chiara Santomiero
