ROME, Lundi 22 février 2010 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI demande qu’en dépit des exigences économiques actuelles ou de sécurité, le primat de la personne soit toujours respecté, et que le capital humain soit avant tout sauvegardé.
Benoît XVI a reçu au Vatican, samedi 20 février, dans la salle Paul VI, les dirigeants et le personnel de l’organisme national de l’Aviation civile italienne (ENAC), et celui de l’Assistance en vol (ENAV), en présence du ministre italien des Transports, Altero Matteoli, du président de l’ENAC, le prof. Vito Riggio, et du sous-secrétaire de la présidence du Conseil des ministres, M. Gianni Letta.
Le ciel est aujourd’hui sillonné par les « autoroutes de la viabilité moderne » et les aéroport se trouvent par conséquent être des « carrefours privilégiés du village mondial » par lesquels transitent « des millions de personnes », a constaté le pape. D’où la « complexité » du travail de qui doit gérer ces mouvements : « Il s’agit d’un travail souvent discret et peu reconnu, qui n’est pas toujours remarqué par les usagers, mais qui n’échappe pas aux yeux de Dieu, qui voit la fatigue de l’homme, même celle qui est cachée ».
Sauvegarder le capital humain
« Vous êtes appelés, a fait observer le pape, à régler et contrôler le trafic aérien, et à pourvoir à l’efficacité du système national des transports, dans le respect des engagements internationaux du pays ; à garantir aux usagers et aux entreprises la sécurité des vols, la protection des droits, la qualité des services aux escales et une compétitivité équitable dans le respect de l’environnement ».
Benoît XVI a souligné, en citant son encyclique sociale « Caritas in veritate », que devant des « multiples engagements », il ne faut pas perdre de vue que « dans tout projet humain et dans toute activité humaine, le premier capital à sauvegarder et à mettre en valeur est la personne, dans son intégrité » (n. 25).
« Elle doit en effet représenter la fin – et non pas le moyen – vers laquelle tendre sans cesse », a insisté le pape.
« Le respect de tels principes peut apparaître particulièrement complexe et difficile dans le contexte actuel, en raison de la crise économique qui provoque des effets problématiques, dans le secteur de l’aviation civile, et de la menace du terrorisme international, qui prend pour cible aussi les aéroports et les avions pour réaliser leurs intrigues subversives », a reconnu Benoît XVI.
Le primat de la personne
Mais le pape souligne les avantages de cette exigence : « Même dans cette situation, il ne faut jamais perdre de vue que le respect du primat de la personne et l’attention à ses besoins non seulement ne rendent pas le service moins efficace, et ne pénalisent pas la gestion économique, mais au contraire, représentent des garanties importantes d’efficacité véritable et de qualité authentique ».
Benoît XVI a passé en revue les usagers des aéroports, « miroirs du monde et lieu d’humanité où se rencontrent des personnes de différentes nationalités » : vacanciers, travailleurs, familles, pèlerins, migrants, réfugiés, enfants comme personnes âgées, handicapés, malades, et même les papes dans leur ministère. Le pape a remercié ses hôtes pour ce « précieux service ».
Benoit XVI a aussi évoqué la pastorale des aéroports, et les aumôneries, pour le personnel de vol ou à terre, la police, les douanes, la sécurité, le personnel médical et para-médical, et « tous ceux qui passent dans les aéroports ».
Une seule famille
« Cette présence, a remarqué le pape, rappelle que chaque personne a une dimension transcendante, spirituelle, et aide à se reconnaître comme une seule famille composée de sujets qui ne sont pas simplement les uns à côté des autres, mais qui, en se mettant en relation les uns avec les autres, et avec Dieu, réalisent une solidarité fraternelle fondée sur la justice et sur la paix » (Caritas in veritate, nn. 53-54).
Rappelant que c’est Benoît XV qui, le 24 mars 1920, a donné Notre-Dame de Lorette comme sainte patronne aux professions de l’aéronautique, le pape a confié à la Vierge le travail de ses visiteurs : « Qu’elle vous aide, a-t-il souhaité, à toujours rechercher en toute chose le royaume de Dieu et sa justice » .
Anita S. Bourdin