ROME, Lundi 15 février 2010 (ZENIT.org) – Le cardinal Bertone encourage l’Eglise d’Irlande à surmonter la crise provoquée par les abus sexuels par la confiance en Dieu : des actes qu’il condamne à nouveau comme « exécrables ».
Benoît XVI a commencé aujourd’hui au Vatican une rencontre de deux jours avec les évêques de la conférence épiscopale irlandaise sur la question des abus sexuels sur des mineurs dont se sont rendus coupables des membres du clergé de Dublin.
Avant l’audience pontificale, les évêques irlandais ont participé à la messe présidée par le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, dans les Grottes vaticanes (la crypte de la basilique Saint-Pierre).
Evoquant la « crise difficile » que traverse l’Eglise d’Irlande, le cardinal Bertone a fait observer que « les crises les plus dures et les plus humiliantes » pour la communauté ecclésiale sont celles qui viennent de l’intérieur, surtout lorsqu’il s’agit d’actes « exécrables » commis par certains hommes d’Eglise.
Mais, a poursuivi le cardinal salésien, d’une épreuve douloureuse peut naître un renouveau, « la grâce de la conversion et une foi plus grande » si, a-t-il précisé, « le pécheur reconnaît sa faute en toute vérité ».
Plus encore, le cardinal Bertone a souligné que la « tentation du Malin » pousse, dans les tempêtes de la vie à « faire perdre confiance en Dieu en poussant au découragement et au désespoir ».
« Oui, les tempêtes font peur, a constaté le cardinal secrétaire d’Etat, y compris celles qui secouent la barque de l’Eglise par la faute des péchés de ses membres »
Mais « la tempête la plus dangereuse », a-t-il averti, est « celle qui touche le cœur des croyants, en secouant leur foi et en menaçant leur capacité de faire confiance à Dieu, de faire confiance à sa Providence surabondante ».
Le cardinal Bertone a exhorté à se « confier totalement » au Seigneur dans la prière et dans l’humilité : « La lutte contre le mal n’est pas finie, a-t-il fait observer, elle continue jusqu’à la fin des temps. C’est pour cela que le Père nous a envoyé, au Nom de Jésus, l’Esprit Saint pour nous défendre et nous consoler ».
Le cardinal secrétaire d’Etat a souhaité que cette rencontre au Vatican avec le pape soit « pleine de charité dans la vérité et suscite un engagement renouvelé de communion et d’unité entre les pasteurs et les fidèles qui leur sont confiés ».
Pour sa part, le cardinal Sean Brady, archevêque d’Armagh et primat d’Irlande a confié au micro de Radio Vatican cette réflexion : « Je suis venu souvent à Rome au cours de ma vie, mais jamais accompagné d’autant de prières que cette fois-ci. Je sais que la même chose vaut pour le Saint-Père et pour la curie. C’est notre troisième rencontre sur ce même sujet en sept mois ! Je crois que le Saint-Père est très préoccupé. Cette rencontre a été préparée très soigneusement mais c’est seulement une étape sur un chemin plus long. Nous espérons qu’à notre retour en Irlande cela se traduise par un processus de repentance, de renouveau, et de réconciliation, pour le bien de tous ».
Il a ajouté : « Evidemment, nous avons tous le même objectif qui est la protection des enfants. Nous sommes aussi d’accord sur les points que le Saint-Père nous a présentés lors de la visite ad limina, qui doivent être étudiés attentivement par toutes les personnes impliquées ».
Le cardinal Brady et l’actuel archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin avaient déjà été reçus par Benoît XVI le 11 décembre dernier. Le pape avait pris connaissance du dossier sur les abus sexuels commis par des prêtres dans le diocèse de Dublin et avait déclaré « partager l’indignation, la trahison et la honte ressentie par tant de fidèles ».
Le pape avait demandé à tous les catholiques de se joindre à lui dans la prière pour les victimes, leurs familles, et tous ceux qui ont été blessés par ces crimes « odieux ».
Le Saint-Siège a annoncé à cette occasion une « lettre pastorale » du pape aux catholiques d’Irlande et des « initiatives ».
Anita S. Bourdin
