Corée du Nord : Un missionnaire évangélique emprisonné a été libéré

Il était détenu depuis le 25 décembre dernier pour entrée illégale sur le territoire

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ROME, Lundi 8 Février 2010 (ZENIT.org) – Robert Park, le missionnaire évangélique américain d’origine coréenne emprisonné par Pyongyang après son entrée illégale sur le territoire nord-coréen, a été libéré le 5 février dernier. Transitant par la Chine, il a été remis aux représentants de l’ambassade américaine, avant de s’envoler, le lendemain 6 février, pour les Etats-Unis, rapporte aujourd’hui « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP).

La nuit de Noël 2009, le jeune missionnaire de 28 ans avait traversé le Tumen gelé, fleuve-frontière qui sépare une partie de la Corée du Nord et de la Chine, dans l’intention de se constituer prisonnier volontaire afin que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il cesse de bafouer les droits de l’homme et que « tous les camps de travail [soient] fermés ». Il avait également affirmé, lors des conférences de presse données avant son action, vouloir rester emprisonné en Corée du Nord aussi longtemps qu’il le faudrait pour obtenir gain de cause et ne pas souhaiter l’intervention des Etats-Unis pour sa libération (1).

Le 5 février dernier, les autorités nord-coréennes ont fait savoir par leur agence d’information officielle qu’elles acceptaient de « pardonner et de relâcher » Robert Park. Selon la Corée du Nord, le missionnaire aurait reconnu « son erreur » et avoué avoir traversé la frontière sous l’emprise d’une « propagande occidentale basée sur des faits erronés ». L’agence officielle nord-coréenne rapporte également que Robert Park avait désormais réalisé que la liberté religieuse n’était absolument pas en danger en Corée du Nord, qu’il avait exprimé son « sincère repentir » ainsi que son désir de « donner une idée juste de [ce qui se passe en] République populaire démocratique de Corée ».

Les membres du groupe évangélique de Robert Park dénoncent, pour leur part, une confession soustraite par la contrainte et les menaces. Sa famille, venue le chercher à l’aéroport de Los Angeles, a avoué ne pas avoir réussi à faire parler le jeune missionnaire qui paraissait très affecté mais « en bonne santé » et qui a refusé également de s’adresser aux journalistes.

Du côté de la Corée du Sud, les réactions à la libération de Robert Park sont mitigées. Selon l’agence Ucanews (2), à la nouvelle de la décision de Pyongyang de relâcher le missionnaire vendredi 5 février, de nombreux responsables des Eglises chrétiennes ont déclaré espérer que de telles « idioties » ne se répéteraient plus. « Pour que les relations avec la Corée du Nord s’améliorent, des actions de provocations comme celle de Robert Park ne doivent plus jamais se produire », a notamment jugé James Byun Jin-heung, membre du Comité de réconciliation de la Corée de l’archidiocèse de Séoul.

Alors que les Etats-Unis et la Corée du Nord négocient au sujet du programme nucléaire de la dictature militaire, le cas du militant chrétien semble, selon les analystes, avoir permis au régime communiste de faire « un geste de bonne volonté ». Ce même samedi 6 février, Lynn Pascoe, conseiller de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, arrivait à Séoul, d’où il était prévu qu’il se rende en Corée du Nord pour y discuter du programme nucléaire de Pyongyang.

Cependant, si Robert Park est le troisième ressortissant américain à avoir été relâché ces derniers mois, un autre citoyen des Etats-Unis, dont le nom n’a pas été révélé par les autorités, serait depuis le 25 janvier 2010 toujours retenu par la Corée du Nord (3).

 

(1)           Voir EDA 522

(2)           Ucanews, 5 février 2010.

(3)           Reuters, 6 février 2010 ; Xinhua, 8 février 2010.

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

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ZENIT Staff

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