Le trafic de drogue, cancer de l’Amérique Latine

Le card. Maradiaga prône une stratégie non limitée à l’usage de la force

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ROME, Mercredi 27 janvier 2010 (ZENIT.org) – Le problème de la drogue est le cancer de l’Amérique Latine et il doit être combattu frontalement, a déclaré l’archevêque de Tegucigalpa (Honduras), le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, vendredi dernier, dans une conférence de presse à l’issue du premier Congrès national mexicain des prêtres.

Pour le cardinal Maradiaga, le trafic de drogue, dont l’expansion sur le continent a provoqué de graves dommages aux pays concernés, exige une action conjointe qui va au-delà du simple usage de la force.

Les « affaires de drogue », a-t-il relevé, ont créé une économie souterraine pour recycler l’argent sale provenant de cette activité, faisant de ce recyclage un problème en soi mais dont les implications constituent une vraie question de corruption morale, qui altère la hiérarchie des valeurs et sème la confusion parmi les enfants et les jeunes.

Pour le cardinal Maradiaga, qui est aussi président de Caritas Internationalis, la légalisation des stupéfiants n’est pas la solution pour mettre fin au fléau de la drogue.

D’ailleurs, a-t-il souligné, dans les pays où leur utilisation est autorisée, l’issue n’a pas été positive, puisque le nombre de personnes impliquées a, au contraire, considérablement augmenté.

« Les jeunes se laissent emporter et meurent, a-t-il déploré, il faut combattre ce fléau par tous les moyens possibles et ne pas céder ».

L’archevêque de Tegucigalpa a reconnu que le climat de violence, ressenti dans le monde entier, oblige la société à se taire vu que toute tentative de dénonciation est précédée d’une série de menaces. Lui-même, a-t-il révélé, a été victime d’intimidations pour cette raison.

« Aujourd’hui, dénoncer ces choses, c’est se mettre en danger, mais on doit le faire car ce fléau peut détruire des Etats entiers quand il mine et commence à acheter des dirigeants, des policiers, des armées », a-t-il ajouté.

Les prêtres et la politique

La conférence de presse a été marquée aussi par les interventions de deux prélats mexicains : l’évêque d’Orizaba, Mgr Marcelino Hernández, et l’archevêque d’Acapulco, Mgr Felipe Aguirre Franco.

Mgr Hernández a parlé de la proposition d’un parti politique mexicain de sanctionner les ministres de culte qui interviennent sur des questions politiques, et a rappelé que ni la législation ni l’Eglise n’autorise les prêtres à intervenir dans la politique de partis.

« Si un prêtre le fait, il désobéit à l’Eglise, a-t-il souligné. Notre devoir est de défendre la vérité, la justice, le bien commun. Le prêtre doit être prophète de son peuple, de son temps, mais ne peut lutter sous le drapeau d’un parti ; ce n’est pas notre mission ».

Hôte de la rencontre nationale des prêtres, l’archevêque d’Acapulco s’est pour sa part prononcé pour la promotion d’une liberté religieuse intégratrice.

« Nous sommes des citoyens c’est pourquoi nous ne voulons pas être exclus, ni exigeons des privilèges, nous ne voulons pas de canonicats ou de prébendes, mais demandons, en tant que citoyens, d’être cohérents avec la foi que nous professons, nous demandons la liberté religieuse pour accomplir la mission que Jésus Christ nous a confiée ».

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ZENIT Staff

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