ROME, Vendredi 22 Janvier 2010 (ZENIT.org) – Le quotidien français Le Monde a consacré un long article intitulé « ‘Dona Zilda’, femme exemplaire », qui rend hommage à la Brésilienne, fondatrice et directrice de l’ONG Pastorale de l’enfance, Zilda Arns, morte à 75 ans lors du séisme en Haïti (cf. également Zenit du 22 janvier).
« Elle était souriante et forte, douce et combative, tolérante et tenace, visionnaire et pragmatique », souligne le journaliste du Monde, Jean-Pierre Langellier, qui relate le parcours de Zilda Arns, née en 1934 de parents immigrés allemands et profondément catholiques. « Ils auront treize enfants, dont cinq entreront dans les ordres ».
Dès l’enfance, la fillette est impressionnée par « la noblesse d’âme de ses parents », qui « inspireront sa vocation de médecin ». Elle commence à pratiquer en 1959. « Devenue pédiatre, elle élabore des actions de santé publique ».
Au cours de sa vie, « les drames personnels ne l’épargnent pas ». « Elle perd un fils, âgé de trois jours ; son mari se noie en tentant de sauver une adolescente que le couple avait prise en tutelle ; l’une de ses filles mourra dans un accident de la route », écrit Jean-Pierre Langellier.
En 1982, « son frère, Paulo Evaristo, archevêque de Sao Paulo, opposant farouche de la dictature militaire et futur cardinal, accepte que l’Eglise lance une campagne contre la malnutrition ». « Il cherche un médecin pour animer le programme ». « Zilda a le profil idéal ».
« Le soir où son frère l’appelle pour lui proposer ce défi, elle est envahie de bonheur : ‘C’était ce que je désirais le plus : enseigner aux mères à mieux prendre soin de leurs enfants’ ».
« Une heure avant de mourir en Haïti, Zilda Arns rappelait à son auditoire sa profession de foi d’alors et de toujours : ‘Notre objectif est de réduire la mortalité infantile et de promouvoir le développement des enfants jusqu’à l’âge de 6 ans. La première enfance est une étape décisive pour la santé, l’éducation, et la consolidation des valeurs culturelles’. »
En 1983, Zilda prend la tête de la Pastorale de l’enfance créée par la Conférence nationale des évêques.
Elle « met en place des méthodes éducatives simples et bon marché qui seront reproduites partout au Brésil, puis dans une vingtaine de pays ». « Chaque communauté recense les femmes enceintes et les enfants en bas âge. Les volontaires, formés en cinq après-midi, veillent sur 10 à 15 enfants du voisinage. Ce sont presque toujours des femmes ».
« La Pastorale comprend aujourd’hui 260 000 volontaires, dont 92 % de femmes. En vingt-cinq ans, elle a accompagné 1,8 million d’enfants ».
Aujourd’hui, « les chiffres restent sans appel : là où la Pastorale agit, le taux de mortalité infantile est moitié moindre qu’ailleurs. Et grâce à elle, des centaines de milliers d’anciens enfants pauvres, voués à la mort, sont aujourd’hui en vie ».