ROME, Lundi 18 janvier 2010 (ZENIT.org) – La coordination des conférences épiscopales pour le soutien de l’Eglise en Terre Sainte appelle, dans ce communiqué, au « courage de construire la paix ». Elle fait sien l’appel de Benoît XVI en 2009.
Communiqué
Lors de la dixième session de notre coordination le Patriarche Fouad Twal est revenu sur le voyage du Pape Benoît XVI en mai 2009 en Terre Sainte. En union avec le Saint Père, nous lançons un appel à la justice et à la paix pour tous les peuples de cette Terre. Nous faisons nôtre l’appel final du Pape :
Aucun ami des Israéliens et des Palestiniens ne peut éviter d’être triste de la continuelle tension entre vos deux peuples. Aucun ami ne peut éviter de pleurer à la souffrance et aux pertes en vie humaine que les deux peuples ont endurées durant les dix dernières décennies. Permettez-moi de lancer cet appel à tous les peuples de cette terre : Plus d’effusion de sang ! Plus de combats ! Plus de terrorisme ! Plus de guerre ! Brisons plutôt le cercle vicieux de la violence. Que s’établisse ici une paix durable basée sur la justice, que s’établissent ici une réconciliation et une guérison véritables Que soit universellement reconnu le droit de l’État d’Israël à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Et que soit de même reconnu que le peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine et indépendante, de vivre avec dignité et de se déplacer librement. Que la solution de deux États devienne une réalité, et ne reste pas un rêve. Et que la paix jaillisse de ces terres, qu’elles soient « lumière des nations », apportant l’espérance à tant d’autres régions affectées par mes conflits.
Huit mois après ce voyage, la mise en place de deux États ne semble pas s’être rapprochée. Beaucoup affirment qu’ils désirent la paix, mais ce qui est nécessaire aujourd’hui est un engagement en faveur de la justice qui, seule, permettrait une paix sûre. Les responsables connaissent les solutions, mais une volonté politique et du courage sont nécessaires.
Jérusalem, la cité sainte des Juifs, des Musulmans et des Chrétiens est un lieu extraordinaire où les différentes religions peuvent se rencontrer dans le dialogue et le respect, malheureusement elle est devenue le cœur du problème. Les Israéliens et les Palestiniens s’éloignent les uns des autres et l’absence de contact humain sape la confiance et le dialogue. La violence, l’insécurité, la destruction des logements, les difficultés d’obtention des visas et des permis, la poursuite de la construction du mur, l’expropriation, les menaces policières retardent, à la fois, la solution des deux États et la présence chrétienne. C’est pourquoi nous encourageons la pleine mise en œuvre de « l’Accord Fondamental » et une obtention plus facile de visa pour les agents pastoraux qui permettent à l’Eglise d’accomplir sa mission.
Une situation qui se détériore n’est bonne ni pour les Israéliens, ni pour les Palestiniens, ni pour la région, ni pour le monde. Nous voulons œuvrer pour ouvrir les yeux des catholiques sur ce qui se passe en Terre Sainte. Nous appelons les croyants de nos pays à prier pour l’Eglise en Terre Sainte, pour la paix et pour le succès du prochain synode sur le Moyen Orient qui sera important pour la région et pour le monde.
Nous encourageons les chrétiens à s’informer sur la situation et à venir en pèlerinage pour témoigner une foi sensible aux « pierres vivantes » de l’Eglise locale de Terre Sainte – que l’on peut appeler le 5ème évangile -. Nous insistons pour qu’ils soutiennent les politiques qui prennent des initiatives courageuses pour une solution juste du conflit : Deux États, l’État d’Israël qui doit être reconnu et dont la sécurité doit être assurée, et un État viable et indépendant pour les Palestiniens. Pour nous, ceci n’est pas d’abord une question politique, c’est une question de défense des droits de l’homme.
En l’état actuel, il est difficile de conserver l’espoir, mais comme chrétiens, nous sommes tous nés, avec Jésus Christ, à Bethléem, nous sommes tous morts et nous avons tous reçu une nouvelle vie à Jérusalem. En dépit des profondeurs des blessures de cette terre, l’amour et l’espérance y sont vivants. La paix et la justice sont à portée de main, mais les responsables politiques et tous les hommes et les femmes de bonne volonté ont besoin de courage pour les atteindre.
Signataires :
Monseigneur Stefan Akermann
Evêque de Trèves, président de la commission justice et Paix d’Allemagne. (Conférence épiscopale d’Allemagne).
Monseigneur Peter Bürcher
Evêque de Reykjavik, (Conférence épiscopale des pays Nordiques).
Monseigneur Michel Dubost
Evêque d’Evry-Corbeil-Essonnes, président de justice et paix France. (Conférence épiscopale de France).
Monseigneur Riccardo Fontana
Archevêque d’Arezzo-Cortona-Sansepolcro, (Conférence épiscopale d’Italie).
Monseigneur William Kenney
Evêque auxiliaire de Birmingham, (conférence épiscopale d’Angleterre et du pays de Galles) représentant de la COMECE.
Monseigneur Gérard F. Kicanas
Evêque de Tucson, vice-Président de la conférence des évêques Catholiques des Etats-Unis. (Conférence épiscopale des Etats-Unis)
Monseigneur Pierre Morisette
Evêque de Saint-Jérôme, président de la conférence des évêques catholiques du Canada. (Conférence épiscopale du Canada)
Monseigneur Joan-Enric Vives Sicilia
Evêque d’Urgell et co-prince d’Andorre, (conférence épiscopale d’Espagne).