Chômage et ignorance au cœur du fondamentalisme musulman en Egypte

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L’évêque de Guizèh commente l’attentat contre une église copte

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ROME, Mercredi 13 janvier 2010 (ZENIT.org) – Une semaine après l’attentat perpétré contre une église copte (cf. ZENIT, 8 janvier 2010) non loin de Louxor, en Egypte, faisant 6 victimes, l’évêque catholique de Guizèh, Mgr Antonios Aziz Mina, estime que le problème du chômage et le manque d’éducation sont deux questions à affronter impérativement pour combattre ce climat d’intolérance religieuse croissante. 

Mgr Aziz a fait part du désarroi des fidèles après l’attaque meurtrière survenue en dehors de l’église de Nagaa Hamadi, dans la province de Qena, et qui aurait été menée, selon des rumeurs, en représailles au viol en novembre dernier d’une petite fille musulmane par un chrétien.

Les organisations de défense des droits de l’homme affirment que l’Egypte connaît une escalade d’attitudes antichrétiennes.

Dans son rapport « Persécutés ou oubliés? », sur l’Eglise persécutée et opprimée, l’organisation internationale Aide à l’Eglise en Détresse (AED) explique que l’extrémisme gagne du terrain dans le pays, influençant de plus en plus la société.

Parlant de l’Egypte dans un entretien à l’AED, Mgr Aziz attribue au chômage et à l’ignorance la responsabilité de cette poussée d’extrémisme.

Il est en effet « très clair » pour l’évêque de Guizèh, dont le diocèse se trouve au sud de la capitale, le Caire, que « l’extrémisme vient de l’ignorance et du manque de travail ». « Nous devons éduquer notre peuple », a-t-il souligné.

« Nous devons l’aider à comprendre comment vivre et comment collaborer avec les autres, à ne pas voir en eux que la religion ou la race ». « Si nous voulons évoluer, nous devons travailler ensemble ».

L’Occident, a-t-il dit, doit apporter son aide pour améliorer les écoles et autres institutions éducatives du pays.

Les rapports indiquent qu’un cinquième des 80 millions d’habitants de l’Egypte vit avec moins d’un dollar par jour.

L’évêque a donc souligné la nécessité de respecter la place de l’Eglise dans la société. « Nous demandons plus de tolérance et plus de compréhension des différences dans la société », a-t-il commenté.

« Nous chrétiens constituons une partie de l’Egypte, a-t-il affirmé. Nous vivons dans ce pays et sommes des Egyptiens au même titre que tout autre Egyptien »; « le fait que nous soyons chrétiens ne fait aucune différence ».

Selon certaines sources, les chrétiens en Egypte sont entre huit et dix millions. Mgr Aziz explique qu’ils sont parfois forcés de se sentir étrangers dans leur propre pays.

Les fondamentalistes, a-t-il souligné, sont une menace pour la plupart des musulmans modérés et pour les chrétiens. « Les musulmans subissent parfois eux aussi ce type d’action extrémiste », affirme-t-il.

Mgr Aziz espère que les relations interreligieuses s’amélioreront. «  Quand il arrive des incidents comme celui-ci, bien sûr, nous nous préoccupons », a-t-il reconnu.

« Mais nous devons nous souvenir que pendant des siècles nous avons vécu côte à côte avec des musulmans. Repenser à notre histoire nous donne confiance pour surmonter ces problèmes ».

Interrogé sur les fondamentalistes et sur leurs motivations, il a dit : « Nous ignorons exactement d’où vient le soutien à ces extrémistes. Même s’il y a des extrémistes dans le pays, ils peuvent recevoir un appui de l’extérieur ».

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ZENIT Staff

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