ROME, Lundi 11 janvier 2010 (ZENIT.org) – Le pape appelle les Etats ayant des différends à « poursuivre avec ténacité la voie d’un dialogue constructif ». Il mentionne « le droit de l’Etat d’Israël à exister et à jouir de la paix et de la sécurité » et « le droit du Peuple palestinien à une patrie souveraine et indépendante ». Le pape plaide pour le respect de « l’identité » de Jérusalem.
Benoît XVI a reçu ce matin au Vatican les membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, pour le traditionnel échange de vœux du début de l’année civile.
Des conflits pacifiquement résolus
« Quand surgissent des divergences et des hostilités entre ces derniers, pour défendre la paix, ils doivent poursuivre avec ténacité la voie d’un dialogue constructif » , demande Benoît XVI qui cite quatre exemple d’accords constructifs.
Le pape a rappelé la signature, il y a 25 ans, du « Traité de paix et d’amitié entre l’Argentine et le Chili, conclu grâce à la médiation du Siège apostolique » : « Il a porté d’abondants fruits de collaboration et de prospérité, qui ont profité, d’une certaine façon, à toute l’Amérique latine ».
Le pape a également salué « le rapprochement que la Colombie et l’Equateur ont entrepris après plusieurs mois de tension », puis « l’entente conclue entre la Croatie et la Slovénie à propos de l’arbitrage relatif à leur frontière maritime et terrestre », et « l’Accord entre l’Arménie et la Turquie en vue de la reprise de relations diplomatiques ».
Le pape a ensuite exprimé le vœu « qu’à travers le dialogue, les relations entre tous les pays du Caucase méridional s’améliorent ».
Israël, Palestine, Jérusalem
Le pape a mentionné son « pèlerinage » en Terre Sainte : « J’ai appelé de façon pressante les Israéliens et les Palestiniens à dialoguer et à respecter les droits de l’autre ».
« Encore une fois, a insisté le pape, j’élève ma voix, afin que soit universellement reconnu le droit de l’Etat d’Israël à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Et que, de même, soit reconnu le droit du Peuple palestinien à une patrie souveraine et indépendante, à vivre avec dignité et à se déplacer librement ».
Le pape lance un appel pour que « soient protégés l’identité et le caractère sacré de Jérusalem, son héritage culturel et religieux, dont la valeur est universelle » car « seulement ainsi, cette ville unique, sainte et tourmentée, pourra être signe et anticipation de la paix que Dieu désire pour toute la famille humaine ».
Violences contre les chrétiens
Le pape en appelle à la pacification de l’Iraq : « Par amour du dialogue et de la paix, qui sauvegardent la création, j’exhorte les gouvernants et les citoyens de l’Iraq à dépasser les divisions, la tentation de la violence et l’intolérance, pour construire ensemble l’avenir de leur pays. Les communautés chrétiennes veulent elles aussi y apporter leur contribution, mais pour cela il faut que leur soient assurés respect, sécurité et liberté ».
A propos des violences au Pakistan et spécialement contre « la minorité chrétienne », le pape demande « que tout soit fait afin que de telles agressions ne se renouvellent plus et que les chrétiens puissent se sentir pleinement intégrés dans la vie de leur pays ».
En outre, le pape a déploré « l’attentat dont vient d’être victime la communauté copte égyptienne ces derniers jours, alors même qu’elle fêtait Noël ».
Cinq autres foyers de tensions
Pour ce qui est de l’Iran, « je souhaite, a déclaré le pape, qu’à travers le dialogue et la collaboration, soient trouvées des solutions communes, aussi bien au niveau national qu’au plan international ».
Le pape a également mentionné spécialement le Liban, « qui a surmonté une longue crise politique ». Il souhaite au pays de « continuer sur la voie de la concorde ».
En Amérique latine, le pape a mentionné le Honduras, espérant « qu’après un temps d’incertitude et d’agitation », le pays « s’achemine vers une normalité politique et sociale retrouvée ».
Enfin, le pape a exprimé les mêmes vœux pour « la Guinée et pour Madagascar », demandant « l’aide effective et désintéressée de la communauté internationale ».
Anita S. Bourdin