ROME, Mardi 22 décembre 2009 (ZENIT.org) - A quelques semaines de la rencontre de Benoît XVI avec les artistes, Pierre-Paul Ambroselli, sculpteur en art sacré, a accepté de répondre aux questions de ZENIT. Originaire de Saint Pierre en Port (Seine-Maritime), il travaille dans son atelier proche de l'église. Auteur de pierres tombales, de calvaires, de statues, d'autels, d'ambons, etc., ce métier est pour lui comme « une prière, un appel, une invitation à la prière ». 

ZENIT - Pourquoi avoir choisit ce métier ?

Pierre-Paul Ambroselli - Par Amour - si petit soit-il - pour Dieu et pour faire aimer Dieu. « Allez dans le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle, faites des disciples », affirme Jésus à ses disciples. J'ai reçu le don de la foi et celui d'artiste. Faire des oeuvres à son image et à l'image de la création est la meilleure façon pour moi de rendre grâce à Dieu, de participer à l'évangélisation.

Il y a bien longtemps que j'avais décidé au fond de moi-même de faire uniquement de l'Art sacré. Pour plusieurs raisons, mais principalement parce que j'ai, depuis tout-petit, une grande passion pour mon grand-père maternel, Georges Desvallières, artiste peintre qui décida, suite à une conversion quasi-instantanée en la Basilique Notre-Dame des Victoires, de ne consacrer son œuvre qu'à l'art sacré. Son œuvre puissante et réaliste (par rapport à l'Evangile) m'a véritablement conquis et j'ai ainsi reproduit, en bas relief, une de ses œuvres sur sa pierre tombale (Christ ouvrant son coeur au monde). 

ZENIT - Quels sont vos matières et vos sujets de prédilection ?

Pierre-Paul Ambroselli - Mes premières ébauches furent en bois, mais je me suis très vite lancé dans la pierre puis le marbre, qui est devenu ma matière préférée. Je réalise des pierres tombales, des calvaires, des statues, des autels, des ambons.

J'ai trois passions importantes : La Sainte-Face, La Vierge à l'Enfant (l'artiste italien Luca della Robbia m'a beaucoup marqué) et la Sainte-Famille. J'ai réalisé plusieurs fois ces sujets en bas et haut-relief rond de bosse. Je travaille beaucoup pour des particuliers, parfois pour des paroisses. Je réalise en ce moment une Vierge au Chapelet (Lourdes), pour une école.

L'artiste, après Dieu, qui s'est pour moi  approché le plus de la perfection et de l'essentiel est Michel-Ange. Et je reste marqué par la réponse qu'il donnait à ceux qui lui demandaient comment sculpter dans des blocs de marbre aussi imposants. Il répondait : « L'essentiel est d'enlever la pierre autour de la statue ! ». Son œuvre est colossale et quand on voit ce qu'il faisait déjà à 12 ans, il faut vraiment se gonfler d'humilité pour attraper la massette et les burins !

Je me ressource essentiellement dans la nature qui est un émerveillement perpétuel. La mer est un de mes domaines favoris et je travaille aussi avec des pierres, des silex déjà roulés et sculptés par la nature. La Création est une oeuvre d'art d'une densité et d'une richesse inégalables. 

ZENIT - La sculpture est-elle pour vous une prière?

Pierre-Paul Ambroselli - Oui, bien évidemment, une prière, un appel et une invitation à la prière. Aussi chaque jour, mon travail commence et se termine par la prière. Un signe de croix, une demande du coeur, une action de grâce, une explosion de joie, ou offrir ses joies, ses peines, ses angoisses. Il m'est parfois très dur de me mettre au travail : je me sens tellement indigne d'oeuvrer à l'art sacré. C'est là que je m'aperçois de l'infinie miséricorde du Bon Dieu.

C'est ainsi que je vois mon métier : demander sans cesse à la Vierge, au Bon Dieu de l'aide dans la réalisation des œuvres. « Que Ta volonté soit faite. Je suis ton instrument, souvent indigne mais présent dans la petitesse ».

Enfin, je souhaite évoquer une personne sans qui rien n'aurait été possible : il s'agit de saint Joseph, toujours présent dans mes hauts, très hauts mais aussi mes bas, très bas. Une aide silencieuse voire insaisissable, mais vraiment incomparable. 

Contacts : pierre-paul.ambroselli@orange.fr 11, rue de la plage / 7650 Saint Pierre en port.

Propos recueillis par Marine Soreau