ROME, Mercredi 23 décembre 2009 (ZENIT.org) – « Grâce à saint François, le peuple chrétien a pu percevoir qu’à Noël, Dieu est vraiment devenu l »Emmanuel’, le Dieu-avec-nous, dont ne nous sépare aucune barrière et aucune distance », a expliqué Benoît XVI qui a mis en valeur l’apport spécifique de saint François d’Assise aux célébrations et au sens de Noël, à l’occasion de sa catéchèse du mercredi, en la salle Paul VI du Vatican.
L’accueillir librement
Le pape souligne ce que la Nativité signifie pour la liberté de l’homme : « Dans cet Enfant se manifeste Dieu-Amour : Dieu vient sans armes, sans la force, parce qu’il n’entend pas conquérir, pour ainsi dire, de l’extérieur, mais il entend plutôt être librement accueilli par l’homme ; Dieu se fait Enfant sans défense pour vaincre l’orgueil, la violence, la soif de possession de l’homme ».
Le pape rapproche le mystère de Noël de cette parole de l’Evangile : « C’est à la lumière de Noël que nous pouvons comprendre les paroles de Jésus: « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux » (Mt 18, 3).
Le pape interprète ainsi cette parole de l’Evangile : « Celui qui n’a pas compris le mystère de Noël, n’a pas compris l’élément décisif de l’existence chrétienne. Celui qui n’a pas accueilli Jésus avec le cœur d’un enfant, ne peut pas entrer dans le royaume des cieux : tel est ce que François a voulu rappeler à la chrétienté de son époque et de tous les temps, jusqu’à aujourd’hui ».
Aimer et adorer l’humanité du Christ
Benoît XVI a en effet évoqué, en italien, le biographe de saint François d’Assise, Thomas de Celano, qui « parle de la nuit de la crèche de Greccio de manière vivante et touchante, en offrant une contribution décisive à la diffusion de la plus belle tradition de Noël, celle de la crèche ».
« La nuit de Greccio, en effet, a redonné à la chrétienté l’intensité et la beauté de la fête de Noël, et a éduqué le Peuple de Dieu à en saisir le message le plus authentique, la chaleur particulière, et à aimer et adorer l’humanité du Christ », a fait observer le pape.
Et de préciser : « Cette approche particulière de Noël a offert à la foi chrétienne une nouvelle dimension. La Pâque avait concentré l’attention sur la puissance de Dieu qui l’emporte sur la mort, inaugure la vie nouvelle et enseigne à espérer dans le monde qui viendra. Avec saint François et sa crèche étaient mis en évidence l’amour désarmé de Dieu, son humilité et sa bénignité qui, dans l’Incarnation du Verbe, se manifeste aux hommes pour enseigner une nouvelle manière de vivre et d’aimer ».
Thomas de Celano raconte que, en cette nuit de Noël, a raconté à son tour Benoît XVI, « la grâce d’une vision merveilleuse fut accordée à François » : « Il vit couché immobile dans la mangeoire un petit enfant, qui fut réveillé du sommeil précisément par la proximité de François. Et il ajoute : « Cette vision n’était pas discordante des faits car, par l’œuvre de sa grâce qui agissait au moyen de son saint serviteur François, l’enfant Jésus fut ressuscité dans le cœur de beaucoup de personnes qui l’avaient oublié, et il fut profondément imprimé dans leur mémoire pleine d’amour » (Vita prima, op. cit., n. 86, p. 307) ».
Une joie ineffable
Pour Benoît XVI, voilà l’apport décisif de saint François : « Cette évocation décrit avec beaucoup de précision ce que la foi vivante et l’amour de François pour l’humanité du Christ ont transmis à la fête chrétienne de Noël : la découverte que Dieu se révèle sous la tendre apparence de l’Enfant Jésus. Grâce à saint François, le peuple chrétien a pu percevoir qu’à Noël, Dieu est vraiment devenu l »Emmanuel’, le Dieu-avec-nous, dont ne nous sépare aucune barrière et aucune distance. Dans cet Enfant, Dieu est devenu si proche que nous pouvons le tutoyer et entretenir avec lui une relation confidentielle de profonde affection, de la même façon que nous le faisons avec un nouveau-né », a insisté le pape.
Benoît XVI a fait observer que l’expérience des bergers – et de saint François – peut être communiquée à chacun aujourd’hui : « Nous prions le Père pour qu’il accorde à notre cœur cette simplicité qui reconnaît le Seigneur dans l’Enfant, précisément comme le fit François à Greccio. Il pourrait alors aussi nous arriver ce que Thomas de Celano – se référant à l’expérience des pasteurs dans la Nuit Sainte (cf. Lc 2, 20) – raconte à propos de ceux qui furent présents à l’événement de Greccio: « Chacun s’en retourna chez lui empli d’une joie ineffable» (Vita prima, op. cit., n. 86, p. 479) ».
« Tel est le vœu que j’adresse avec affection à vous tous, à vos familles et à ceux qui vous sont chers. Bon Noël à vous tous ! », a conclu le pape.
Anita S. Bourdin