Le monde rêve d’un Noël en vérité, affirme Mgr d’Ornellas

Message de Noël de l’archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo

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ROME, Mardi 22 décembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le message de Noël de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo (France). Un « Noël autrement », un Noël en vérité. 

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En voyant le matraquage des prix toujours plus alléchants qui forcent à acheter le cadeau le plus séduisant possible, j’entends monter en moi un soupir : « Noël autrement ! » 

Je rêve d’un Noël où le cadeau que nous nous ferions les uns aux autres serait la joie d’être ensemble, avec les enfants, nous accueillant mutuellement autour d’une flamme brillante et claire, signe de l’espérance et de la paix partagées. Un peu comme une famille se rassemble, émerveillée devant un nouveau-né qui arrive à la maison. 

Chacun est heureux de se déranger pour lui faire de la place, pour le recevoir tel qu’il est en faisant attention que rien ne lui fasse du mal : il est si petit ! Chacun accepte de quitter ses vieilles habitudes pour trouver les gestes nouveaux qui l’accueillent au mieux. 

Comme c’est étrange ! Le nouveau venu provoque une naissance inespérée : la famille, qui lui ouvre ses portes, naît à une fraternité nouvelle et joyeuse, simple et vraie. Elle passe de la peur de l’inconnu à la joie d’accueillir l’autre dans sa différence. Avec lui, naît ou renaît un amour nouveau où on se redécouvre heureux d’être ensemble, attentifs les uns aux autres, ouverts à l’accueil de la différence. Et, s’il le fallait, réconciliés par le sourire, la parole ou le baiser qui efface la blessure d’hier. Car aujourd’hui, c’est Noël ! 

À Bethléem, le Nouveau-né est venu pour la famille humaine. 

Silencieux, ne rêve-t-il pas d’un Noël autrement ? « Vous êtes tous frères », « je vous laisse ma paix », « confiance », entendrons-nous de ses lèvres. L’Enfant de Bethléem suscite un Noël autrement, dans l’accueil du plus fragile, dans le temps et le sourire donnés aux isolés, aux malades, aux personnes âgées, aux étrangers, aux retenus et aux détenus, et aussi dans la joie familiale et évangélique. 

Avec l’arrivée de son visage, tant attendu mais surprenant de beauté et de vérité, des chemins inespérés s’ouvrent, ceux d’une humanité nouvelle où il est devenu évident que l’accueil du différent, en particulier du plus meurtri et faible, demeure la valeur la plus précieuse. 

En fêtant ce Noël-là, l’humanité passe de la peur à la confiance. 

Elle se sait enrichie par chaque visage qu’elle reçoit comme un cadeau.

Elle comprend que pas un n’est de trop ni une charge.

Elle devient attentive aux plus fragiles qui éveillent en elle espérance et solidarité. 

Elle découvre qu’il y a plus de joie à respecter la dignité de chacun qu’à la fouler aux pieds pour des intérêts partiels.

Elle trouve le sens du travail et de ses efforts pour un vivre autrement qui rende notre belle planète davantage au service des hommes, et qui les nourrisse tous, leurs enfants en premier. Elle s’engage dans le dialogue des cultures, pour la réconciliation.

Elle reconnaît sa noblesse dans le respect de la conscience et de la liberté religieuse auquel elle veut partout éduquer, quelles que soient la tradition culturelle et la terre habitée.

Elle retrouve courage pour édifier des sociétés où la violence et la peur de la différence – qui élèvent des murs – sont bannies. 

Le monde rêve d’une telle humanité qui sait où elle va. Il rêve d’un Noël en vérité. Et si ce rêve devenait réalité là où nous sommes ? 

Joyeuse fête !

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ZENIT Staff

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