ROME, Dimanche 20 décembre 2009 (ZENIT.org) – « Pauvre, serviteur et humble », « Pauper, servus et humilis », lit-on sur la tombe de ce bienheureux canadien né en 1845 et mort en 1937. Jean-Paul II a en effet béatifié en 1982 le serviteur de Dieu André-Alfred Bessette, de la Congrégation de la Sainte-Croix, à Montréal, apôtre de saint Joseph et grand thaumaturge.
Il avait connu la misère d’être orphelin au milieu de douze frères et sœurs, sans argent, sans instruction, avec une santé médiocre. Jusqu’à l’âge de 25 ans, il travaillera en ferme, à l’atelier, en usine, puis il était entré chez les frères de la Sainte-Croix. Pendant 40 ans, il assumera la tâche de portier du collège Notre-Dame. Il passera trente autres années comme gardien de l’oratoire Saint-Joseph, à proximité du collège.
Homme de prière à qui l’on venait se confier, l’humble « frère André » est à l’origine de l’imposante basilique construite en l’honneur de S. Joseph, en qui il avait une confiance toute spéciale.
Son rayonnement spirituel était inouï. Une foule quotidienne de malades, d’affligés, de pauvres de toute sorte, handicapés ou blessés de la vie, cherchait auprès de lui, au parloir du collège comme à l’oratoire accueil, écoute, réconfort, foi en Dieu, avec une confiance particulière dans l’intercession paternelle de saint Joseph.
Frère André repose dans une modeste tombe de granit noir, et la puissance de son intercession n’a pas diminué.
Parmi les guérisons miraculeuses survenues de son vivant, on raconte que Frère Albéric, qui s’était blessé à la jambe et était immobilisé dans sa chambre depuis un mois, désespérait de ne pouvoir se rendre aux célébrations en l’honneur de St. Joseph au jour de sa fête patronale. Il fit une neuvaine au grand saint avec le Frère André, et bien que, la veille encore, son état n’avait pas changé, le 19 mars il put se rendre avec joie à la chapelle.
On rapporte aussi qu’un jeune élève se trouvait confiné au lit depuis plusieurs jours en raison d’une fièvre maligne. Mais lors d’une récréation, le Frère se rendit à l’infirmerie, et lui dit : « Lève-toi, petit paresseux ! Tu es en parfaite santé. Va-t-en jouer dehors avec les autres ! » Se sentant mieux, le garçon partit rejoindre ses camarades. Le Frère fut réprimandé par le médecin du collège pour son imprudence, mais quand celui-ci examina le garçon, il reconnut que l’élève était effectivement guéri.
Quand une épidémie de variole toucha le collège, l’infirmerie de l’ancien noviciat fut remplie de patients, religieux et élèves. Quelques-uns moururent, malgré les soins assidus prodigués par le Supérieur du collège, et par le Frère André, qui se mit à prier saint Joseph de faire cesser l’épidémie. Dès lors, plus personne ne fut atteint, et les malades se trouvèrent subitement guéris !
Les guérisons obtenues par la prière de frère André firent affluer les pauvres et les malades : des mourants recouvraient la santé, des cas « désespérés » étaient guéris, des jambes et des bras infirmes devenaient normaux comme par un jeu d’enfant. La guérison pouvait être instantanée ou prendre du temps et de la persévérance, des prières et des neuvaines, être totale ou partielle, par contact direct ou au loin : « Ayez confiance en St Joseph ! Frottez la partie malsaine avec une médaille ou de l’huile de St Joseph », recommandait frère André.
L’affluence fut telle que les supérieurs ordonnèrent au Frère de cesser de recevoir les malades. Il obéit, pas les malades. Frère André eut la permission de recevoir les malades à la station de tramway, en face du collège. Mais les passagers se plaignirent du danger constitué par la présence des malades, tandis que certains continuaient de se rendre au collège. Mais l’archevêque de Montréal, Mgr Bruchési, apprenant que le Frère André s’était toujours montré obéissant, donna cette consigne : « Laissez-le faire. Si son œuvre est de Dieu, elle continuera, sinon elle s’effondrera d’elle-même.»
Lorsque le sanctuaire à saint Joseph fut édifié, les supérieurs nommèrent Frère André comme gardien. Les pèlerins vinrent par milliers. Frère André passait huit à dix heures par jour dans son bureau à recevoir plusieurs centaines d’entre eux. Des guérisons miraculeuses se vérifièrent, et les pèlerins exaucés déposèrent en ex-voto leurs cannes ou leurs béquilles, et des plaques de marbre : en 1916, par exemple, on enregistra officiellement 435 guérisons, plus d’une par jour !
Anita S. Bourdin