ROME, Vendredi 18 décembre 2009 (ZENIT.org) – Dans l’action pastorale, il faut porter une attention particulière à la « dimension éducative, a déclaré hier jeudi Benoît XVI aux évêques de la conférence épiscopale de Biélorussie, à l’occasion de leur visite « ad limina Apostolorum ».
Durant la rencontre, le pape a réaffirmé l’état d’urgence dans lequel se trouve l’éducation, demandant à ce que cette « urgence éducative », comme il l’a plusieurs fois définie, soit affrontée par un regain d’efforts « afin d’offrir, en premier lieu, aux jeunes générations, une formation valable ».
Il a ainsi encouragé les évêques biélorusses à soigner leurs catéchèses, à en faire des « catéchèses adaptées » capables de marquer « le chemin de foi dans toutes les étapes de la vie », et à promouvoir « des occasions, dans et en dehors de l’Eglise, qui, sous votre conduite, portent le Message du Christ dans les diverses réalités auxquelles fait face le troupeau dont vous avez la charge ».
Au début de l’audience, l’évêque de Grodno, Mgr Aleksander Kaszkiewicz, président de la conférence épiscopale de Biélorussie, a prononcé un hommage au pape : « Notre Eglise est jeune et dynamique. La preuve en est l’augmentation considérable du nombre des fidèles à avoir souhaité accéder aux sacrements : baptêmes des enfants, confirmations des jeunes, mariages de jeunes couples. Les jeunes familles catholiques sont en essor ».
« Nous prions en particulier pour les jeunes vocations au service du peuple de Dieu, a-t-il ajouté. Nous nous servons beaucoup des nouveaux moyens de communication pour évangéliser. Par exemple nous avons lancé des activités dans le monde de l’édition et imprimons des revues catholiques. Chaque dimanche nous assurons la retransmission de la messe à travers la radio, et nous avons souvent accès aux programmes de télévision ».
Soigner l’éducation des séminaristes
Concernant l’éducation et l’attention qui doit lui être portée, le pape a rappelé l’importance du « discernement » et de « l’accompagnement » des diverses vocations, notamment celles des prêtres et des religieux, et celle d’un « engagement qui favorise la création de programmes destinés à la croissance humaine et chrétienne de la jeunesse ».
A ce propos, Benoît XVI a invité les évêques de Biélorussie à « veiller attentivement à ce que les candidats au sacerdoce reçoivent une formation spirituelle et théologique solide et rigoureuse, et soient particulièrement suivis dans leur discernement face à l’appel de Dieu ».
« La situation actuelle de notre société exige un discernement particulièrement attentif », a-t-il reconnu, réaffirmant l’importance d’« offrir aux jeunes séminaristes un parcours de formation complet et qualifié ».
« Soyeux plus proches encore que vous ne l’êtes de vos prêtres, spécialement de ceux qui sont au début de leur ministère pastoral, a-t-il demandé. L’exercice attentif et cordial de la paternité de l’évêque est un élément fondamental dans la réussite d’une vie sacerdotale! ».
L’importance de la communion
Le pape a ensuite rappelé combien il est important que les évêques de Biélorussie fassent grandir entre eux ce sens de la « coresponsabilité », de la « communion » et du « partage » qui, au plan décisionnel, n’en rendra que « plus fructueux » leur service.
« Dans une société où les tentations de la sécularisation, de l’hédonisme et du relativisme, ne manquent pas, il est en effet particulièrement important que le message éternel de l’Evangile soit annoncé avec un regain d’enthousiasme et de façon incisive », a-t-il affirmé, comme en sont le signe « les problèmes de la dénatalité, la fragilité des familles et l’illusion de trouver le bonheur en dehors de sa propre terre ».
Apporter « un nouveau témoignage d’unité, outre servir l’annonce de l’Evangile, favorise les relations avec les autorités civiles et en particulier les relations œcuméniques », a-t-il ajouté.
Relations œcuméniques
C’est dans ce contexte, a rappelé Benoît XVI, que s’insère « la collaboration fraternelle avec l’Eglise orthodoxe de Biélorussie ».
« Comme l’Eglise catholique, les Eglises orthodoxes sont engagées dans une profonde réflexion dans le but de répondre aux défis de notre temps, et pouvoir ainsi transmettre fidèlement le message du Christ ».
« En réponse à l’invitation de la récente rencontre catholique-orthodoxe de Chypre, il nous faut intensifier nos efforts communs dans cette voie », a-t-il relevé, soulignant « l’apport significatif que pourra offrir la petite, mais fervente communauté grecque-catholique présente dans le pays ».
Le pape a ensuite conclu son discours en évoquant la visite au Vatican du président de la République de Biélorussie en avril 2009.
Mon entretien avec le président, qui a été « cordial et respectueux », a précisé le pape, a permis aux parties de réaffirmer leur volonté commune d’arriver à un accord, dont la teneur est en cours de préparation ».
La Biélorussie compte près de 10 millions d’habitants, à majorité orthodoxe. Les catholiques représentent 14% de la population, soit un million et demie de personnes. Le pays compte un archidiocèse, trois diocèses et près de 450 paroisses.
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