Soudan : Le pape plaide pour le dialogue et la résolution des conflits

En particulier pour l’aide au Darfour

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ROME, Jeudi 17 décembre 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI plaide pour le dialogue et la résolution des conflits au Soudan, spécialement pour l’aide au Darfour et salue les progrès accomplis.

Le pape a remis ce matin un message dans ce sens, en anglais, au nouvel ambassadeur du Soudan près le Saint-Siège, M. Francis K. Butagira, actuellement ambassadeur à Berlin, où il réside.

Benoît XVI a souligné que l’établissement de relations diplomatiques est considéré par le Saint-Siège comme un instrument pour « favoriser le dialogue et la coopération dans le monde », car ce dialogue peut grandement contribuer à « surmonter les tensions, les mauvaises représentations, les incompréhensions, spécialement lorsqu’elles mettent en danger la cause de la paix et du développement ».

C’est pourquoi, en ce qui concerne le Soudan, le pape a salué la signature de l’Accord de paix global, il y a quatre ans, mettant fin à « une période tragique d’immense souffrance, de pertes de vies, et de destruction ».

Attentes et résultats

Cet accord, a fait remarquer le pape, a soulevé de « grandes attentes » et elles doivent être maintenues vivantes aussi « grâce au soutien de la communauté internationale ».

En effet, le pape y voit des « résultats positifs » parce qu’ils sont guidés par « une recherche authentique de solutions justes aux tensions, et « une coopération multilatérale », qui pourront encore inspirer « des améliorations dans le processus de mise en œuvre ».

Mais le pape constate que l’heure est « délicate » et que le « bon travail accompli » jusqu’ici par les agents de maintien de la paix internationaux dans des régions « sensibles » et par les agences humanitaires « méritent le soutien et l’assistance de la part les autorités à la fois nationales et régionales ».

Le pape se réjouit que le Soudan ait « les ressources » et « la population » nécessaires pour devenir « un acteur important sur le continent africain » et affirme qu’il deviendra « prospère » si ses citoyens « vivent dans un pays où prévalent l’harmonie et la bonne volonté », sur la base d’une « résolution des conflits » à la fois « juste et acceptable par toutes les parties ».

Plaidoyer pour le Darfour

Citant son encyclique sociale « Caritas in Veritate », le pape a aussi déploré les violences qui « freinent le développement authentique et empêchent la marche des peuples vers un plus grand bien-être socio-économique et spirituel » (n. 29) et il a rappelé que « la paix et le développement, qui sont deux éléments essentiels au bien des nations, ne peuvent exister sans la sauvegarde des droits humains de tous les citoyens sans exception ».

Le pape a confié sa préoccupation pour les grandes souffrances du Darfour. Il regrette que les « accords négociés entre les groupes armés aient été lents et chancelants : ils ont « un besoin urgent de soutien ».

Benoît XVI en a appelé au « respect des populations civiles » et de leurs « droits humains fondamentaux ». Pour le pape en effet, « les responsabilités en relation avec la stabilité nationale et régionale requièrent clairement de nouvelles tentatives pour chercher des accords durables ».

« J’espère de tout cœur, a déclaré le pape, que toutes les parties chercheront toutes les occasions d’accord grâce au dialogue et à une résolution pacifique des conflits : c’est le seul chemin qui conduise à la stabilité – soutenue par la vérité, la justice et la réconciliation – pour la région du Darfour et pour le reste du pays ».

Pour la liberté religieuse

Pour ce qui est de l’engagement de l’Eglise catholique du Soudan, le pape a rappelé qu’elle est au service du bien « spirituel et humain » de ses membres et de tous les citoyens de la nation, grâce notamment à « l’éducation, les soins de santé, les projets de développement et en favorisant un esprit de tolérance, de paix et de respect des autres, à travers le dialogue, et la coopération ».

« Les catholiques, a déclaré le pape, ne cherchent que la liberté, la reconnaissance et le respect de l’identité et de la mission de l’Eglise ».

Le Soudan – comme d’autres nations -, a constaté le pape, se trouve face au défi de chercher « un vrai et juste équilibre entre la conservation des valeurs culturelles qui marquent l’identité de la majorité de la population et le respect des droits et de la liberté des minorités ».

Il souhaite que les autorités assurent aux croyants de toutes les religions « le droit humain fondamental de la liberté religieuse ».

En même temps, le pape relève que « les familles des minorités religieuses vivant là où des écoles ont des programmes adaptés à la majorité religieuse attendent à juste titre la reconnaissance de leur droit parental à déterminer l’éducation de leurs enfants sans empêchement légal ».

L’école libre

« Les parents musulmans et chrétiens partagent la même affection et la même préoccupation pour leurs enfants et leur bien-être, spécialement pour ce qui est de leur éducation religieuse », a fait remarquer Benoît XVI.

Rappelons que les musulmans, majoritaires dans le pays, se concentrent dans le Nord, où la charia est en vigueur, alors que le Sud est peuplé d’animistes et de chrétiens. La Constitution a conservé la charia comme source de la législation dans les États en dehors du Sud-Soudan alors qu’elle reconnaît le « consensus populaire » et « les valeurs et les coutumes du peuple soudanais, y compris ses traditions et ses croyances religieuses » comme sources de la législation dans le Sud.

Suivant l’observatoire de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED), la population (de plus de 36 millions d’habitants) se répartit en effet entre musulmans (70,3 %), animistes (11,9 %), autres religions (1,1 %) et chrétiens (16,7 %), soit plus de 6 millions de chrétiens dont plus de 5 millions de catholiques.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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