ROME, Jeudi 17 décembre 2009 (ZENIT.org) - Au moment où la conférence de Copenhague semble piétiner, Benoît XVI souhaite des « accords internationaux contraignants pour la sauvegarde de l'environnement » : il l'a redit devant huit ambassadeurs - dont celui du Danemark - qu'il a reçus ce matin au Vatican à l'occasion de la présentation de leurs lettres de créance. Le pape mentionne aussi la « force de réconciliation et de paix des religions ».
Pour le pape, la paix universelle se construit en effet en respectant la création - c'est son message du 1er janvier 2010, Journée mondiale de la Paix - et en reconnaissant la contribution des religions.
Le pape a prononcé un discours en français dans ce sens aux huit diplomates après avoir remis à chacun un message spécifique, en anglais, pour leurs pays : le Danemark, l'Ouganda, le Soudan, le Kenya, le Kazakhstan, le Bangladesh, la Finlande et la Lettonie.
Voici ce que Benoît XVI a dit de la question de l'environnement : « Dans ma dernière Encyclique, « Caritas in veritate », j'ai évoqué la restauration nécessaire d'un juste rapport entre l'homme et la création où il vit et œuvre. La création est le don précieux que dans Sa bonté Dieu a fait aux hommes. Ils en sont les administrateurs et doivent donc tirer toutes les conséquences de cette responsabilité. Les hommes ne peuvent ni la décliner ni la fuir en la reportant sur les générations à venir ».
Le pape met en garde contre l'opposition de cette « responsabilité environnementale » à « l'urgence de mettre fin aux scandales de la misère et de la faim ».
Au contraire, le pape demande de ne plus « dissocier ces deux réalités », car, dit-il, « la dégradation continue de l'environnement constitue une menace directe pour la survie de l'homme et pour son développement lui-même ; et elle risque même de menacer directement la paix entre les personnes et les peuples ».
Pour le pape, cette responsabilité est à la fois « individuelle » et « politique ». Il affirme la nécessité de « prendre des engagements plus décidés et plus largement partagés à l'égard de la création ».
« J'encourage vivement les Autorités politiques de vos pays respectifs, et de l'ensemble des nations, non seulement à renforcer leur action en faveur de la sauvegarde de l'environnement, mais aussi - puisque le problème ne peut être affronté uniquement au niveau particulier de chaque pays - à être une force de proposition et d'incitation, afin de parvenir à des Accords internationaux contraignants qui soient utiles et justes pour tous », déclare Benoît XVI.
Face à ces défis, le pape en appelle à une « mobilisation des intelligences et de la créativité de l'homme », à une « intensification de la recherche appliquée en vue d'une plus efficace et plus saine utilisation des énergies et des ressources disponibles ».
Autre axe de l'appel du pape : il faut ce qu'il appelle une « conversion ou d'une transformation du modèle de développement actuel de nos sociétés ».
L'Eglise propose, insiste le pape, que cette « modification profonde » - « à découvrir et à vivre » -, soit orientée « par la notion de développement intégral de la personne humaine ».
Face à une « consommation toujours plus effrénée » et à « l'accumulation illimitée de biens », « réservées à un petit nombre et proposées comme modèles à la masse », le pape suggère que les religions défendent « la primauté de l'homme et de l'esprit ».
Mais il en appelle aussi au rôle de l'Etat qui a « le devoir » d'une « politique ambitieuse qui favorise pour tous les citoyens - à égalité - l'accès aux biens de l'esprit » car ils « mettent en valeur « la richesse du lien social » et « encouragent l'homme à poursuivre sa quête spirituelle ».
Le pape a assuré les ambassadeurs de sa prière pour leur mission et pour ces différentes nations , ainsi que pour les communautés catholiques présentes dans leurs pays : « Vous savez qu'elles désirent s'associer fraternellement à l'édification nationale à laquelle elles contribuent au mieux de leurs possibilités », a souligné le pape.
Anita S. Bourdin