ROME, Jeudi 17 décembre 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI relève la « force de réconciliation et de paix des religions », si elles se « purifient » de l’intérieur: il l’a redit devant huit ambassadeurs qu’il a reçus ce matin au Vatican à l’occasion de la présentation de leurs lettres de créance.
Pour le pape, la paix universelle se construit en effet en respectant la création – c’est son message du 1er janvier 2010, Journée mondiale de la Paix – (cf. article ci-dessus) et en reconnaissant la contribution des religions.
Le pape a prononcé un discours en français dans ce sens aux huit diplomates après avoir remis à chacun un message spécifique pour leurs pays : le Danemark, l’Ouganda, le Soudan, le Kenya, le Kazakhstan, le Bangladesh, la Finlande et la Lettonie.
Citant son voyage de 2009 au Moyen-Orient, le pape rappelle qu’il a proposé de « considérer les religions, en général, comme « nouveau départ » pour la paix ».
Il reconnaît que « dans l’histoire », les religions ont été « un facteur de conflits », mais il affirme en même temps que « les religions vécues selon leur essence profonde étaient et sont une force de réconciliation et de paix ».
C’est pourquoi, affirme Benoît XVI, « dans ce moment historique les religions doivent aussi, à travers le dialogue franc et sincère, chercher le chemin de la purification pour correspondre toujours plus à leur vraie vocation ».
Le pape évoque le « désir de paix » et de « paix universelle » de l’humanité et « il faut y tendre, dit-il, sans utopie et sans manipulations ».
Une des conditions pour la « coexistence pacifique des différentes traditions religieuses » dans une même nation, n’est pas « politique », mais « intérieure » : « chaque croyant, affirme le pape, est appelé à interroger Dieu sur Sa volonté à propos de chaque situation humaine ».
Le pape fait observer qu’en « reconnaissant Dieu comme l’unique créateur de l’homme – de tout homme, quelle que soit sa confession religieuse, sa condition sociale ou ses opinions politiques – chacun respectera l’autre dans son unicité et dans sa différence ».
Car, « il n’y a devant Dieu aucune catégorie ou hiérarchie d’homme, inférieur ou supérieur, dominant ou protégé », mais seulement « l’homme qu’Il a créé par amour et qu’Il veut voir vivre, en famille et en société, dans une harmonie fraternelle ».
Le dialogue interreligieux apporte « sa contribution spécifique à cette lente genèse qui défie les intérêts humains immédiats, politiques et économiques », fait observer le pape.
Le pape souligne à la fois les responsabilités individuelles et celle des sociétés en disant : « La paix, tant désirée, ne naîtra que de l’action conjointe de l’individu, qui découvre sa vraie nature en Dieu, et des dirigeants des sociétés civiles et religieuses qui – dans le respect de la dignité et de la foi de chacun – sauront reconnaître et donner à la religion son noble et authentique rôle d’accomplissement et de perfectionnement de la personne humaine ».
Anita S. Bourdin