ROME, Mardi 15 Décembre 2009 (ZENIT.org) – Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat, a déploré une manipulation des propos du pape, parfois « coupés ou partiellement présentés ».
Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne de télévision française KTO à l’occasion de son dixième anniversaire, le haut prélat a également évoqué la difficulté, pour l’Eglise, d’adopter un langage accessible à tous. Interviewé le 14 décembre, il répondait aux questions de Philippine de Saint-Pierre, directrice des programmes de la chaîne.
Le premier collaborateur du pape a salué le rôle des télévisions catholiques, dont la « tâche » est de « présenter avec fidélité, avec la rigueur de la vérité, les gestes du pape, ses intentions, ses paroles, dans leur limpidité, sans omission ni manipulation ». « Parfois les propos du pape sont un peu manipulés, coupés ou partiellement présentés », a-t-il regretté. « Ce qui ne donne pas la totalité de la vérité que le pape veut communiquer ».
Evoquant la « problème » du langage à adopter pour faire passer le message de l’Eglise, le haut prélat a néanmoins salué le langage « très simple » du pape. « Il a le charisme du langage qui touche, le langage d’un grand théologien ».
Dans ce long entretien, le cardinal salésien a aussi évoqué le contexte actuel où « tout est communication », où « rien n’est plus secret ». « Tout est communiqué et mis en forme, un peu manipulé dans les différentes formes de communication ». « Ce n’est pas une communication limpide, transparente, de ce qui est fait ou dit », a-t-il constaté.
Il a enfin estimé que la communication du pontificat de Benoît XVI – qu’il présente comme « plus timide, très respectueux » – n’avait pas « moins de relief ou d’intérêt » que lors du pontificat de Jean-Paul II. « Bien sûr, la communication sous le pape Jean-Paul II avait un grand relief, parce que le pape Jean-Paul II était un communicateur, un grand acteur qui étudiait même ses gestes pour susciter la réaction des foules qu’il rencontrait », a-t-il affirmé.
Marine Soreau