ROME, Mercredi 9 décembre 2009 (ZENIT.org) – « La référence au ministère pétrinien garantit la fidélité à la saine doctrine et donne sérénité et liberté intérieure » : c’est en ces termes que Benoît XVI a résumé, en français, la théologie de saint Rupert de Deutz (1075-1130) à propos du ministère du Successeur de saint Pierre.
Le pape a présenté ce matin, lors de l’audience, en la salle Paul VI du Vatican, ce moine bénédictin du douzième siècle qui « vécut d’abord au monastère Saint-Laurent à Liège » et fut, en 1120, « nommé Abbé de Deutz, ville voisine de Cologne, où il demeura jusqu’à sa mort en 1129 ».
Son époque était en effet marquée, a précisé le pape, « par des oppositions entre la papauté et l’empire, à cause de ce qu’on appelle la «lutte des investitures», avec laquelle (…) la papauté voulait empêcher que la nomination des évêques et l’exercice de leur juridiction ne dépende des autorités civiles, qui étaient guidées la plupart du temps par des motivations politiques et économiques, certainement pas pastorales ».
Or, a rappelé le pape, « l’évêque de Liège, Othbert, résistait aux directives du Pape et envoya en exil Bérenger, abbé du monastère de Saint-Laurent, précisément à cause de sa fidélité au Pape ».
Mais, « dans ce monastère vivait Rupert, qui n’hésita pas à suivre l’abbé en exil; il ne revint à Liège et n’accepta de devenir prêtre que quand l’évêque Othbert rentra en communion avec le Pape ».
Jusque là en effet, a ajouté Benoît XVI, Rupert avait « évité de recevoir l’ordination d’un évêque en désaccord avec le Pape ».
Mais Rupert de Deutz se distingue aussi par son amour de l’eucharistie : « Il affirma avec force la continuité entre le Corps du Verbe incarné et Celui qui est présent dans les Espèces eucharistiques ».
Il eut le souci de répondre à l’interrogation sur l’existence du mal : « Pour concilier la bonté et la toute-puissance de Dieu avec l’existence du mal, il montra que Dieu très bon ne peut que vouloir le bien ».
Pour Rupert, le mal vient de « l’usage erroné » que l’homme fait de sa de sa « liberté ». A ce propos, soulignait le pape, il « écrit des pages empreintes de souffle religieux pour louer à la miséricorde infinie du Père, la patience et la bienveillance de Dieu envers l’homme pécheur ».
Rupert soutient aussi que « l’Incarnation était prévue de toute éternité, afin que la création puisse rendre louange à Dieu et l’aimer comme une unique famille réunie autour du Christ », a ajouté Benoît XVI.
Enfin, a conclu le pape, dans son interprétation du Cantique des Cantiques, « Rupert nous a laissé une belle présentation des privilèges et des vertus de la Vierge Marie, voyant en elle la part la plus sainte de l’Eglise tout entière ».
[Le texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI est disponible dans la section « Documents »]