ROME, Vendredi 4 décembre 2009 (ZENIT.org) – « L’Église est sans pareille dans la lutte contre le VIH/SIDA et dans les soins apportés à ceux qui sont infectés et affectés », soulignent les évêques africains du Symposium des conférences des évêques d’Afrique et de Madagascar, dans leur message publié à l’occasion de la journée mondiale du SIDA, le 1er décembre dernier.
S’adressant aux catholiques et à tous les hommes de bonne volonté, plus spécialement aux séropositifs et malades du SIDA, le représentant des évêques africains, le cardinal Polycarp Pengo, archevêque de Dar-es-Salaam, commente le thème de cette année : « Accès universel et droits de l’homme », affirmant qu’il remet en question « les lois, les politiques et les pratiques discriminatoires qui s’opposent à ce que tous aient accès à la prévention, aux traitements, aux soins et à l’aide contre le VIH ».
« A l’heure où la préoccupation officielle à propos de la pandémie régresse, nous réaffirmons théologiquement que le Corps du Christ est touché par le SIDA, et nous exprimons notre détermination pastorale, en tant que Famille de Dieu, à fournir des réponses adéquates », poursuit le message, expliquant que le continent africain demeure « le plus affecté » par le virus.
« Bien que le SIDA disparaisse progressivement de l’agenda des gouvernements, de la société civile et des organisations internationales, nous qui sommes en permanence aux côtés de millions d’Africains gravement touchés par la pandémie, pouvons observer les ravages de la maladie parmi la population », poursuivent-ils.
Chiffres à l’appui, les évêques rappellent qu’« aujourd’hui en Afrique, seulement 30% de ceux qui en ont besoin reçoivent un traitement, que de ceux-ci seuls 60 % sont encore traités au-delà de deux ans, que pour deux personnes traitées, on dénombre cinq personnes nouvellement infectées, tandis que le nombre d’enfants orphelins, maltraités ou infectés croît de manière exponentielle ».
Ils soulignent aussi la pauvreté qui empêche l’accès au minimum de nourriture nécessaire pour le fonctionnement du traitement.
« La faim qui progresse et le désespoir poussent les gens vers le sexe comme moyen pour survivre : toute réponse qui tente de s’attaquer isolément au virus HIV et au SIDA est condamnée à l’échec. », affirment-t-ils.
Pour inverser la tendance, poursuivent-ils, « il importe de reconnaître et de s’attaquer à l’ensemble des facteurs favorisants la maladie (guerres, instabilité ou défaillance des pays, inégalité homme-femme, ravages du changement climatique, etc ) de façon holistique ».
« Malgré une impression prématurée du contraire, le VIH et le SIDA n’ont pas disparu », insistent les évêques qui plaident pour qu’ « un soutien ininterrompu soit apporté aux besoins du plus grand nombre ».
Dans leur message, les évêques du SCEAM sont ensuite revenus sur les paroles de Benoît XVI durant son voyage au Cameroun et en Angola, en mars dernier, avertissant que « le problème ne pourra être résolu en faisant uniquement ou d’abord confiance à la distribution de préservatifs ».
« Seule une stratégie fondée sur l’éducation à la responsabilité individuelle dans le cadre d’une vision morale de la sexualité humaine, spécialement par la fidélité conjugale, peut avoir un impact réel sur la prévention de cette maladie », précisent-ils avec fermeté.
Se tournant alors vers les jeunes, les évêques du SCEAM ont lancé une mise en garde contre la tendance à faire croire « mensongèrement » qu’ils ne peuvent pas se contrôler.
« L’abstinence est la meilleure protection, estiment-ils. Pour ceux qui ne sont pas mariés, c’est aussi la seule manière d’agir conformément à la morale » ; « la formation de la personne humaine est la vraie recette, la clef de tout ».Remerciant alors tous ceux qui s’impliquent « généreusement » dans ce difficile apostolat de formation, d’amour et de soins, les évêques du SCEAM ont émis deux grands vœux : « Que la solidarité internationale catholique puisse continuer de soutenir l’engagement à long terme de l’Église en Afrique » et « que l’Église puisse affronter ce défi majeur au sein des familles, des communautés, des paroisses et dans toutes les dimensions de la vie de l’Église », le tout dans « un esprit d’inclusion, de réconciliation et de grande harmonie ».
Isabelle Cousturié