ROME, Mercredi 25 Novembre 2009 (ZENIT.org) - « Un nouvel humanisme qui ramène l'homme, sa dignité et sa responsabilité au centre, est-il possible ? », s'est interrogé le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, lors de l'inauguration de l'année universitaire de l'Université Européenne de Rome.
Des extraits de son intervention sur l'histoire économique de l'Europe à la lumière de l'encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI ont été publiés, le 24 novembre, sur Radio Vatican.« Aujourd'hui, nous sommes face à un passage d'époque radical » caractérisé par la « mondialisation, la libéralisation, financiarisation, les nouvelles technologies, les migrations mondiales, les inégalités sociales, les conflits identitaires, les risques environnementaux ».
« La crise financière actuelle rend encore plus urgente la question d'un nouvel humanisme », a estimé le cardinal Bertone. Une crise portée par de graves déséquilibres dans l'économie mondiale.
Dès les années 1970, les pays occidentaux ont constamment recherché « des résultats financiers toujours plus brillants », jusqu'à en faire « un véritable modèle culturel », a-t-il expliqué.
« L'instrument s'est alors transformé en objectif ». On se met à être riches « pour être encore plus riches et la figure de l'accroissement indéfini du profit commence à apparaître », a-t-il dénoncé. « C'est la logique destructrice de l'illimitée, de ce qui n'a pas de limite, de ce qui n'a pas de sens ».
Pour le cardinal Bertone, il faut opposer « l'éthique des limites » à cette dérive. Plus qu'une « voie de sortie », le cardinal a souhaité un « retour de la morale », c'est-à-dire « la responsabilité de la personne, avant celles des gouvernements, envers les autres et leur dignité ».
Ouverte en 2005, l'Université européenne de Rome, université catholique non étatique et reconnue par l'État italien, propose trois enseignements : sciences historiques, psychologie et sciences juridiques. L'université est née à l'instigation de la Congrégation des Légionnaires du Christ.